Mamans, reprenez un peu de grâce !

De la pizza pour le souper… encore. C’est le cœur lourd que je rentre sous la douche, avec l’espoir de voir ma culpabilité emportée dans le siphon par les filets d’eau qui coulent lentement le long de mon corps. ” Tu es certainement la pire mère au monde”, me murmure en boucle l’ennemi… Je repense à cette photo récemment partagée sur Facebook où l’on voit deux femmes dans leur cuisine respective et ce qu’elles mangent: celle à la cuisine équipée dernier cri mais qui commande des pizza au dîner,  et celle qui n’a qu’un coin dans sa cour mais qui cuisine un repas complet pour sa famille sur un foyer de fortune. Je suis la première femme. La culpabilité me ronge. Je me sens ingrate face à mes bénédictions et je ne vois plus que ces dernières forces qui m’ont manqué pour offrir à ma famille le repas équilibré que je m’étais déterminée à réaliser tous les jours de ma vie. Je ne regarde plus à tous les efforts que j’ai déployés en ménage et courses diverses, ou à réconforter une amie en détresse,  ou à rassurer un bébé souffrant et angoissé,  ou à méditer sur le plan de Dieu pour ma vie… Je n’ai d’yeux que pour cet échec,  et je me laisse définir en tant que mère par lui. Combien sommes-nous,  mamans, à réagir ainsi quotidiennement face à nos manquements?

Lorsque l’on a à cœur d’être une mère intentionnelle, l’une des armes privilégiées de l’ennemi pour nous en détourner sera sans aucun doute la culpabilité. Il nous culpabilisera de ne pas en faire assez, il se moquera de nos tentatives gauches et désespérées de faire les choses différemment ; il ricanera à chaque fois que nos résolutions de patience et de douceur s’envoleront face à notre petit récalcitrant… Et même lorsque nous essaierons de nous plonger dans la Parole de Dieu pour y puiser réconfort et encouragement, comme une arme, il arrivera à la détourner de sorte qu’on n’y verra plus qu’un ensemble d’exigences à rajouter dans notre déjà très longue liste de choses à faire et à être. Oui, de nombreuses femmes vous le diront : la culpabilité fait des ravages dans le cœur de nombreuses mères. Et les réseaux sociaux y contribuent énormément par les images « idéales » que beaucoup s’efforcent de renvoyer et que nous consultons et commentons le cœur serré. Les ravages sont tels qu’aujourd’hui, on peut observer de nombreux mouvements sur la toile qui encouragent les mamans blogueuses à être plus authentiques dans ce qu’elles partagent de leur vie, une révolution qui fait du bien, surtout lorsque l’on constate que nous ne sommes pas les seules à avoir une pile de linge sale en attente, un évier qui déborde, des valises sous les yeux et les derniers kilos de grossesses qui persistent ; ou que nous ne sommes pas les seules à opter pour du “prêt à manger”, plutôt que pour du tout fait-main à l’occasion de l’anniversaire du petit dernier ; ou que nous ne sommes pas les seules à souffler de soulagement dans le silence de la maison une fois qu’ils sont tous couchés ! Oui, nous aimons toutes nos enfants. Et oui, nous rêvons toutes de pouvoir tout faire parfaitement. Et non, nous n’y arrivons pas. Et pourtant, inlassablement, nous essayons de nous surpasser chaque jour un peu plus pour finir tous les soirs dans la même spirale de la frustration et du découragement face à la liste des choses qu’il reste à faire.

