Le coeur de l’hospitalité : le miroir du coeur

Le coeur de l’hospitalité : le miroir du coeur

Que révèle de votre coeur, la poursuite de l’hospitalité?

Je garde encore un souvenir très vivifiant de ma vie en Afrique, bien que cela remonte à plus de 18 ans désormais. Les odeurs, les rires, la chaleur… Mais par dessus tout, la simplicité de la vie et la générosité spontanée de ses habitants.
La maison de mon enfance était une porte ouverte. Petits et grands y étaient reçus quelque soit l’heure du jour et de la nuit. Pas besoin de nettoyer la maison avant des arrivées qui étaient rarement annoncées à l’avance. Pas besoin de repas gastronomiques pour impressionner la galerie. Pas besoin même de se briser la nuque à essayer de colmater les nombreux trous de la toiture pour ne pas avoir honte en disposant des récipients dans toute la maison quand on recevait par temps de pluie! L’hospitalité était pratiquée spontanément, au jour le jour, avec joie et simplicité de coeur…
Je conserve d’excellents souvenirs de cette période de ma vie. Je revois les amis et les étrangers, heureux de partager avec nous, désireux de revenir le plus régulièrement possible et même s’il fallait se partager les minuscules morceaux de viande à la sauce d’arachides. On ne partageait pas seulement le pain, on partageait la vie.

La vie en Occident m’a fait découvrir une toute autre approche de l’hospitalité: souvent forcée, souvent stressante, rarement désintéressée et infiniment rare, y compris chez les chrétiens ! Au delà de l’individualisme dont on peut être tenté d’accuser les occidentaux, justifié par les trop nombreuses pressions et urgences de la vie quotidienne, je crois qu’il s’agit surtout d’une crainte de dévoiler son coeur à autrui. Recevoir chez soi, c’est donner accès à notre univers, à ce lieu où il nous est impossible de prétendre être celle que nous ne sommes pas, du moins, dans la durée; c’est accepter d’être vulnérable; c’est oser s’exposer aux critiques potentielles sur ce que nous essayons de bâtir autour de nous; c’est révéler la réalité de son coeur. Pratiquer l’hospitalité c’est difficile et formateur. Pratiquer l’hospitalité, c’est mettre l’amour en action, et c’est sans doute pour cette raison que cela nous est commandé. Car, comme tout commandement biblique, il vient briser la chair, il vient travailler au coeur.

Romains 12:10-13
Par amour fraternel soyez pleins d’affection les uns pour les autres et rivalisez d’estime réciproque. Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit et servez le Seigneur. Réjouissez-vous dans l’espérance et soyez patients dans la détresse. Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l’hospitalité avec empressement.

Le mot “exercer” vient du grec dioko, qui signifie “poursuivre”, “rechercher”. Il est à la voix active, ce qui signifie que c’est une chose pour laquelle nous devons fournir un effort vigoureux. Ce n’est donc pas une activité à laquelle nous sommes naturellement portés en tant qu’humains. Mais tout comme la droiture (1 Tim. 6:11), la bonté (1 Thess. 5:15), la paix (1 Pierre. 3:11) et l’amour (1 Cor. 14:1), en tant que chrétiennes nous sommes appelées à la “poursuivre”. Nous devons y penser, la planifier, la préparer, prier pour et rechercher des opportunités pour la pratiquer. Et le contexte de notre vie quotidienne ne doit pas rentrer en compte, car il s’agit ni plus ni moins que de manifester l’amour de Dieu aux autres. Et c’est un des nombreux moyens qu’Il met à notre portée pour y arriver. Le manque de temps, la taille de votre appartement, votre vaisselle dépareillée, les tâches de vomis de bébé sur votre tapis ou votre incapacité à cuisiner ne sont donc pas des excuses valables devant Dieu !

Pratiquer l’hospitalité, c’est s’offrir à soi et à l’autre une zone franche qui invite à se confier sans crainte dans la réalité de son quotidien. Et ceci, bien-aimées, est devenu un véritable luxe de nos jours, y compris dans nos églises où règnent trahisons, commérages, critiques, rivalités et donc méfiance généralisée.

