LIRE : Ruth chapitre 2

Les deux femmes arrivent sans grands espoirs à Béthléem. Naomi est vite reconnue par le peuple qui se réjouit de son retour. Mais son coeur est dans l’amertume, encore meurtri par les douloureuses pertes subies. Sa seule consolation? Cette jeune femme brave qui l’accompagne. Elle demandera à ce qu’on l’appelle « Mara » qui signifie « amertume ». On remarquera que tout au long du livre, personne ne l’appelera jamais ainsi !

Les « super spirituels » pourront juger l’amertume de Naomi comme un manque de foi. Pour moi, elle s’est montrée aussi authentique que l’a été le roi David après elle. Dieu ne nous demande pas de simuler la joie ou la foi, mais de lui exprimer la réalité de nos coeurs, y compris les déceptions et incompréhensions que nous pouvons avoir face à ses façons d’agir. C’est une marque de confiance et d’intimité aussi que d’oser être vraie devant le Maître de l’univers. Il est avant tout un Père. Ses voies sont au dessus des nôtres et il est parfaitement humain d’éprouver de la colère, de la frustration, de la déception ou de l’amertume. Naomi l’a éprouvé et l’a exprimé, et cela n’a pas empêché Dieu de la bénir. Nulle part il n’est fait mention d’une quelconque « punition » à son égard pour n’avoir pas « proclamé sa foi », ni « marché dans la victoire », ni « arraché sa bénédiction », ni « connectée à l’onction d’un tel », ni « jeûné et prié pour voir la prophétie s’accomplir »…  Ah, ce que les hommes peuvent parfois compliquer les choses!!!

Bien-aimées, soyez vraies devant Dieu comme Naomi. Elle n’a pas nié ses sentiments et cela n’a pas éteint sa foi pour autant, puisque tout au long du livre, on la verra espérer la bénédiction de Dieu pour Ruth et encourager cette dernière à respecter la loi de Moïse.

C’est aussi dans ce chapitre qu’on voit arriver Boaz, un parent d’Élimélec, le feu mari de Naomi. C’est un homme d’affaires prospère et craignant Dieu. Il nous marque par sa grande générosité, sa sensibilité aux autres, son respect pour Ruth et pour ses employés et par son intégrité.

Quant à Ruth, après avoir fait preuve d’amour, de loyauté et de courage, nous découvrons d’autres traits admirables qui lui ont bâti une réputation honorable dès son arrivée à Béthléem et ce, malgré ses origines. Même Boaz semble avoir entendu parler de ses qualités avant même de l’avoir rencontrée (ch.2:11-12)!

De plus, dès le verset 2, Ruth prendra l’initiative de se mettre au travail et ne se ménagera pas à la tâche. Le glanage était un labeur difficile et ingrat, mais elle choisira de le faire plutôt que de se mettre en quête effrénée d’un mari ou même à la prostitution. Elle aurait aussi pu s’assoir et attendre le miracle sur la base des récits que lui avait certainement fait Naomi de l’action de Dieu (délivrance d’Égypte, mer rouge, manne…), mais elle ne l’a pas fait. Même les employés de Boaz souligneront sa constance et ses efforts à leur patron. Ce nouveau trait de caractère lui ouvrira le coeur et la faveur de Dieu à travers Boaz. Ruth a pris une initiative sans se contenter d’attendre que tout lui tombe tout cuit dans le bec et elle a agi suivant cette initiative. Glâner n’est donc pas resté au stade de l’idée. Et de ce fait, Dieu a dirigé ses pas vers le champ de Boaz, le champ de sa destinée.

Dieu n’oublie jamais celles qui font le bien et des sacrifices pour son nom et cherchent refuge en Lui. De plus, Il récompense toujours la bouche qui ne mange pas le pain de paresse (Prov.31:27).

Trois questions d’introspection pour vous

1. Quels sentiments n’avez-vous jamais osé exprimé à Dieu de peur de passer pour une mauvaise chrétienne ou de fermer la porte à d’éventuelles bénédictions? Osez les exprimer et croire que Dieu vous aime assez pour vous vouloir vraie et sincère devant Lui!
2. Dans quel(s) domaine(s) de votre vie le Seigneur vous appelle-t-Il à redoubler d’efforts et à faire preuve de plus de constance?
3. Évaluez rapidement votre réputation. Quelle image générale ont de vous les gens qui vous connaissent? Si elle est négative, que pouvez-vous faire dès aujourd’hui pour changer la donne sans pour autant vous rendre esclave de l’opinion des autres?