J’apprends encore régulièrement à mes dépens cette dure leçon de la nécessité du lâcher-prise. J’essaye néanmoins depuis quelques temps de m’accrocher à une réalité immuable : Dieu bénit TOUS mes efforts, aussi minimes soient-ils. Il regarde à mon cœur, il connaît mes intentions et aspirations ; il voit la persévérance dont je fais preuve en me levant chaque matin avec la même détermination à atteindre mes objectifs d’intentionnalité de ma journée. Mais il voit également mon orgueil, celui qui chaque jour me laisse penser que je pourrai tout faire par mes propres forces à condition de mieux m’organiser. Chaque matin la même résolution, et chaque soir le même constat d’échec : je me refuse la grâce que Dieu m’accorde pourtant au quotidien et je ne le laisse pas être le maître de mes journées. Quoi d’étonnant à ce que je ne sorte jamais de la spirale ?

Ce soir là sous la douche, j’entendis la Voix de la paix me murmurer de lui confier les rennes. Je l’entendis me rassurer sur le fait que j’en avais fait assez et que je n’étais pas condamnée pour ce que je n’avais pas réussi à faire. Elle me rappela que la vie d’une mère n’est pas une course à la performance, mais un ode à la persévérance. Cette même voix me rappela que la culpabilité n’est jamais de lui et que je devais rendre grâces pour le fait que mes enfants, peu importe ce qu’ils mangeaient, ne se coucheraient pas le ventre vide. Et cette même voix me confrontait à une douloureuse réalité : je me mesurais encore beaucoup trop à l’échelle du monde et il fallait que cela cesse  impérativement pour réussir à rentrer dans la grâce. Je devais cesser d’avoir des exigences que lui n’avait pas vis à vis de moi et m’offrir enfin la grâce d’un quotidien abandonné en toute confiance entre ses mains.

Depuis ce jour, j’arrive à faire taire la voix de l’ennemi. Je me note chaque lundi une liste de choses à faire pour la semaine et non plus pour la journée. Je prie et demande au Seigneur chaque matin de faire de ses priorités, mes priorités. Je fais du mieux que je peux en fonction des occasions qui se présentent. Je me détermine à traiter chaque événement, chaque action, chaque tâche, chaque interruption comme étant prévus par Lui. L’arme de culpabilité m’atteint ainsi de moins en moins. Et si à l’heure du dîner nous devons manger de la pizza pour la cinquième fois de la semaine parce que la petite dernière a élu domicile dans mes bras, je me dis simplement que personne n’en mourra et je passe au jour suivant. Quand on a souffert de perfectionnisme aggravé comme j’en ai souffert, c’est une immense grâce de réussir enfin à lâcher-prise ainsi. Et c’est une grâce qui m’a été offerte et que je choisis désormais de m’offrir chaque jour de ma vie.

Sous la douche, la douce Voix me souffla une dernière chose : ” l’important, c’est l’amour. Le plus important, ce sera toujours l’amour. Pas celui du monde qui se mesure au « faire » ou à des choses matérielles, mais celui qui s’offre inlassablement avec patience, bonté et persévérance. Le plus important, c’est la multitude de graines que tu sèmes chaque jour avec amour, c’est ce qui anime ton cœur de mère et ton sincère désir de Me glorifier dans ton ministère des petites choses “.

Psaumes 33:22
Éternel, que ta grâce soit sur nous lorsque nous espérons en toi!

Bénédictions !

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2 Commentaires

  1. Avatar

    Amen
    Intentionelle.. Je suis une maman intentionelle !
    Quelle grâce de pouvoir prendre part à tes méditations et de les approfondir avec mon quotidien de femme et maman. Ce message est l’un des “replay” que le Saint Esprit me met quand je commence à vouloir tout contrôler!
    Sois bénie toi ainsi que ta famille

    Réponse
    • Gina Oum

      Vraiment désolée pour le retard de ma réponse, je viens juste d’être avertie d’un bug dans mon module de commentaires. Je n’en recevais aucun depuis des semaines car ils passaient directement dans les spams.
      Je suis bénie que cet article t’encourage. C’est important de se rappeler qu’on vit sous la grâce, mais aussi de s’accorder la même grâce en tant que mamans qui veulent sincèrement bien faire.
      Sois bénie également !

      Réponse

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