J’ai longtemps eu du mal à m’identifier aux récits de la bible. Je n’arrivais pas à faire mienne la Parole de Dieu et encore moins dans les circonstances et challenges quotidiens que je devais relever. J’étais déjà mère de famille quand j’ai connu le Seigneur et je n’avais pas le recul nécessaire sur mes lectures pour m’approprier la Parole dans mon rôle de maman. Jésus était bien Dieu pour moi, mais il était avant tout un homme. Pas homme dans le sens fait de chair et de sang, mais homme dans le sens masculin, donc différent de la femme que j’étais. Je savais que je devais l’imiter mais je ne savais pas comment « féminiser » cette imitation. En fait, je crois tout simplement que j’avais beaucoup plus compliqué l’approche qu’elle ne l’était en réalité…
Et puis, je me suis prise à chercher dans la vie de Jésus des traits qui se rapprochaient de ce que je vivais au quotidien en tant que mère et qui me permettraient ainsi d’observer la façon qu’il avait eu de gérer les situations, puis de l’imiter en conséquences. Mes découvertes furent assez instructives tant au niveau des situations vécues que des solutions adoptées. En voici quelques unes…
1. Jésus était sollicité sans arrêt.
On l’agrippait par les vêtements (Marc 5:27-28), on hurlait son nom à tue-tête et en boucle (Luc 18:38-39), il était sollicité au point de ne parfois pas avoir le temps de prendre ses repas (Marc 3:20) ; et il s’endormait de fatigue, dans l’inconfort (Luc 8:23).
Parallèle : ai-je vraiment besoin d’en faire un, chères mamans d’enfants en bas-âge ? Nos enfants nous tiraillent par tout bout de tissu qu’ils réussissent à attraper, ils nous appellent en boucle pendant des heures pour attirer notre attention, nous devons continuellement répondre en temps et en heures à mille et uns besoins au point de souvent en oublier de manger, le soir nous nous effondrons d’épuisement sur le comptoir de la cuisine… Et j’en passe !
La solution de Jésus : il gardait à disposition un moyen d’escapade (Marc 3:9) et il s’évadait régulièrement pour puiser force et direction auprès du Père, mais j’imagine aussi pour se reposer un peu (Luc 6:12 ; Jean 6:15 ; Matthieu 14:23 ).
Application : mamans, réservez-vous du temps pour prendre soin de vous, vous reposer, sans culpabiliser et SANS les enfants ! Vous ne serez d’aucune utilité à personne si vous êtes épuisée et sur les nerfs et vous ne rendrez certainement pas gloire à Dieu si vos tâches deviennent des corvées!
2. Jésus s’adonnait aux tâches ingrates malgré son statut (Jean 13).
Le Seigneur, Dieu fait chair, le Roi des rois incarné… lavait les pieds à ses disciples et cuisinait pour eux sur des foyers de fortune. Il a choisi d’incarner l’amour non seulement en se sacrifiant à la Croix, mais aussi dans les petits services de tous les jours.
Parallèle : il n’y a rien de plus formateur que le quotidien d’une mère de famille pour apprendre l’humilité et la persévérance ! Nous devons régulièrement assumer des tâches ingrates mais nécessaires et notre rôle est bien souvent peu valorisé. Au fil du temps et des répétitions, même les meilleures d’entre nous ont pu ressentir frustration, perte d’estime de soi et parfois même amertume et regret face aux sacrifices consentis.
La solution de Jésus : servir avec le bon esprit, c-à-d celui de la servante qui sert avant tout le Seigneur avec fidélité dans les grandes comme dans les petites choses. Incarner l’amour dans les petits actes du quotidien.
Application : apprenons à voir Dieu dans toutes les tâches qui requièrent notre attention. Si nous ne perdons jamais de vue pour qui nous le faisons et pour quelle finalité, nous réussirons à aborder les tâches les plus rébarbatives du quotidien avec la joie du cœur qui veut glorifier le Seigneur !
3. Jésus cuisinait pour ses amis et les moments les plus importants de son ministère se sont souvent déroulés autour d’un repas.
Parallèle : pendant des décennies, dans nombre de cultures, le repas familial était un incontournable pour la santé et la vie de famille. C’est autour de la table qu’on s’enquérait du vécu quotidien des uns et des autres, qu’on échangeait sur des rêves et projets communs, qu’on rendait grâces à Dieu, qu’on transmettait les bonnes manières. C’était aussi l’occasion pour la famille de maintenir le lien après des journées passées séparés les uns des autres. C’est la raison pour laquelle on apprenait très tôt aux femmes à cuisiner et les repas à l’extérieur étaient de rares exceptions. Aujourd’hui, à l’heure du “toujours plus vite”, il est bien loin le temps des douces mijotées ou des barbecues de Jésus au bord du lac (Jean 21:9-13)!
