L’ange et l’étagère à chaussures

Je suis tellement excitée à l’idée de vous témoigner cette histoire que j’en tremble presque en l’écrivant ! C’est tellement encourageant, une démonstration simple et magistralement efficace de l’Amour de Dieu une fois de plus dans ma vie. Je prie de tout mon coeur pour que ce témoignage vous édifie comme de l’avoir vécu m’a édifiée…

Depuis notre arrivée au Québec, la vie n’a pas toujours été évidente. Un seul salaire, une famille de six et de nombreuses charges, cela exige des sacrifices que nous avons fait volontiers, car nous avions l’immense privilège d’être venus servir le Seigneur. Néanmoins, de nombreux imprévus et besoins se sont accumulés au cours des mois et notamment des besoins de santé. Nous espérions une somme d’argent assez conséquente qui était censée nous être versée. Cela était certain, aussi certain que peut l’être un engagement administratif…

Pendant deux ans, nous avons donc fait comme nous pouvions, remettant à plus tard les soins et autres urgences. Nous avons fait avec beaucoup de patience toute la paperasse administrative à l’issue de laquelle cette somme devait nous être versée. Et je dois avouer que j’ai beaucoup compté dessus… Beaucoup trop.

Le jour J arrive enfin. Tout est en règle et je me réjouis et rends grâce par avance pour cette manne providentielle. Et là, le couperet tombe : nous n’aurons finalement droit qu’à 1/3 de la somme attendue, à cause d’une règle administrative qui change tout.

Après deux ans d’attente, la nouvelle m’assomme littéralement! Il me faudra deux bonnes heures pour encaisser le choc. Les soins dentaires, les nouvelles lunettes, un meilleur matelas pour nos dos, les vêtements d’hiver des enfants et tous les autres petits projets ne se feraient pas. J’étais profondément triste et déçue… Au point où, je l’avoue, je n’ai même pas pensé sur le coup à remercier le Seigneur pour la somme qui nous était tout de même versée… Je l’ai amèrement regretté par la suite.

Quelques jours après avoir reçu l’argent, je me rends à une réunion à l’église. En sortant, je décide d’aller faire quelques courses au Wal-Mart. Un des petits achats que je voulais impérativement faire était une étagère pour ranger les chaussures de toute la famille qui encombrent régulièrement notre petite entrée. Je me rends donc devant le rayon correspondant. D’un côté, une étagère solide avec des supports en bois, de l’autre des étagères pas chères mais en plastique. Près de moi, une dame qui semble elle aussi chercher quelque chose dans le rayon. Je décide de prendre l’étagère solide. Mais comme elle est un peu plus chère, je n’en prends qu’une pour ne pas dépasser le budget que j’avais alloué à cet achat. Elle n’est pas assez grande, alors je décide d’en prendre une seconde, mais en plastique. Elle ne me semble pas très solide, mais je me dis que j’y mettrais les chaussures de ma fille, moins lourdes.

Au moment où je me saisis de l’étagère en plastique, la dame me dit : “Non, ne prenez pas celle-là! J’ai déjà essayé et elle est vraiment de mauvaise qualité !
Son intervention me surprend par sa radicalité. Je ris et lui répond : “Oh, vous savez, j’ai quatre enfants à la maison, alors le solide reste relatif. C’est juste pour compléter la première qui n’est pas assez grande pour le nombre de chaussures pour six !
Elle me répond, toujours avec le même sérieux : “Oui mais n’empêche, prenez plutôt un second exemplaire de celle aux supports en bois.”
Toujours en riant, je lui réponds : “Oui, je sais qu’elle est plus solide, mais c’est un peu en dehors de mon budget. Mais vous avez raison, autant ne rien prendre que d’en prendre une qui cassera dès la première utilisation! Merci pour le conseil madame.”

Je reprends mon chariot et je m’apprête à repartir quand je la vois fouiller frénétiquement dans sa sacoche. Au moment où j’allais la dépasser, elle me saisit la main et y met un billet de vingt dollars ! Surprise et sous le choc, je lui demande pourquoi. Elle me répond : “Prenez une seconde étagère pour vos enfants, madame. C’est moi qui vous l’offre !
Je me mets à bafouiller, j’essaye de lui rendre l’argent, de lui expliquer que ce n’est pas que je n’ai pas les moyens d’en prendre une seconde, mais que c’est juste par choix. Mais elle ne me laisse pas parler, me prend par l’épaule et me dit : “vous savez, j’ai un magasin de luminaires qui marche très bien depuis quelques années. Prenez cet argent, j’ai vraiment envie de vous le donner.”

Je suis émue aux larmes… Les mots me manquent, j’essaye de bafouiller quelque chose… Un profond “Merci…” Et puis je reprends mon chariot et poursuis ma route profondément bouleversée…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

Alors que je suis encore dans tous mes états, cachée dans un autre rayon, j’essuie les larmes qui me coulent des yeux et je repense à ce que je viens de vivre. Je m’apprête à appeler mon mari pour lui raconter cette surprenante histoire. Et surtout, je n’oublierai jamais l’expression déterminée de cette femme. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises…

Environ quinze minutes plus tard, je suis toujours seule dans le rayon quand je la vois soudain débarquer à toute vitesse. “Madame, madame !“, me crie-t-elle. Elle s’avance, m’ouvre la même main et y place à nouveau un billet de vingt dollars ! Puis elle fait demi-tour et part à toute vitesse. Je n’ai même pas le temps de réagir, pas un mot n’a le temps de franchir le seuil de mes lèvres qu’elle disparaît déjà au bout du rayon. Finalement, dans un dernier sursaut, je crie: “Madame !” Elle se retourne. Je crie dans un souffle : “Soyez bénie!” Elle ne répond pas, puis disparaît pour de bon.