Mais Dieu nous appelle à continuer de croire en l’idéal de la communauté chrétienne authentique, et à oeuvrer à notre niveau pour la bâtir.

Depuis le début de cette année, un nouveau groupe a vu le jour dans mon ministère à l’église. Chaque mois, 6 femmes se réunissent autour d’un repas simple pour “rompre le pain” et échanger en vécu et en vérité. Et depuis lors, j’ai vraiment pu réaliser le degré de solitude émotionnelle et spirituelle de nombreuses chrétiennes qui mènent leur difficile course dans l’ignorance ou l’indifférence totales. J’ai réalisé à quel point les “masques de joie et de victoire” étaient devenus monnaie courante dans l’église, par crainte du jugement et des blessures. J’en ai pleuré au Seigneur à mesure que j’entendais des témoignages de coeurs qui aspiraient depuis longtemps à une opportunité sécurisante pour pouvoir retirer lesdits masques. Dans mon idéalisme caractérisé, je ne comprenais pas comment il était possible de vivre ainsi seule et en souffrance, alors que nous louons le même Dieu d’amour qui nous appelle à porter le fardeau les unes des autres…

Mais face à la puissance du Saint-Esprit qui s’est révélée à chacune de ces rencontres, Dieu m’a fait la grâce de pouvoir vivre l’importance que revêtent pour Lui des connexions authentiques entre soeurs en Christ. Et j’ai pu réaliser ce que cela représente réellement devant le Seigneur que d’avoir un coeur hospitalier.

En effet, l’hospitalité révèle votre coeur. Il s’agit d’ouvrir ce dernier aux autres en ouvrant l’intimité de votre foyer. Il s’agit de servir l’autre sans murmurer; il s’agit de régulièrement placer les besoins des autres avant les siens, tout comme Jésus le faisait. Et cette pratique ne révèle pas seulement le coeur de la personne qui reçoit, mais aussi celui des femmes qui sont reçues. Dieu utilisera l’hospitalité pour faire le ménage dans votre coeur, afin d’y faire de la place pour les autres, mais aussi pour Lui. Vous y gagnerez en progrès spirituels constants, parce que vous entreprendrez une courageuse démarche d’amour et parce que vous aurez permis à Dieu d’utiliser les autres pour vous enrichir. C’est son idée de la communauté depuis le commencement !

Quelques maladies cardiaque que la pratique de l’hospitalité vous aidera à guérir

– Le perfectionnisme

Ne confondons pas poursuite de l’excellence avec perfectionnisme. Le premier est à la gloire de Dieu, tandis que le second est à la nôtre. Et ce n’est rien de moins que de l’orgueil ! Quand on choisit la simplicité dans tous les aspects de notre vie, et notamment dans notre pratique de l’hospitalité, on se libère des nombreuses prisons dans lesquelles nous nous enfermons trop souvent, par crainte du regard des autres et par souci d’une apparence illusoire de perfection. Renoncer à cette pression nous permet de développer l’humilité. En offrant en toute simplicité nos “5 pains et 2 poissons” au Seigneur, on lui permet de les multiplier autant pour celles qu’on reçoit que pour nous-mêmes.

– Les mauvaise attitudes

Elles sont de diverses sortes et tout ce qu’elles révèlent, c’est la réalité d’un coeur autocentré (pour celles qui jugent l’hospitalité trop exigeante) ou prompt au jugement (pour les invitées qui viennent juste pour passer au crible et critiquer). Quand on ose se montrer vulnérable en ouvrant la porte de son foyer à d’autres, on entre pleinement dans la liberté en Christ qui fait qu’on place son jugement au dessus de tout autre considération humaine. On révèle ainsi le coeur d’une véritable servante du Seigneur.