La solution de Jésus : les temps ont changé mais les effets bénéfiques d’un bon repas cuisiné avec amour pour les siens et partagé dans la bonne humeur ne se démentent pas. C’est un langage d’amour universel qui dispose favorablement les cœurs au partage et à l’enseignement.
Application : mamans, votre quotidien n’est pas toujours évident mais faites des repas en famille, lorsque cela est possible, une absolue priorité. Rien ne vaut des petits plats maison faits par maman et autour desquels se réunit la famille pour renforcer les liens ! Il n’est pas nécessaire que ce soit de la haute cuisine. Allez au plus simple, privilégiez toujours les odeurs, les saveurs et la simplicité pour marquer les esprits de joyeux souvenirs. Votre famille se souviendra toujours des plats que vous aurez pris le temps de leur concocter. Ne sous-estimez pas la puissance de la mémoire olfactive !
4. Jésus gardait les yeux sur l’importance de son sacrifice et son devoir d’obéissance et de dépendance au Père.
Il était venu pour une mission bien spécifique et il ne l’a jamais quittée de vue ! Il ne manquait aucune occasion d’enseigner, de transmettre et d’incarner l’amour de Dieu auprès de ceux qui le suivaient. Il gardait en permanence une vision d’éternité.
Parallèle : à force de courir du matin au soir d’une occupation à une autre, nous finissons par vivre davantage dans “l’urgent” que dans “l’important”. Mais à bien y regarder, un grand nombre de choses dont nous chargeons nos journées ne compte pas vraiment. C’est la raison pour laquelle nous les terminons souvent frustrées et insatisfaites.
La solution de Jésus : aligner ses priorités sur celles du Père, afin de s’assurer que tout ce qu’on fait soit réellement nécessaire, important et avec une valeur d’éternité.
Application : faisons le tri. Nos enfants n’ont pas besoin d’aller à 50 activités extra-scolaires, tout comme nous n’avons pas besoin de multiplier mille et un engagements à l’extérieur de nos foyers. En tant que mères de famille, nous avons une mission claire et à visée éternelle : éduquer dans les voies du Seigneur, les âmes qui nous ont été confiées. Au final, seules les âmes comptent et elles seules seront éternelles. Assurons-nous de faire les choix qui nourrissent ces âmes, dans une totale dépendance et obéissance à Dieu.
5. Jésus gérait différents caractères et personnalités.
Nous avons beaucoup à apprendre de la manière dont Jésus fonctionnait avec ses disciples. Les 12 avaient chacun des personnalités et caractères propres et dépendaient d’un éducateur. Jésus connaissait les qualités et défauts de chacun. Il les a néanmoins tous enseignés avec patience, douceur et persévérance; il les a corrigés avec amour et a beaucoup privilégié l’exemple comme mode d’enseignement. Il avait deux objectifs majeurs à leur endroit : leur croissance spirituelle et leur bien-être physique essentiel, ce dernier leur permettant d’assurer les missions qui leur étaient confiées.
Parallèle : nos enfants sont nos 12, avec chacun un caractère propre! Nous aimerions toutes qu’ils nous ressemblent davantage, ce qui faciliterait grandement notre mission d’éducation en nous permettant d’adopter un modèle passe-partout. Mais Dieu les a voulus différents et uniques et c’est un challenge quotidien avec lequel nous devons composer.
La solution de Jésus : le Saint-Esprit ! Il nous l’a laissé pour que ce dernier nous aide à développer les fruits qui nous permettent d’agir comme Jésus, non seulement avec nos enfants mais aussi dans l’ensemble de nos relations.
Application : nous naissons rarement avec la douceur, la bonté, la patience, la persévérance, la maîtrise de soi, la tempérance… comme qualités innées. Bien souvent, nous apprenons à les développer face aux challenges et nos enfants en sont de grands ! Pour une mère, il n’ y a pas meilleur champs d’apprentissage que celui que nous offre le terrain de l’éducation quotidienne. Imitons Jésus et privilégions la satisfaction des besoins essentiels (et non: les I-trucs et autres joujous technologiques en tous genres n’en font pas partie !). Faisons régulièrement appel au Saint-Esprit et nous aurons à coup sûr un impact positif sur le caractère de nos enfants, les futurs ouvriers de la moisson divine !
