La joie de manquer – JOMO

L’homme stupide croise les bras et se détruit lui-même. Mieux vaut une poignée pleine de repos que deux poignées pleines de travail et d’une activité qui revient à poursuivre le vent. – Ecclésiaste 4:5-6

La ressentez-vous vous aussi, cette saturation mentale qui vous fait rêver d’un exil à durée indéterminée sur une île déserte, sans Smartphone, ni FaceBook, ni Instagram, ni Tik Tok, ni Youtube, ni télévision, ni même radio ? L’entendez-vous vous aussi, cette lamentation constante du coeur et du cerveau qui aspire à ne serait-ce qu’une vraie minute de vrai silence dans une journée? Suis-je la seule à en rêver?

Dans notre société moderne, nous sommes constamment bombardées par des messages et des images qui nous poussent à croire que nous devons absolument tout voir, tout faire et tout expérimenter. Les réseaux sociaux nous montrent des images de vies en apparence parfaites, de corps parfaits, de vacances de rêve, de réussites professionnelles impressionnantes et des moments de pur bonheur. En voyant tout ça, nous pouvons facilement nous sentir insuffisantes, comme si notre propre vie manquait de quelque chose. Et cela peut rapidement nous mener à l’épuisement, à l’anxiété et à un sentiment de vide et d’obsolescence. Les américains ont donné un nom à ce phénomène : le FOMO ou “Fear Of Missing Out”, soit la peur de manquer quelque chose. Le FOMO nous pousse à participer à tout, à dire oui à chaque invitation, à rester toujours disponibles. Nous nous sentons obligées de rester connectées, de suivre toutes les nouvelles tendances et de participer à chaque événement, de peur de rater quelque chose d’important ou de nous retrouver en marge de la société. Cette mentalité finit par nous épuiser et  par nous éloigner de tout ce qui est réellement important.

Il existe cependant une autre manière de vivre, moins stressante et plus enrichissante. Un nouvel état d’esprit qui concurrence désormais le FOMO, un nouveau phénomène initié par des gens comme moi, qui désirent préserver leur santé mentale et inviter les autres à revenir aux vraies valeurs. Les américains lui ont donné le nom de JOMO ou “Joy Of Missing Out”, soit la joie de manquer. Ainsi, plutôt que de courir après toutes les expériences possibles, ce mouvement invite à choisir de vivre à contre-courant, à nous concentrer sur ce qui compte vraiment, à créer et à savourer les moments de calme et de solitude et à trouver la joie dans les choses simples et essentielles de la vie. Le JOMO nous offre une perspective différente. C’est la joie de se déconnecter, de dire non et de se concentrer sur ce qui est véritablement nourrissant pour notre âme. Pour nous chrétiennes, cela signifie prendre le temps de prier, de méditer sur la Parole de Dieu et de cultiver notre relation avec Lui. Dans le calme et la solitude, nous pouvons entendre la voix de Dieu plus clairement, trouver du réconfort dans Sa présence et nous ressourcer spirituellement.

Choisir le JOMO, c’est ainsi reconnaître que nous n’avons pas besoin de suivre toutes les tendances ou de participer à toutes les activités pour être heureuses et épanouies. Nous pouvons trouver une grande satisfaction dans la simplicité. Parfois, le plus grand bonheur réside dans les moments passés avec nos proches, dans une promenade tranquille dans la nature, dans une conversation avec une bonne amie ou dans un temps de lecture et de réflexion personnelle. Ces moments nous permettent de nous recentrer, de réfléchir sur nos priorités et de nous rappeler ce qui compte vraiment dans cette vie.

Les bénéfices spirituels du JOMO sont également nombreux. En nous éloignant du bruit constant et des distractions, nous créons de l’espace pour que Dieu puisse travailler en nous. Nous devenons plus attentives à Sa voix et plus réceptives à Son amour. Nos relations avec les autres s’améliorent aussi, car nous apprenons à être présentes dans l’instant, à écouter véritablement et à apprécier les moments partagés sans être constamment distraites par ce qui pourrait se passer ailleurs ou dans la vie des autres.

Par ailleurs, Ecclésiaste 4:6 nous rappelle l’importance qu’a un repos sain, intentionnel et saint aux yeux Dieu, plutôt qu’une activité qui poursuit le vent. Nos priorités doivent être centrées sur Dieu et sur Sa volonté pour notre vie, pas sur la course après le vent que mène le monde. En choisissant le JOMO, nous apprenons donc à faire confiance à Dieu pour notre avenir. Nous réalisons que nous n’avons pas besoin de tout contrôler ou de tout voir pour être en sécurité et comblées. Nous comprenons que la vie spirituelle n’est pas une course effrénée, mais un voyage de croissance et de maturation. En prenant le temps de nous arrêter, de respirer et de nous connecter à Dieu, nous trouvons la paix et la joie véritables. Nous découvrons que nous ne manquons rien d’essentiel en disant non à certaines choses, mais au contraire, nous gagnons tout en disant oui à Dieu et à ce qu’Il a de mieux pour nous.

Beaucoup de femmes ont cependant peur du JOMO. Cette peur est souvent liée à la crainte de se retrouver face à soi-même. Être seule avec ses pensées peut être intimidant, car cela nous force à confronter nos insécurités, nos doutes et nos peurs. Il est souvent plus facile de rester occupée et distraite que de faire face à ces aspects de nous-mêmes. Cependant, c’est précisément en affrontant ces sentiments dans la présence de Dieu que nous trouvons la guérison et la paix.

Embrasse donc le JOMO. Pratique régulièrement la discipline spirituelle de la déconnexion. Prends le temps de te déconnecter des attentes et des pressions de la société. Cherche la présence de Dieu dans les moments de calme et de solitude. Fais de la place pour la prière, la méditation et la réflexion. Apprécie les joies simples de la vie et fais confiance à Dieu pour te guider et pour pourvoir à tous tes besoins. Le JOMO te fera expérimenter une paix profonde et durable. Tu seras moins stressée, plus centrée et davantage connectée à Dieu et à ce qui est vraiment important dans la vie, un précieux trésor que ce monde de plus en plus bruyant ne pourra jamais t’offrir.

En Lui.

 

 

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