– L’insatisfaction chronique

Quand on passe plus de temps à attendre que tous les moyens et circonstances soient réunis avant de pouvoir pratiquer l’hospitalité, on révèle surtout un coeur ingrat face aux bénédictions dont Dieu nous a déjà comblées. Pratiquer l’hospitalité spontanément, c’est reconnaître la grâce de Dieu dans notre vie et disposer notre coeur à la partager avec les autres

Ainsi, la pratique de l’hospitalité, c’est avant tout un combat pour le coeur, et non une occasion d’offrir les meilleurs buffets, d’organiser les plus belles fêtes ou de recevoir dans nos foyers les plus “pinterest-like”! Dieu nous appelle à ouvrir nos maisons et nos coeurs en guise de reconnaissance pour l’hospitalité dont Il a fait preuve envers nous à travers Jésus-Christ (És.25:6-9); Lc 14:16-24; Ap.19:9).

Bien-aimées, je vous encourage vivement à oser sortir de votre zone de confort et à vivre la bénédiction pour votre coeur et pour votre vie spirituelle qu’offre la pratique de ce commandement divin. Dieu nous a faites pour les relations, pour la communion fraternelle dans la vérité, la simplicité et l’amour. L’on sous-estime énormément aujourd’hui dans notre société individualiste, la richesse de telles connexions aux autres. Nous passons ainsi irrémédiablement à côté de l’une des démarches qui nous rapproche, de la manière la plus puissante qui soit, du coeur de Dieu.

Jean 14:15
Si vous m’aimez, respectez mes commandements.

Bénédictions !

GUESTPOST : Prière de l’épouse qui bâtit

GUESTPOST : Prière de l’épouse qui bâtit

Honorer son mari chaque instant et sans tenir compte de ses faiblesses est un miracle que seul Dieu peut nous aider à vivre dans nos couples et familles.

Apprend-moi, Seigneur, à honorer la position d’époux de mon Mari. Il n’est pas toujours parfait, il passe parfois à côté dans son apprentissage, mais donne-moi de le respecter, de l’honorer et de l’estimer parce qu’il a une position d’époux.

Apprends-moi à faire des remarques dans le plus grand des respects, car ma chair tente parfois de prendre le contrôle de mes pensées, de mes paroles ou de mes actes.

Donne-moi de regarder mon mari avec foi, c’est à dire comme un époux déjà parfait qui grandit dans la perfection.

Apprends-moi à agir et à ne jamais réagir à cause de la chair.

Je suis bénie d’être une femme, je n’ai en aucune envie d’être un homme, je n’envie pas sa position ni sa fonction je n’ai pas besoin d’être le chef de mon foyer pour m’épanouir et m’accomplir.
Papa, j’ai juste besoin d’être une femme ou une épouse selon ton cœur. Ma force se manifeste quand j’accepte la place que tu m’as donnée quand tu m’as créée. Et quand je joue mon rôle simplement et humblement, c’est là que tu te lèves et que tu agis au travers de moi.

Je n’ai pas besoin de contrôler, de manipuler mon époux quand je constate qu’il se trompe sur une décision. Même si mes avis d’épouse ne passent pas toujours comme je le souhaite, donne-moi de rechercher la paix dans mon foyer car je sais que si mon mari est le chef de mon couple, celui qui est le Roi suprême de notre famille, c’est Toi. Et quelques soient les mauvais choix de mon mari, Tu es capable par ton Esprit de les faire concourir au bien de notre maison. Pour cela, il me suffit d’utiliser mon autorité dans la prière, le jeûne, la foi et la patience.

Qu’importe comment le passé familial, culturel ou émotionnel de mon mari a influencé son caractère ou certaines de ses réactions, apprend-moi, divin Potier, à contribuer à la transformation de mon époux.
En tout lieu, en tout temps, en toute circonstance, qu’il soit physiquement présent ou pas , je veux t’honorer Seigneur, en honorant mon époux.
Accorde-moi de discerner en privé ou en public de ma part toute attitude dévalorisante envers lui et donne-moi de m’en débarrasser. Je veux honorer mon époux non pas seulement pour l’encourager, je veux le faire afin de te glorifier et faire sourire de joie ton cœur de Père.

Père céleste c’est parfois difficile, mais fais de moi une femme remplie de douceur et de paix, une épouse réservée.
Je veux que mon époux découvre la bénédiction et la beauté que tu as renfermées dans le fait d’être une femme et une épouse. Donne-moi de l’emmener à se mettre à genoux et à te louer pour les mystères que tu as renfermé dans le rôle et la fonction d’une épouse.