6. Jésus connaissait l’art du contentement et faisait avec ce qu’il avait sous la main.
Jésus n’était pas homme à faire des manières et il se montrait systématiquement reconnaissant au Père pour la moindre petite chose. Ses actions de grâces libéraient la puissance divine et la grâce surabondait par la suite, mais toujours à partir de choses simples et de son coeur reconnaissant. La multiplication des pains et des poissons en est un exemple parmi d’autres (Marc 6:41-44).
Parallèle : l’insatisfaction chronique est un mal qui frappe beaucoup en ce 21ème siècle. Rares sont celles qui arrivent à voir quotidiennement le verre à moitié plein. Nous voyons plus facilement ce qui nous manque que ce que nous avons, si bien qu’au lieu de rendre grâces, nous nous plaignons et crions à Dieu pour combler nos désirs.
La solution de Jésus : la reconnaissance ouvre la porte aux bénédictions. La simplicité s’attache à l’essentiel. Dieu pourvoit en priorité à notre essentiel.
Application : il nous revient de savoir faire la part des choses entre nos besoins et nos envies. Nous avons aussi la responsabilité d’enseigner cette nuance à nos enfants. Par ailleurs, nous ne devons jamais oublier que la priorité de Dieu pour nous sera toujours notre croissance spirituelle, puis la satisfaction de nos besoins essentiels tels que le manger, le boire et le toit. Avec ces 3 choses seules, nous avons de quoi rendre grâces quotidiennement et c’est alors que Dieu comblera avec joie et empressement les désirs de nos coeurs (Psaumes 50:23), selon sa volonté et selon son timing.
7. À Gethsémané, Jésus a connu la solitude, la peur, la trahison, l’ingratitude, l’angoisse, la tristesse… (Matthieu 26).
Parallèle : en tant que mères, nous connaissons bien ces émotions. La solitude lorsqu’on se sent incomprises par une société ou par d’autres femmes qui nous dévalorisent, la peur face aux problèmes rencontrés par nos enfants à l’extérieur, l’ingratitude et le manque de considération des autres face aux sacrifices auxquels nous consentons chaque jour, le doute quant à notre méthode d’éducation et aux types de fruits qu’elle portera…etc.
La solution de Jésus : s’armer de courage et de détermination. Il n’a pas nié ses sentiments, mais ne s’est pas fait diriger par eux non plus. Il a exprimé son désarroi au Père et son mécontentement à ses amis. Mais il a choisi l’obéissance et s’est abandonné aux mains de Dieu. Sa valeur venait du Père, pas de ceux qui allaient le maltraiter, ni même de l’image qu’avaient ses disciples de lui. Jésus n’a jamais perdu de vue que son but ultime était de remplir sa mission pour la gloire de Dieu et cela a suffit à lui faire surmonter les émotions liées à son épreuve à venir.
Application : le coeur d’une mère connait diverses saisons et est soumis à de nombreuses turbulences. C’est l’appel le plus important qui soit et l’ennemi multipliera les actions pour nous faire échouer dans cet appel. Assurons-nous d’être toujours bien équipées pour surmonter les obstacles. Et pour cela, nous devons quotidiennement nous alléger de nos fardeaux au pied de la Croix pour revêtir ensuite l’armure des femmes de Dieu : la foi, le courage et la détermination !
Bénédictions !
Très profond…
Merci Gina de nous rappeler que le maitre est l’exemple parfait en tout. J’aime bien quand tu dis que “l’urgent a remplacé l’important”, j’avais besoin d’être rappeler à l’ordre aujourd’hui. C’est réellement un bouffée d’air frais qui vient d’entrer dans mon quotidien.
Gloire à Dieu pour son inspiration et à Jésus pour son modèle parfait ! Nous avons toutes besoin de ce rappel dans nos quotidiens bousculés. Contente qu’il te rafraîchisse 🙂 !
J’ai lu ton article avec un très grand sourire..
Quelle grâce de pouvoir lire ces lignes.
Totalement édifiant! Sois richement bénie
Merci, ma soeur 🙂 ! C’est tellement rassurant de savoir que notre Seigneur a traversé les mêmes défis que nous, mais surtout de pouvoir s’appuyer sur son exemple pour les surmonter ! Gloire à Dieu !!
Comment se fait-il que je n’ai jamais vu de parallèles avant? Que pour accomplir Son ministère, Il a dû Lui aussi vivre toutes sortes de réalités au quotidien se rapprochant étrangement de notre rôle de maman. Ceci me permet de constater à quel point Jésus est près de nous et comprends nos moindres questions, réflexions, soupirs et aspirations.
Merci Gina