Soeur dans le malheur

Un ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère.  – Proverbes 17:17

La vie nous réserve des moments de joie et de tristesse, des saisons de prospérité et d’importantes difficultés. C’est durant ces derniers que nous découvrons souvent la véritable nature de nos amitiés.

Dans la vie, on ne perd jamais les amis. On découvre seulement qui étaient les vrais. — Inconnu

Si vous avez vécu plus de 10 ans sur cette terre, je ne vous apprends rien. Vous savez, peut-être parce que vous en avez vous-même fait l’amère expérience, qu’il est facile d’être entourée lorsque tout va bien, mais qu’il est tout aussi facile de se faire déserter par les autres lorsque le vent tourne.  Proverbes 17:17 nous enseigne pourtant qu’un ami véritable se révèle précisément dans l’adversité. Cette parole nous encourage à réfléchir à la sincérité de nos relations, dans toutes les sphères et en particulier au sein de nos communautés chrétiennes.

L’Église occidentale brille en effet malheureusement par son individualisme caractérisé. C’est un simple constat que des années de service en son coeur et de nombreux cours de théologie pratique m’ont hélas permis d’observer. Il est courant d’être célébrée et entourée dans les beaux jours, et tout aussi courant de se retrouver isolée et oubliée lorsque les difficultés surgissent. Ceux qui semblaient proches et solidaires disparaissent, révélant ainsi la fragilité et la superficialité de certaines relations. Ces expériences douloureuses, hélas bien trop nombreuses, nous amènent à comprendre que l’amitié véritable est rare et précieuse.

Mais les disciples ne seront pas plus grands que le Maître.

En effet, Jésus Lui-même a connu l’abandon de ses amis les plus proches. Matthieu 26:56 nous apprend qu’à son heure la plus sombre, tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent. Ce passage nous montre que même notre Seigneur a fait l’expérience de la solitude et de la trahison, et Il comprend profondément la déception et la peine que nous infligent les fausses amitiés.

On rencontre beaucoup de personnes qui tentent de nous montrer leur valeur. Celles que l’on oublie le moins sont celles qui nous ont montré la nôtre. — Asha

C’est pourquoi Dieu nous exhorte à préserver et à chérir les relations que nous entretenons entre les membres du Corps. La malice, l’hypocrisie et la superficialité ne doivent pas être les caractéristiques premières de nos amitiés dans l’Église. Et pourtant… Il arrive bien trop souvent que les membres s’y comportent davantage comme des consommateurs que comme des frères et sœurs en Christ. Ils viennent pour recevoir, pour être nourris spirituellement, pour prendre chez l’autre tout ce dont ils ont besoin, puis ils jettent le “produit” dès lors qu’il ne répond plus à leurs attentes ou qu’on les invite à passer au “produit” suivant. Cette mentalité de consommation rend les relations superficielles et transactionnelles, plutôt que profondes et sacrificielles. Et on s’étonne des statistiques grandissantes qui témoignent de l’écoeurement et de la désillusion que les gens vivent dans le milieu chrétien? Comment ne pas l’être lorsqu’avec le recul, on constate qu’on a connu bien plus d’amour, de loyauté, de fidélité et de profondeur dans nos relations du monde plutôt qu’avec ceux qui étaient censés être une “famille”?

Chrétiens, Dieu nous appelle à faire mieux. Jésus nous a montré l’exemple d’un amour et d’une amitié véritables. Dans Jean 15:13, Il dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » L’amitié selon Dieu est marquée par le sacrifice, la fidélité et la constance, même et surtout dans les moments les plus difficiles. Elle ne se contente pas d’être présente dans les bons moments, mais elle persévère dans les épreuves et même dans la distance. L’amitié selon Dieu ne donne pas vie à l’adage “Loin des yeux, loin du coeur”. Elle ne trouve pas des prétextes et justifications cousues de fil blanc. L’amie véritable selon Dieu ne traite pas “l’amie” comme une option ou comme un élément de plus à rajouter sur sa liste de choses à faire. L’amie véritable rit avec toi quand tu ris, elle pleure avec toi quand tu pleures, authentiquement, et le temps nécessaire. L’amie véritable devant Dieu ne multiplie pas ta peine. Dans l’épreuve, elle exerce auprès de toi un ministère de consolation.

Consoler, c’est faire sentir à la personne qu’elle a raison de se sentir triste, qu’elle est validée dans sa dépression, qu’elle est comprise et respectée dans son épreuve et que si nous étions à sa place, nous vivrions les mêmes émotions. Consoler, c’est de fournir un espace légitime à la personne souffrante pour laisser libre cours à l’expression de sa douleur, consoler c’est d’être présent, tout simplement présent. Cela prend de la patience, de l’empathie, de l’écoute, de la douceur, de la tendresse, de l’amour inconditionnel. Toute personne devrait être capable de donner la consolation et toute personne devrait être en droit de recevoir la consolation. — Colette Aubé-Rossignol

Alors comment pouvons-nous alors cultiver ce type d’amitié ?

D’abord, nous devons être intentionnelles dans nos relations. Cela signifie être présente, prendre le temps d’écouter, de prier les unes pour les autres et de soutenir nos amis de manière concrète. Il ne s’agit pas seulement de belles paroles, mais d’actions qui montrent notre engagement et notre amour. Lorsque quelqu’un traverse une saison difficile, faisons l’effort de rester présentes, même si cela est inconfortable ou demande des sacrifices.

Ensuite, nous devons chercher à aimer comme Christ nous a aimées. Cela signifie pardonner les offenses, être patientes et prêtes à aider sans attendre quelque chose en retour. L’apôtre Paul nous rappelle dans 1 Corinthiens 13 que l’amour est patient, qu’il supporte tout et qu’il ne cherche pas son propre intérêt. Cet amour désintéressé est la marque de l’amitié véritable selon Dieu.

Nous sommes aussi appelées à être des agents de guérison et de réconciliation. Si nous voyons quelqu’un souffrir de l’isolement ou de la trahison, nous pouvons être celle qui tend la main, celle qui offre un soutien et une amitié sincères. En faisant cela, nous montrons l’amour de Christ et aidons à restaurer la confiance et la communauté.

Mais voici ce que je te dis quand même, à toi qui vis tes moments de douleur dans la solitude et l’abandon : rappelle-toi par dessus tout que Jésus est ton ami fidèle par excellence. Lui ne t’abandonnera jamais et sera toujours à tes côtés, prêt à te réconforter et à te soutenir. Ses promesses de présence et de soutien sont sûres, et Il t’appelle à refléter cet amour et cette fidélité dans tes relations avec les autres. Même si tu as été déçue par les amitiés humaines, tu peux toujours compter sur l’amitié inébranlable de Christ.

Je t’encourage donc à cultiver des amitiés qui reflètent l’amour inconditionnel de Dieu. Sois cette amie qui aime en tout temps, qui est fidèle, loyale et présente dans les moments de joie et de peine, qui soutient et encourage intentionnellement. Tes actions, même les plus petites, peuvent faire une différence énorme dans la vie de quelqu’un qui souffre. Rappelle-toi aussi que même si certaines relations peuvent décevoir, l’amour de Dieu lui reste constant et inconditionnel. Il nous appelle à aimer les autres de la même manière, avec présence, en actions concrètes et avec un cœur ouvert et généreux. C’est ce que nous aimerions recevoir en temps d’épreuves, alors commençons par l’offrir.

En Lui.

 

 

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