Donne-moi de mourir à tout ce qui obscurcit ma nature d’épouse, la chair ou le péché.
Je veux être une couronne sur sa tête. Papa, je désire un jour que tu me prennes dans ta main et que tu me dises : “Tu m’as glorifié en servant ton foyer et ton époux comme je l’ai désiré, tu as fais la joie de mon cœur. Tu as été fidèle dans ton rôle, tu as laissé mon Esprit penser, parler et agir à travers toi.

Je prie pour toutes les épouses qui me lisent, que tu fasses d’elles des bénédictions pour leur couple au nom de Jésus.

 Son mari est considéré aux portes, lorsqu’il siège avec les anciens du pays. – Proverbes 31:23

Que Dieu aide toutes les épouses !

J’ai 37 ans et j’ai réussi

J’ai 37 ans et j’ai réussi

Dans quelques jours, je vais fêter mes 37 ans. Et comme chaque année à la même date, le même bilan s’impose : où en suis-je de ma vie ? Quels progrès ai-je effectués ? Quel regard est-ce que je pose sur la vie ? Mais plus important encore, à quoi dois-je mesurer mon “succès” ?

Depuis toute jeune, comme beaucoup j’imagine, j’ai caressé de nombreux rêves et adopté l’échelle de valeur de la société pour mesurer ma vie.

¤ Étudiante, je mesurais le succès à mes bonnes notes, mes diplômes et ma capacité à me débrouiller toute seule.

¤ Pendant les 6 années où j’ai travaillé comme rédactrice, je mesurais le succès au nombre de personnes que j’arrivais à toucher par le biais de mes articles.

¤ Lorsque j’ai rencontré mon mari, j’ai mesuré le succès à l’aboutissement de notre relation : le mariage.

¤ En tant que mère de jeunes enfants, j’ai mesuré le succès à ma capacité à leur faire faire leurs nuits :-).

¤ En tant que femme du 21ème siècle, j’ai mesuré le succès à ma capacité à me faire aimer des autres et à atteindre les standards auxquels sont soumises les femmes d’aujourd’hui.

À bien y regarder, j’ai donc longtemps mesuré ma “réussite” à des éléments extérieurs sur lesquels je n’avais au final qu’un contrôle relatif, et je suis certaine que cela explique le nombre incalculable de fois où j’ai eu le sentiment de n’être qu’une succession d’échecs, plongeant mon âme dans la morosité et le sentiment d’inadéquation.

Aujourd’hui, à mesure que je médite sur ma vie de cette dernière année, je réalise à quel point j’ai besoin de la stabilité des standards que m’offre le Seigneur. Je fais face à mes limites, à mes frustrations, à mes rêves avortés et à mes espoirs suspendus… Je regarde à tout ce à quoi mon cœur continue d’aspirer et je regarde aux efforts fournis, parfois en vain pour tenir des courses superficielles. Je me sens fatiguée de la vie, fatiguée de l’énergie qu’il me reste encore à dépenser alors qu’il me semble en avoir déjà épuisé jusqu’à la dernière goutte. Mais une certitude demeure : j’aspire plus que jamais à la sérénité et aux joies simples. Je suis à l’intersection parfaite – celles où mes limites et mes faiblesses rencontrent sa force – pour permettre au Seigneur d’écrire une nouvelle page dans ma vie.

Je veux donc continuer de lui faire confiance même si ses voies demeurent encore trop opaques à mon goût. Poursuivre le cheminement dans l’attente, les activités répétitives, les oeuvres qu’Il me confie, mais aussi les frustrations récurrentes et les épreuves douloureuses ; tourner des pages et accepter des changements difficiles ; s’épanouir malgré tout dans l’attente, dans le silence et l’oreille du cœur plus que jamais aux aguets.

