La femme sage bâtit sa maison […] – Proverbes 14.1
Je garde encore un souvenir très précis de la maison dans laquelle j’ai grandi. Nous nous y étions installés à 7 alors que le toit n’était pas encore posé, ce qui nous a permis de vivre quelques nuits à la belle étoile. Cette maison fût pendant de nombreuses années la risée du quartier, mes parents n’ayant longtemps pas eu les moyens de la terminer. Mais malgré les changements et les conditions dans lesquelles nous y avons vécu, c’est bien là que s’est développée ma vision de la parfaite maison familiale…
Ce rêve devenu obsession me poursuit d’autant plus depuis que j’ai fondé ma propre famille. Mais c’est un rêve qui demeure hors de portée pour nous et qui chaque année qui passe, me fait connaître une grande frustration, je l’avoue. J’ai depuis toujours porté la vision d’une grande maison de famille dans laquelle mes enfants grandiraient, dont ils connaîtraient chaque mur, chaque recoin, où les traditions, enseignements et souvenirs de famille seraient créés, vécus et assimilés ; la maison dans laquelle nos enfants se marieraient, les grandes tablées dominicales dans le jardin ombragé, une maison dans laquelle mon époux et moi vieillirions, cette maison qui deviendrait le repère de toute notre descendance, la «poire pour la soif» de nos enfants et petits-enfants. Je porte ce rêve en moi depuis toujours, et s’il est une seule chose matérielle dont j’ai vraiment toujours rêvé, c’est bien d’une maison à nous.
Je reste convaincue que le Seigneur a placé ce désir en moi. Il va de pair avec le désir de racines et de stabilité dans ma vie. Et je crois aussi que c’est précisément pour cette raison qu’Il a permis que nous déménagions près de dix fois en quatorze ans, toujours pour vivre en location et toujours dans une certaine forme d’instabilité. J’ai connu la frustration de souvent devoir ballotter ces enfants à qui je voulais précisément offrir un cadre de vie et des repères stables. Et nous arrivons aujourd’hui à nos âges, vivant un énième nouveau départ et dans l’incapacité totale de nous projeter dans un avenir proche. Mais Dieu ne permet rien par hasard, j’ai ma leçon à apprendre et je le sais.
Même si mon cœur se serre à chaque fois que je vois une nouvelle saison de patience s’annoncer, j’apprends à faire confiance au Seigneur pour ce qui est des surprises qu’Il me réserve et de son timing. Il m’a démontré son infaillibilité plus d’une fois ! Je me détermine à croire qu’il en sera encore de même pour le désir d’une maison à nous. Et récemment encore, alors que mon cœur se languissait à nouveau de voir ce rêve devenir réalité, dans Sa Parole mon Père a voulu me rappeler l’essentiel. Et c’est cette maison là que je dois m’atteler à construire pour l’instant, avec ferveur et intentionnalité.
C’est pourquoi, toute personne qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique, je la comparerai à un homme prudent qui a construit sa maison sur le rocher. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison; elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était fondée sur le rocher. – Matthieu 7:24-26
Et c’est dans cette maison bâtie sur le roc, édifiée par l’homme, mais donnée par Dieu qui inspire tout – la maison de l’obéissance, l’expression par excellence de l’adoration et de la louange qui Me sont dues – c’est dans cette maison que je viens habiter pour y être avec celui que j’aime. Dieu appelle – 12 juin
La première maison que j’ai à construire, c’est celle qui aura une valeur d’éternité. Je dois veiller à la fonder solidement sur le Rocher de la Parole et honorer cette Parole au quotidien par des actes d’obéissance implicite dans les grandes comme dans les petites choses. Poser chaque jour une pierre à mon édification spirituelle de sorte à devenir une chrétienne ferme et inébranlable qui manifeste son désir de plaire au Seigneur et incarne Son amour en toutes circonstances. C’est la maison la plus importante que j’aurais à construire de toute ma vie.
Avoir des désirs matériels n’est pas anti-biblique. Dieu veut que nous jouissions de notre vie ici-bas (Jean 10:10), du moment où nous veillons à l’honorer avec tous nos biens (Proverbes 3:9) et du moment où nous veillons à ne jamais oublier où se situe le véritable trésor (Matthieu 6:21 ).
Pour ma part, je suis bien consciente que le véritable foyer, c’est bien plus que des murs de briques ou de bois. J’ai vu des couples et des familles malheureuses comme les pierres dans des palaces qui leur appartenaient, tout comme j’ai vu des familles heureuses et soudées dans des minuscules logements sociaux. J’ai vu de riches propriétaires refuser l’hospitalité à des personnes dans le besoin, tandis que des “pauvres” offraient sans la moindre hésitation tout ce qu’ils possédaient à leurs invités. La maison que Dieu aime est celle d’un coeur aimant et généreux. Le foyer familial par excellence est celui dont les fondations reposent en paroles et en actions sur le Seigneur. La propriétaire que Dieu aime est celle qui s’appliquera en priorité à nourrir les âmes par son hospitalité de coeur avant d’entretenir les plate-bandes de son jardin potager.
Bien-aimée, tu peux ne jamais avoir à ton nom les quatre murs dont tu rêves, mais tu auras toujours avec toi, la “maison” que tu pourras toi-même bâtir avec sagesse. Elle ne te rendra pas esclave par un emprunt sur trente ans (Proverbes 22:7); tu en acquiers gratuitement la propriété (par le don du Salut qui t’est offert) et tu lui fais prendre de la valeur à faibles coûts (par la foi, l’amour, la connaissance et la mise en pratique de la Parole). Par ailleurs, ta plus-value est d’ores et déjà assurée et tu gagnes en retour ce que ton coeur de chair ne sera jamais capable de concevoir (richesses et récompenses spirituelles, vie éternelle).
Bien-aimée, la maison de ses rêves pour toi, c’est ton coeur. Et c’est principalement de là que jailliront toujours les sources de la vraie vie (Proverbes 4:23).
Bénédictions!
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