LIRE : Ruth, chapitre 1
Qui était Ruth ?
Ruth était une moabite, un peuple idolâtre et ennemi d’Israël. La famille de Naomi avait néanmoins trouvé refuge à Moab en tant de famine et Ruth avait épousé Machlon, l’un des fils de Naomi. Les deux n’ont cependant pas eu d’enfant.
Ruth a entretenu une relation marquante avec sa belle-mère Naomi, si l’on en croit l’influence que cette dernière a eu sur elle ! N’étant pas en contact avec le peuple juif, le seul témoignage de Dieu qu’avait reçu Ruth était celui que lui avait donné Naomi par son amour, son comportement, ses valeurs et probablement ses récits. Ils ont suffisamment marqué Ruth qu’elle n’a pas hésité à tout quitter sur la base de ce seul témoignage et par amour pour sa belle-mère.
La suite du livre nous la décrira surtout d’après ses traits de caractère qui lui vaudront la faveur de Dieu, du peuple, de Boaz. Ruth est la seule femme de valeur nommée par son nom dans la bible! C’est dire que nous avons beaucoup à apprendre de son histoire, mais surtout de son caractère!
De ce premier chapitre, je retiens trois principales notions :
- La loyauté :
Naomi aurait pu demander à Ruth de rester avec elle pour ne pas vieillir seule quitte à lui faire manquer sa vie…
Ruth aurait pu retourner chez elle pour prendre un nouveau départ avec un nouveau mari….
Mais l’amour qui unit les deux femmes est solide et transcende les barrières culturelles. Elles s’aiment et se respectent au point d’être prêtes chacune à sacrifier son bonheur pour celui de l’autre! Ce sens du sacrifice est saisissant. Les relations d’une telle qualité sont à chérir profondément.
2. L’engagement : Ruth a le courage de quitter sa culture, ses racines et de renoncer à tout pour aller vers l’inconnue totale par la foi et par amour. Sans hésiter, elle embrasse un peuple et un Dieu qu’elle ne connaît pourtant pas, si ce n’est au travers de ce que Naomi lui en a révélé. On retrouve son courageux engagement au verset 16, aujourd’hui repris dans les cérémonies de mariage : « Ruth répondit: «Ne me pousse pas à te laisser, à repartir loin de toi! Où tu iras j’irai, où tu habiteras j’habiterai; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu; »
C’est à travers ce trait de Ruth que je me suis le plus reconnue. Comme elle (et de nombreuses expatriées de longue durée), j’ai plus d’une fois sauté le pas vers l’inconnue et embrassé une culture radicalement différente de la mienne. J’ai à présent vécu plus longtemps à l’étranger que je n’ai vécu dans mon pays d’origine depuis ma naissance. Je vis et connais donc les bénéfices de ce type de pas de foi, mais aussi les nombreuses peines, deuils et déracinements intérieurs qu’ils entraînent. Et j’ai fait mienne cette citation d’Anatole France :
Tous les changements, même les plus souhaités ont leur mélancolie, car ce que nous quittons, c’est une partie de nous-mêmes ; il faut mourir à une vie pour entrer dans une autre.
Je peux donc vous le certifier: même si la bible ne le dit pas, cette décision de Ruth n’a certainement pas été facile à prendre. Ce qui souligne davantage le courage dont elle a fait preuve!
3. L’influence : On peut choisir de tout quitter pour partir faire ses études, se marier à un étranger, pour un emploi ou une meilleure qualité de vie. Et généralement, quand on le fait, on s’assure d’avoir un minimum de garanties et de renseignements sur le peuple d’accueil qu’on va espérer chaleureux.
En lisant ce chapitre et au regard de l’engagement de Ruth, sachant qu’elle ne savait RIEN de son pays d’accueil, des conditions de vie et que pire, le peuple dont elle était issue était détesté des Israëlites, j’ai été frappée par la puissance de l’influence qu’a eu Naomi sur elle. Pour rappel, Ruth est partie pour Bethléhem sur la seule base de ce que lui avait démontré et raconté Naomi des juifs et de leur Dieu. Naomi a été le reflet de Dieu et de tout un peuple pour la vie de la jeune Ruth. Ne sous-estimons jamais l’importance du témoignage que nous rendons de notre culture et de notre Seigneur!
Nous retiendrons donc de ce premier chapitre cette décision de Ruth de s’abandonner à la direction d’un Dieu qu’elle ne connaissait pas. Elle a abandonné sa culture, ses racines, ses anciennes références et a fait un pas de foi qui a initié la bénédiction pour sa vie et celle de Naomi.
Trois questions d’introspection pour vous :
- Dans vos souffrances et difficultés, avez-vous une « Ruth » ou une « Naomi » auprès de laquelle vous pouvez trouver soutien et réconfort mutuel? Si oui, rendez grâce à Dieu pour cette belle relation. Si non, que pouvez-vous faire pour initier une telle relation et avec qui?
- Les pas de foi que vous faites dans votre marche chrétienne sont-ils « forcés » par les circonstances ou sont-ils, comme pour Ruth, les fruits d’une décision audacieuse et spontanée? Que pouvez-vous changer aujourd’hui pour vivre une foi moins « calculée »?
- Réfléchissez au témoignage que vous rendez de votre culture et de votre foi. Encourage-t-il ou au contraire décourage-t-il les autres à vous suivre?
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