Car je ne peux tout simplement plus vivre comme avant, ni mesurer le succès de ma vie comme avant…
Car même si je le voulais, je ne peux désormais plus ignorer ce à quoi mon âme aspire réellement…

Alors, même si les standards conventionnels ne sont pas forcément des ennemis et peuvent s’avérer utiles par moment, quand mon souffle s’obstrue et quand mon âme devient confuse, je dois me souvenir que ma vie est en Lui et Sa vie est en moi. Mon développement intérieur à son image, voilà quelle doit être mon échelle de mesure, aussi abstraite puisse-t-elle paraître. Et en tant que chrétienne, ma “réussite” ne se mesure plus aux éléments extérieurs, mais bien aux progrès intérieurs, à ceux qui me rapprochent chaque jour un peu plus de son cœur…

Ainsi, quand je fais le bilan de cette dernière année, même si elle ne présente de prime à bord aucun changement d’envergure, je dois me souvenir des expressions de son amour à travers les transformations qu’il a opérées en moi et non forcément autour de moi, même s’ils sont nombreux également.

– En quoi suis-je différente de l’année dernière dans ma relation avec Lui ? Est-ce que je le connais un peu plus qu’il y a un an ? Est-ce que je l’aime plus qu’avant ?

– Quels aspects de mon caractère ai-je vu se transformer pour lui ressembler davantage au fil des derniers mois ?

– Quels fardeaux ai-je enfin réussi à abandonner avec confiance et assurance au pied de sa Croix ?

– Quels nouveaux pas de foi ai-je été capable de faire et dans quels domaines ?

Pour moi aujourd’hui, ce sont ces mesures qui comptent désormais. Et pour l’instant, c’est à elles que je veux évaluer ma “réussite”.

Je suis désespérément amoureuse de Lui…

J’aspire désespérément à l’aimer et à le connaître toujours plus…

Je prie désespérément pour me rapprocher chaque jour davantage de Lui. Encore plus, toujours plus, toujours toujours plus…

Oui, j’ai 37 ans et j’ai réussi. Parce que je l’aime d’un amour passionné; parce qu’il prend chaque jour un peu plus vie en moi; parce que je goûte chaque jour un peu plus à la liberté qu’il m’a acquise à la Croix, et parce que plus que jamais, je suis incapable d’envisager ne serait-ce que le temps d’un battement de cils, mon quotidien sans Sa présence…

Merci mon Dieu pour cette nouvelle année de vie. Puisses-Tu plus que jamais y régner en Maître de tous les instants.

Éternellement reconnaissante, je te suis.

11 leçons de vie que je juge importantes pour mes enfants

11 leçons de vie que je juge importantes pour mes enfants

Il y a plusieurs mois, un fait divers a retenu mon attention. Une jeune adolescente de 13 ans a tenté de tuer sa mère par empoisonnement à l’eau de javel afin de récupérer le téléphone portable que cette dernière lui avait confisqué… Comme à chaque fois, mon esprit fait un bon vers mon enfance en Afrique où un arbre fruitier suffisait à faire notre joie et la distraction de toutes nos vacances. Comment en est-on arrivé là en l’espace d’une vingtaine d’années à peine ?

Les valeurs se sont perdues. Les parents sont devenus les esclaves de leurs enfants, cèdent à leurs moindres caprices et sont les premiers à s’enfermer dans la prison de la consommation dont ils deviennent dépendants et rendent dépendants leurs propres enfants. Ces derniers sont désormais capricieux, ne connaissent plus la valeur des choses ni des personnes. Les parents ne sont désormais pour eux que de simples pourvoyeurs de fonds et de biens en tous genres qui leur permettront de concurrencer ceux de leurs camarades d’école. Les valeurs…

Pour nous Chrétiens, la tâche est désormais plus ardue qu’à l’époque de nos parents. On doit se battre contre un système consumériste auquel nous sommes bien souvent contraints de confier nos enfants et lutter de plus en plus dans une guerre ouverte contre nos valeurs de vie bibliques dans une société en constante rébellion contre Dieu. Et au milieu, des enfants parfois perdus, encore fragiles et en quête d’identité et d’intégration. Non, la vie n’est pas plus simple aujourd’hui pour les jeunes, loin de là.

