Le ministère des petites choses

Avez-vous déjà fait l’expérience du tablier? Vous seriez surprise de l’effet qu’il aurait sur votre perspective !

Toutes les femmes le savent et le vivent à différents degrés :  la routine répétitive de la gestion d’un foyer peuvent parfois laisser vide et découragée, même la femme la mieux intentionnée au monde. Entre ménage, cuisine, vaisselle, lessives, repassage, courses, bains, rendez-vous médicaux, devoirs scolaires, nuits blanches, changement de couches, allaitement, biberons… les tâches n’en finissent tout simplement pas. Pas de vacances pour la mère de famille, mais surtout pas de variation. Tout doit être fait pour assurer le bon fonctionnement du foyer, et bien souvent, l’âme finit par s’appesantir face à ces responsabilités sans fin.

Je connais bien cette réalité, parce que cela presque dix-huit ans que je la vis. J’avais fait le choix de rester à la maison après la naissance de mes enfants, avec le projet très ambitieux de devenir la parfaite femme Proverbes 31. Il ne faisait aucun doute dans mon esprit que la répétition des tâches quotidiennes serait continuellement une douce mélodie pour mon âme, tandis que le désir de bâtir un foyer intentionnel pour la gloire de Dieu me suffirait à toujours tout entreprendre avec le plus grand des enthousiasmes. Je me trompais.

Devoir laver les toilettes toutes les semaines, changer des couches des années durant, enfant après enfant, laver des biberons, moucher des nez, imaginer des repas qui seraient enfin mangés, refaire le ménage deux heures après avoir passé la matinée à le faire, nettoyer la salle de bain constamment prise pour une piscine ou théâtre continu des batailles de dentifrice… Oui, après plusieurs années à répéter les mêmes gestes, à remplir ma to-do list des mêmes tâches chaque semaine et à faire les mêmes recommandations jamais respectées, j’ai fini par réaliser mes tâches quotidiennes, non dans la joie et la bonne humeur comme je pensais naïvement que ce serait toujours le cas, mais dans les murmures et la rancoeur.

Jusqu’à ce que j’essaye le tablier…

Photo de One Shot provenant de Pexels

 

Je n’aimais pas les couleurs que prenait mon coeur désormais partagé entre le bonheur d’avoir une maison vivante et une famille pour laquelle d’autres prient, et l’amertume que je ressentais à devoir répéter les mêmes tâches. Je n’y prenais plus aucun plaisir. Je n’arrivais pas à me forcer et je me condamnais de mon attitude que je jugeais ingrate vis à vis de Dieu. J’ai alors exposé mon coeur devant le Seigneur tout en Lui demandant de changer ma perspective.

Un jour, alors que j’errais entre les rayons d’une grande surface, je reçus la conviction d’acheter un tablier ménager. Je n’en avais jamais possédé et j’étais la première étonnée de ce soudain désir d’en avoir un. Une fois rentrée, je l’ai plié puis rangé dans une armoire sans plus y penser, pendant plusieurs semaines. Un matin, alors que j’essayais de me conditionner mentalement à reprendre “l’inspirante” routine du lavage des toilettes, je me souvins soudain du tablier. En le mettant, la parole de Luc 16:10 résonna dans ma tête :

Celui qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes […]

Je fus soudainement saisie d’un nouvel enthousiasme nourri par un profond désir de montrer à Dieu à quel point je désirais être fidèle dans ces petites choses qu’Il me confiait. Je n’ai jamais lavé les toilettes de ma maison avec autant de joie que ce jour-là . Tout en frottant, je m’imaginais Jésus en train de me regarder, l’air approbateur et le visage souriant. Mieux encore, avec le tablier, je me sentais “en mission”, je me sentais professionnelle et déterminée. Tout d’un coup, ma liste de tâches du jour devenait la chose la plus importante à accomplir. C’était MA responsabilité et je devais l’honorer. Je ne le faisais pas dans les murmures, mais avec un sens missionnaire. Je le faisais pour Dieu, mais  aussi par amour pour les miens. Tout en faisant mon ménage, je n’avais plus que la pensée de mes enfants habillés dans du linge propre, ou se lavant dans une salle de bain nettoyée ou mangeant des repas confectionnés avec amour. Le tablier rendait mon rôle “officiel”, aussi important que celui d’un PDG d’une grande multinationale et Dieu transformait ma perspective. Colossiens 3:23 est d’ailleurs venu renforcer cette perspective et la conviction que la tâche de ramasser avec fidélité des jouets pour la millième fois, de changer des couches pour la trois-centième fois ou de nettoyer du vomis pour la vingtième fois de la journée était aussi importante aux yeux de Dieu que la prédication d’un évangéliste qui conduirait dix âmes au Seigneur dans la même journée.

