Ce que je retiens de la dernière décennie

Une nouvelle décennie a débuté et après l’effervescence des fêtes et du début d’année, j’ai pensé qu’il serait intéressant de réfléchir à ce que je voulais garder des dix dernières années : les leçons les plus importantes et les décisions les plus significatives que j’ai prises. Les voici ci-dessous, sous forme condensée et sans ordre particulier. Ce n’est pas tout ce que j’ai appris ou vécu, mais ce qui a fait la plus grande différence.

1. Simplifier ma vie

La démarche a commencé en 2011 alors que nous venions d’emménager dans un microscopique appartement, après ce que je qualifie d’année la plus difficile de notre vie. Nous avons été forcés de nous débarrasser de 80% de nos affaires, et pour survivre mentalement aux événements, j’ai dû  prendre la décision ferme de simplifier ma vie dans tous les domaines. La démarche se poursuit et j’en apprécie grandement les fruits qui me permettent une meilleure qualité de vie.

2. Déménager au Canada

C’était le rêve de toute une vie, notre Canaan qui chaque année en France semblait s’éloigner davantage. Mais alors que nous n’y croyions plus, Dieu a ouvert une porte et nous voilà arrivés presque du jour au lendemain, tous frais payés et prêts à recommencer une nouvelle vie. Mais à Canaan aussi, il y avait des géants à combattre… Ces combats ont été très formateurs et nous ne regrettons rien. La qualité de vie que nous avons ici se rapproche beaucoup de celle dont nous avions toujours rêvé pour notre famille. Une immense grâce de Dieu.

3. Changer mon alimentation et retrouver ma santé

Après des années à cumuler les kilos et les problèmes de santé, à appliquer religieusement tous les conseils nutritionnels qu’on nous vend à corps et à cris et à procrastiner des décisions de santé que je savais devoir prendre, j’ai choisi d’aller à contre-courant et d’adopter une approche Low carb – High fat (alimentation faible en sucres et élevée en bons gras). J’ai aussi fait le nécessaire au niveau médical et chirurgical pour venir à bout de problèmes chroniques de santé. Aujourd’hui, j’ai retrouvé la forme de mes vingt ans et je revis physiquement. Merci Seigneur !

4. Oser répondre à mon appel

En quittant la France, j’avais sur le coeur une révélation pour un ministère auquel j’étais très loin d’être spirituellement, humainement et émotionnellement capable de répondre. Deux ans plus tard, après un temps d’équipement, de prière et de restauration, j’ai pu sortir de ma zone de confort et aller avec la force et la direction que Dieu me donnait. Cinq ans plus tard, je m’épanouis toujours en enseignant et en accompagnant les femmes de mon église locale.

5. Faire des deuils nécessaires dans mes relations

C’est l’une si ce n’est LA plus importante leçon que j’ai apprise : si tu donnes du pouvoir aux gens sur toi, un pouvoir autre que celui de t’influencer positivement, tu mourras en te perdant toi-même. Certaines relations ne valent tout simplement pas que tu perdes ta santé, ta personnalité et ton temps. Il y aura toujours quelqu’un qui aura des attentes à ton sujet. Tu peux passer ta vie à vouloir satisfaire cette personne ou tu peux choisir de suivre le chemin propre que Dieu te trace, envers et contre tous. La rupture a été progressive et douloureuse pour moi, mais je suis libre désormais.

6. Me re-défriser les cheveux

Avant de quitter la France, j’ai succombé à l’avalanche de la tendance “Nappy”. Le discours semblait faire du sens : revendiquer l’authenticité afro et gardant nos cheveux naturels, et ce même si pour ma part je n’avais toujours vu que le côté pratique du défrisage et non un désir de ressembler aux Blanches. Huit ans, des milliers de dollars et d’heures perdues plus tard, j’ai choisi de me re-défriser les cheveux et c’est l’une des meilleures décisions que j’ai prise. Je ne voue pas un culte à mes cheveux et désire y consacrer le moins de temps possible pour investir ce dernier dans ce qui compte le plus à mes yeux. Alors c’est l’option parfaite pour moi, avec les perruques.

7. Cesser de faire des plans et lâcher-prise

J’ai toujours aimé rêvé et faire des plans sur le long terme. Dieu a fait de moi une bâtisseuse et une visionnaire capable d’élaborer et de réaliser des concepts compliqués, simplement parce que j’arrive à en anticiper tous les détails longtemps à l’avance. Si ce don est une bénédiction dans l’oeuvre de Dieu, il s’avère être à double tranchant dans la vie spirituelle. J’ai dû apprendre à marcher par la foi et non par la vue dans bien des situations qui n’ont pas pris la tournure que j’avais envisagée. Et j’en ai appris beaucoup sur la Souveraineté et la Fidélité de Dieu.