Je mène le combat à mon niveau en vivant suivant les leçons que la vie m’a enseignée, mais aussi suivant la vision que mon mari et moi nous efforçons de développer pour notre famille. Voici ce que je souhaite voir mes enfants apprendre de la vie.

1. Aimer les gens pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils t’apportent.

Pour avoir passé une partie de ma vie d’adulte à vouloir satisfaire à des exigences irréalistes afin de « gagner » un amour qui n’est jamais venu, je ne connais que trop bien les douleurs et les freins que cela peut causer dans une vie. Je veux que mes enfants se sachent aimés pour ce qu’ils sont, et non en fonction de leur capacité à satisfaire à mes exigences. Et je veux aussi qu’ils sachent aimer les autres de la même manière.

2. Cultiver sa relation, son amour et sa dépendance à Dieu.

Pour moi aujourd’hui, mon plus grand bonheur serait de voir tous mes enfants suivre le Seigneur à l’âge adulte. Les savoir dépendants de Lui et désireux de marcher dans ses voies et désireux de le servir de tout coeur serait le plus grand accomplissement de ma vie.

3. Être reconnaissant pour tout, les grandes comme les petites choses.

La joie de vivre vient d’un cœur rempli de reconnaissance, une reconnaissance exprimée par des actions de grâce. Je veux que mes enfants grandissent en sachant que tout est grâce et qu’ils ne doivent jamais rien prendre pour acquis, ou s’attribuer les mérites de l’œuvre de Dieu dans leur vie.

4. Rester authentique en toutes circonstances.

Le monde est tellement rempli de faux qu’il est devenu rarissime de voir des gens vivre avec intégrité et en vérité. Chacun essaye de cacher ce qu’il est réellement pour coller à une image et récolter des louanges humaines. Je souhaite que mes enfants restent vrais en toutes circonstances et surtout envers eux-mêmes. C’est une valeur qui m’est particulièrement chère, qui m’a beaucoup coûté mais qui me permet de marcher depuis longtemps la tête haute dans ma vie.

5. Ne jamais se laisser emprisonner par le regard et les attentes des autres et ne jamais se laisser corrompre.

Le regard des autres est à mon sens la pire prison dans laquelle on puisse se laisser enfermer. Il nous fait perdre notre identité lorsqu’on s’en rend dépendant et nous fait vivre dans le mensonge. Je souhaite que mes enfants ne vivent que sous le regard de Dieu seul et qu’ils laissent ce dernier faire émerger leur identité et leur destinée.

6. L’argent est un moyen, jamais une fin. Il ne pousse pas dans les arbres et doit être gagné par le travail.

J’ai été aux premières loges lorsqu’il s’est agi d’observer les dégâts que la soif de l’argent peut causer dans les cœurs et dans une famille. Je prie pour que mes enfants sachent toujours lui donner la juste place et qu’il ne soit jamais une source de discorde entre eux. Si Dieu les bénit abondamment sur ce point, qu’ils aient la main large et deviennent une source de bénédiction pour des personnes vraiment dans le besoin. Je veux aussi qu’ils apprennent à le gagner par le travail et à en user avec sagesse.

7. Faire de la famille une priorité.

Les soucis de la vie peuvent parfois nous enfermer dans une interminable bataille de survie qui nous conduit à déplacer les priorités. Bien souvent, c’est la vie de famille qui trinque parce qu’on se dit, à tort, qu’on pourra toujours rattraper le temps perdu. Je veux que mes enfants fassent toujours passer la vie de famille en premier et travaillent à créer des souvenirs impérissables. Au final, c’est la seule chose qui comptera toujours.

8. Vivre l’instant présent et apprendre le contentement.

On peut passer une vie entière à attendre un futur qui ne vient jamais et en oubliant de vivre dans le présent. On peut passer une vie entière à attendre d’avoir les bonnes choses, les bonnes occasions, à vivre au bon endroit, à avoir la bonne durée de vacances, le bon travail, le bon salaire… pour pouvoir enfin faire les choses auxquelles aspire notre cœur. Et c’est ainsi que le temps nous file entre les doigts… Je souhaite que mes enfants se souviennent toujours que la vraie vie, c’est ici et maintenant. Et qu’ils peuvent faire le maximum avec ce qu’ils ont déjà entre les mains. Tout est question de perspective.