Dieu ne fait pas de hiérarchie dans le service. Il regarde à la disposition de coeur et à la fidélité avec laquelle on fait les choses. Il regarde à la motivation et à la persévérance quelque soit la tâche. Le bon et fidèle serviteur qui entre dans la joie de son Maître n’est jugé  ni à la quantité de ses oeuvres, ni à leur qualité, ni à la valeur que leur en attribuent les Hommes. Le bon serviteur est celui qui aura été fidèle en peu de choses (Matthieu 25:23), et qui aura fait toute chose comme pour le Seigneur et non pour les Hommes (Colossiens 3:23).

Le tablier fut un activateur inattendu, puis l’emblème de l’importante mission que Dieu me confie pour mon foyer. Dieu a transformé ma perspective négative par sa Parole et me donne chaque jour le courage d’accomplir tout ce qui contribue à faire de ma maison un sanctuaire pour mes bien-aimés. Je prends ce rôle très au sérieux. Il m’arrive encore occasionnellement de me frustrer face à l’immensité de la tâche, mais je me rappelle toujours la grâce de la provision abondante de Dieu pour ma famille et pour moi :

  • J’ai une vaisselle à laver parce que j’ai eu un repas à manger.
  • J’ai du linge à plier parce que mes enfants ont de quoi s’habiller.
  • J’ai une maison à ranger parce que j’ai un toit au dessus de ma tête.
  • J’ai des courses à faire parce que j’ai de quoi les payer.
  • J’ai des rendez-vous médicaux parce que j’ai accès aux soins.
  • J’ai des devoirs à superviser parce que mes enfants ont accès à l’éducation.
  • J’ai une maison régulièrement désordonnée parce que j’ai des enfants en bonne santé qui y vivent, qui s’y épanouissent et qui y créent des souvenirs.

Je peux choisir cette perspective ou je peux choisir de me plaindre. Une chose est certaine, les murmures ne feront pas disparaître les tâches à accomplir et la procrastination non plus. Si la saison dans laquelle vous êtes présentement vous semble éternelle, dites-vous qu’elle ne durera pas. Il y en aura d’autres avec d’autres défis, mais les tâches resteront les mêmes. La meilleure façon de les vivre sera de changer votre regard sur elles.

Quand je suis tentée de murmurer, je me souviens que le plus précieux cadeau que je puisse offrir à ma famille en dehors d’un bon témoignage de foi, c’est celui de bâtir intentionnellement un foyer qui sera un havre de paix, un refuge loin des horreurs du monde, un cadre qui leur permettra d’être nourris dans tous les domaines et de s’épanouir, un lieu de ressourcement où ils pourront librement être eux-mêmes. Les tâches ménagères, bien que répétitives et rébarbatives, sont mes précieuses semences qui contribuent à différents niveaux à la qualité de leur vie, qualité qui sera une fondation capitale pour leur développement et leur futur. Et c’est pour cette raison, femmes, que ce que vous faites dans vos foyers est important, quoi qu’en pense le monde. Si vous cultivez la bonne perspective, vous comprendrez l’importance et la portée éternelle de ce que vous faites et serez immensément reconnaissante d’être l’intendante des grâces que Dieu vous accorde. La gratitude nous fera tout voir sous un nouveau jour et le tablier sera la cape de l’héroïne de votre foyer que vous aurez choisi d’être !

Photo by NordWood Themes on Unsplash

 

 

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2 Commentaires

  1. Avatar

    Amen, mes enfants sont grands maintenant, oui j’ai connu les gestes répétitifs. j’ai crié à Dieu maintes fois et il a répondu et oui chaque gestes est importants et Dieu les honorent. merci pour ce beau message

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    • Gina Oum

      Bienvenue, Michèle. C’est une perspective encourageante surtout pour les mamans de jeunes enfants qui ont l’impression qu’elles n’en verront jamais le bout. Aucune saison n’est facile, mais Dieu nous aide et nous enseigne à travers chacune d’elles.
      Que Dieu vous bénisse !

      Réponse

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