8. Vivre en accord avec qui je suis vraiment

J’avais cette douteuse conception que la “bonne” chrétienne devait toujours faire passer les autres avant elle et devait s’assurer que tout le monde était content, quoi qu’il lui en coûtait. Jusqu’au jour où j’ai douloureusement réalisé que morte (c-à-d sans avoir mis mon propre masque à oxygène avant d’aider qui que ce soit), je ne serais d’aucune utilité à personne. Pour mieux prendre soin des autres, je devais d’abord mieux prendre soin de moi. Pour mieux aimer, je devais d’abord m’aimer moi-même. Et pour mieux m’aimer, je devais vivre sans compromis avec qui je suis vraiment et m’accorder de la grâce. Aujourd’hui, je me sens à la maison dans mon être, en paix avec moi-même, et cela me permet de mieux servir les autres.

9. Vivre MA vie selon mes termes et pas ceux de la société

J’ai vécu d’intenses moments de saturation face aux pressions culturelles, sociétales et surtout chrétiennes. Enthousiaste et motivée, je m’étais stupidement mise en tête d’être la parfaite petite fille de mon Papa céleste. Alors je me suis mise à écouter les voix et les mouvements chrétiens sur la productivité, l’efficacité dans le Royaume, la performance, les fruits, la destinée, le potentiel, la “brillance”, le faire faire faire ! Mais mon coeur ne rejoignait pas tous ces discours qui ont fini par m’épuiser. En janvier 2017, Dieu s’est manifesté puissamment à moi et j’ai décidé de répondre à son invitation dans Matthieu 11:28-29. Depuis, ma façon de vivre et d’oeuvrer me semble bien plus en accord avec celle de Jésus. Je suis dans sa Paix.

10. Limiter drastiquement ma consommation d’informations et mon temps sur les réseaux

L’une des meilleures décisions que j’ai prises après avoir réalisé l’impact spirituel et émotionnel dévastateur que me causaient les nouvelles et le temps ahurissant que je perdais sur les réseaux sociaux à consulter la vie des autres tout en négligeant de vivre la mienne. Je n’en suis désormais plus esclave. Les news? Je ne peux de toutes les façons rien changer aux tremblements de terre, inondations, meurtres, viols, trafics d’enfants, feux de forêt, tsunamis, guerres, etc. Laisser mon âme s’assombrir en les ingurgitant à longueur de journée m’empêche d’être efficace pour la portion que Dieu me confie à moi sur cette terre. Alors je choisis de garder le focus sur les projets qu’Il a formés pour moi et j’apprends à compter mes jours dans ma propre vie qui défile, plutôt que sur écran avec celle des autres.

11. Être plus intentionnelle dans les petits plaisirs de la vie

À force de courir et d’accepter une pression que Dieu ne m’avait jamais mise, j’avais peu à peu abandonné les petites choses qui apportaient vraiment un petit rayon de soleil dans mes journées. J’ose désormais investir dans ce qui est d’une réelle valeur ajoutée dans mon année, même si ça n’a pas de valeur spirituelle. La vie se déroule dans une multitude de ces petits instants.

12. Dire non

J’ai cessé de penser que je devais toujours tout accepter de faire et je choisis rigoureusement là où j’investis mon temps. Multiplier ma présence à toutes les activités de l’église en étant sans cesse sur les routes ou accepter toutes sortes d’activités extra-scolaires pour les enfants ne fait plus partie de mes priorités de vie. Je dis non et j’assume mon non. À vouloir être toujours partout on finit par ne jamais être nulle part !

13. Ne jamais placer sa confiance dans les Hommes davantage qu’en Dieu

Une leçon que j’ai apprise douloureusement. Il faut toujours se souvenir que même l’Homme le mieux disposé sur terre a le coeur tortueux et demeure imparfait. Partir du principe que les gens vous décevront et que vous les décevrez à un moment donné est très libérateur pour la manière d’appréhender les relations. Les déceptions et trahisons m’ont appris à compter davantage sur Dieu seul dans tous les aspects de ma vie et à adopter un regard lucide et un sain/saint détachement dans mes relations.

14. Les premiers à avoir besoin de l’Église, ce sont les chrétiens

On pense souvent à tort qu’une fois que quelqu’un a franchi les portes de notre église, tout va bien pour lui. Ce n’est absolument pas le cas. Beaucoup de chrétiens que nous croisons tous les dimanches dans nos églises souffrent des souffrances sans nom et n’ont personne avec qui les partager. Je me suis parfois sentie inadéquate du fait que je n’étais appelée que pour un ministère en Église, tandis que d’autres l’étaient pour les “grandes” missions d’évangélisation dans un monde en perdition. Mais cela a changé, parce que je vois chaque jour la réalité des besoins. Et des gens malades ne pourront jamais faire d’autres gens malades, des disciples de Jésus-Christ. Alors je poursuis sereinement ma mission et je bénis ceux qui en ont une autre.

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Je ne sais pas ce que m’apprendra cette nouvelle décennie que je commence en changeant moi aussi de décennie au niveau de mon âge, mais je m’attends à d’autres révélations de mon Dieu qui m’aideront à toujours mieux vivre la vie unique qu’Il m’a destinée, en étant la personne unique qu’Il a fait de moi et en évoluant dans un délicieux cocktail fait de paix, de simplicité, d’authenticité et de doux repos divin dans les oeuvres.

À une nouvelle décennie riche en croissance, en apprentissage, en transformation et en amour ! Santé !

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