9. Oser prendre des risques.

J’ai été paralysée par de nombreuses peurs dans ma vie, mais j’ai rarement hésité à prendre des risques. Et même si je n’ai pas toujours obtenu les résultats escomptés, j’en ai tiré des leçons qui me serviront toute ma vie. Je veux que mes enfants osent franchir les limites de la peur et faire ce que l’Esprit leur dicte. Il n’y a pas d’échecs dans la vie, seulement des leçons à retenir.

10. C’est tout à fait correct de ne pas faire  “comme tout le monde”.

J’ai eu des aspirations différentes de celles de mes frères et sœurs dans la vie et cette différence a fait de moi le mouton noir de ma famille. Je veux que mes enfants sachent qu’ils ont le droit de ne pas faire ou aimer, ou aspirer aux mêmes choses que les autres, y compris au sein de notre famille. Je veux qu’ils sachent que Dieu a voulu chacun différent et a réservé un appel différent pour chaque vie et qu’ils ont la liberté de suivre le leur sans craindre de me décevoir, même si leur appel ne colle pas aux rêves que j’aurais éventuellement formé pour eux.

11. Ne jamais devenir indifférent à la misère.

Je suis de ceux qui ont côtoyé la misère de près, et pas seulement à travers les journaux télévisés et les photos de reportage sur Facebook ! J’ai vu des familles n’avoir pour seul repas pendant des jours qu’une assiette d’huile de palme et des morceaux de manioc. D’autres comme la mienne qui par temps de crise mangeaient, des semaines durant, le même plat de riz à l’huile. Je veux que mes enfants sachent que des millions de personnes prient pour ce qu’ils prennent peut-être pour acquis, et qu’il y a toujours plus nécessiteux que soi dans la vie. Les récentes expériences sociales qui ont révélé le degré d’indifférence dont sont aujourd’hui capables les gens face à la misère d’autrui m’ont fait froid dans le dos. Je prie pour que mes enfants aient toujours un cœur empli de compassion et restent sensibles aux besoins des autres.

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Même si toutes les leçons n’ont pas été faciles à apprendre, je reste reconnaissante au Seigneur pour le parcours de vie qu’Il m’a tracé, qui me permet aujourd’hui de poser le regard que j’ai sur la vie et de définir des valeurs importantes qui contribueront, je l’espère, à faire de mes enfants des hommes et des femmes de qualité.

Le “nouveau” ministère des femmes

Le “nouveau” ministère des femmes

Avec la prolifération des mégachurches qui proposent des cultes qui ressemblent de plus en plus à des méga shows télévisés, la pression est de plus en plus forte pour les églises de plus petite taille qui n’ont pas les moyens d’investir dans la technologie ou dans les looks “tendance” des leaders. Et la réalité, c’est que le Chrétien d’aujourd’hui associe la réussite spirituelle à la taille de l’église, au nombre de ses membres, à la célébrité et à l’opulence du pasteur ou à la qualité du show proposé chaque dimanche ! Heureusement, de nombreux leaders persistent à préserver la priorité à la Parole de Dieu. Mais ce siècle ne leur facilite pas la tâche…

La Parole nous en avait avertis, avec une recommandation claire :

En effet, un temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine. Au contraire, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule d’enseignants conformes à leurs propres désirs.  Ils détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, accomplis la tâche d’un évangéliste, remplis bien ton ministère. 2 Tim. 3-4

Si toutes les mégachurches ne sont pas superficielles pour autant, il n’en demeure pas moins qu’en tant que leader de ministère, la tentation de recourir davantage à des moyens et programmes de divertissement plutôt que d’édification est bien réelle. C’est pourquoi il est primordial de ne jamais céder à la pression, même si la fréquentation de votre ministère diminue, et même si les personnes que vous ciblez ne semblent désirer que ce type d’approche. Dieu ne fera jamais passer le divertissement (ni la prospérité matérielle !) avant la prospérité spirituelle des âmes. Et il est de notre devoir de nous aligner et de rester fermement ancrée à cette vérité.