Il me faudra plus de trois quarts d’heure pour me remettre de cette histoire, épongeant mes larmes abondantes devant le rayon des poubelles. J’appelle mon mari en larmes et lui non plus n’en revient pas. De cette dame, je ne sais rien. Elle a été tellement furtive que je serais incapable de la reconnaître dans la rue. La cinquantaine, petite comme moi, déterminée et rapide…

Mais mes larmes ont redoublé lorsque j’ai reçu le message que m’envoyait le Seigneur à travers cet incident. Un incroyable message d’amour, de fidélité, mais surtout de miséricorde. En plein magasin et ne me souciant de personne, j’ai pleuré, amèrement, de honte et de reconnaissance.

La leçon de l’amour parfait

> J’avais mis plus d’espoir que je n’aurais dû dans cette somme d’argent pour régler nos problèmes. Sans m’en rendre compte, cet argent espéré est devenu une idole parce que j’y ai mis ma confiance davantage que je ne l’ai mise en Dieu.

> Nous n’avons pas eu la somme espérée, mais nous n’avons pas rien eu pour autant. Dans mon trouble, j’ai oublié de rendre grâce pour ce que j’avais reçu.

> En me rendant dans ce magasin, j’avais de l’argent pour deux étagères. Ce n’était absolument pas comme les fois où je me retrouve à la caisse en train de devoir renvoyer des produits alimentaires en rayon parce que le total dépasse ce que j’ai dans le porte-monnaie. Ces fois là, personne ne vient à mon secours comme ce jour là au Wal-Mart…

Et pourtant, malgré mon idolâtrie, malgré mon ingratitude, Dieu a choisi de me bénir par l’intermédiaire de cette femme. Par son geste, Il m’a démontré son incommensurable Amour et sa miséricorde sans failles. Ce n’est pas de la somme que je parle ici, mais bien du geste. Au travers de cet incident, voici le message que Dieu avait pour moi, clairement entendu dans mon coeur depuis ce fameux jour :

Ma fille bien-aimée, Je connais tes besoins, Je connais tes déceptions. Mais Je veux juste que tu apprennes à compter davantage sur Moi que sur des choses extérieures. Par cet incident, Je veux que tu comprennes que Je suis là, près de toi, en tout temps, fidèle, aimant, conscient de tes besoins… Et que Je peux utiliser n’importe qui, n’importe quand, n’importe où pour te bénir. Je ne suis pas limité par une administration, Je ne suis même pas limité par ton ingratitude et Je peux même te bénir, que tu en ais besoin ou pas, que tu le veuilles ou non. Place ta confiance en Moi et en Moi seul. Je t’aime plus que jamais tu ne pourras le concevoir.

Et comme pour rajouter la cerise sur le gâteau, voici le verset que je reçois ce même jour :

De loin, l’Eternel s’est montré à moi : «Je t’aime d’un amour éternel, c’est pourquoi je te conserve ma bonté.»
– Jérémie 31:3

Et voici le texte de ma dévotion matinale de ce jour là :

[…] C’est ici le chemin – le chemin d’un avenir qui paraît incertain et des pas facilement hésitants. C’est mon chemin…
Dans ce chemin, bannissez toute espèce d’appréhension de l’avenir. Sachez que vous serez conduits. Sachez que tout vous sera montré en son temps. Je vous en ai fait la promesse. Dieu appelle – Ed.Baconnière.

Et les étagères? Je les ai délicatement montées et elles portent désormais toutes les chaussures de la famille. Les enfants connaissent leur histoire, ainsi que toutes les personnes à qui j’ai eu l’occasion de la témoigner. Je tenais beaucoup à l’écrire pour ne jamais l’oublier.

Dieu n’est pas un homme. Un homme, face à mon ingratitude m’aurait dit: “ok, puisque tu n’es pas reconnaissante pour ce que je t’ai donné, que tu juges que ce n’est pas assez bon pour toi, je vais donc te le retirer !
Non.
Mon Père ne m’a pas jugée, mon Père ne m’a pas condamnée, Il savait qu’une leçon comme celle-là aurait plus d’impact que n’importe quelle punition.

Notre Père céleste est bon. Oui, Il corrige, oui Il discipline, oui Il permet des épreuves souvent douloureuses et Il nous laisse assumer les conséquences des choix que nous faisons. Mais Amour Il est, Amour Il demeure, et sa bonté surabondera toujours sur l’étendue de nos iniquités.

Et cet argent? Les soins de santé n’ont pas pu tous être financés, mais nous avons comblé infiniment plus de besoins que je ne croyais la somme capable de combler.

Bien-aimées, Dieu vous aime, infiniment plus que vous ne le réaliserez jamais, que vous soyez à votre meilleur ou à votre pire.

Bénédictions!

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