À mes débuts, j’ai fait une petite enquête d’opinion orale. J’étais super motivée et la vision de Dieu résonnait comme un écho dans mon coeur jours et nuits: “Je veux que ce ministère soit un hôpital spirituel pour mes filles“. Dans ma naïveté, j’étais partie du principe que si Dieu avait précisé cet aspect, c’est parce qu’il y avait un réel besoin déjà à l’intérieur même de l’église. Et j’avais commis l’erreur d’en conclure que ce besoin était identifié par les concernées, de même que le désir ardent de le combler. Grave erreur ! À la question de savoir ce qu’elles attendraient d’un ministère de femmes, les premières réponses ont toutes été du même acabit : fun, sorties entre filles, fun, activités détente en plein air, fun,  fun, fun ! J’ai bien failli abandonner l’idée de me lancer, parce que la vision que je portais n’allait vraiment pas prioritairement dans ce sens. Et puis, le Saint-Esprit m’a éclairée sur quelques points :

1. J’avais tiré des conclusions trop hâtives, basées sur une petite minorité.

2. Le besoin de légèreté est un besoin réel pour les femmes d’aujourd’hui qui ont des quotidiens très exigeants. Nous donnons beaucoup de nous-mêmes chaque jour et avons très peu d’occasions de nous relâcher et de nous ressourcer à notre tour.

3. Les besoins spirituels sont réels, mais souvent les concernées ne le réalisent pas elles-mêmes. Elles sont tellement habituées à “fonctionner” avec ces manques qu’elles ne se demandent même plus comment faire autrement.

4. Le ministère des femmes a une vieille réputation de “club social de bavardages entre dames”. Il me revenait d’en proposer la version post-moderne. Les femmes interrogées se sont limitées à cette image, simplement parce qu’elles n’avaient jamais vu le ministère fonctionner autrement.

Ces révélations m’ont permis de prendre un certain recul et de me retrousser les manches. Oui, j’allais devoir penser à des activités divertissantes qui apporteraient une certaine légèreté à celles qui sont dans une saison de vie compliquée; mais non, je n’allais pour autant pas faire l’impasse sur la priorité d’édification. Viendrait qui viendrait ! Christ s’attend à trouver une épouse qui veille spirituellement, et en tant que leader chrétienne, mon devoir est de m’assurer que cette exigence biblique reste d’actualité.

Voici le profil “fonctionnel” du ministère des femmes au 21ème siècle que mon expérience et mes observations m’ont permis de dégager. Il prend en compte les réalités de notre époque, les besoins des femmes d’aujourd’hui et les technologies.

1.  Structuré, mais allégé : évitez de proposer dix milles activités et programmes !

2. Les études bibliques restent l’élément fondamental.

3. Les rencontres de groupes se font avec régularité : hebdomadaires, bi-mensuelles, mensuelles…

4.  Un seul grand événement annuel tel qu’une conférence ou une retraite. Pour les organisatrices, ce genre d’événement est très éprouvant.

5. Deux ou trois événements de moyenne envergure pour rassembler autour d’une thématique. Par exemple : événement de prière, club de lecture, thème saisonnier, événement d’évangélisation…

6. Utilisation des médias sociaux pour informer, communiquer, garder le ministère vivant et atteindre les non-chrétiennes là où elles se retrouvent. Ils peuvent aussi servir à former des groupes virtuels qui permettent une plus grande flexibilité dans les agendas des femmes très occupées.

En tant que leader, nous devons exercer l’art de l’observation afin de rester pertinentes dans nos approches. La bonne leader, c’est aussi celle qui sait se remettre en question et se réactualiser en tenant compte des besoins, du contexte et des moyens dont elle dispose. Notre siècle va très vite et c’est devenu un véritable challenge d’en suivre tous les changements. D’où le but de notre ministère qui vous équipe, vous accompagne , vous édifie et vous informe avec le plus de pertinence possible, pour faire de vous des leaders redoutablement armées !

Un coeur intelligent acquiert la connaissance, et l’oreille des sages la recherche. – Proverbes 18:15

Bénédictions !