Ma philosophie culinaire pour un budget équilibré
Nous sommes une famille de 6 avec un seul salaire. Les dépenses mensuelles sont nombreuses, les imprévus aussi. Avec le temps, j’ai appris à faire des choix de consommation qui me permettent d’honorer notre budget alimentaire sans rogner sur la qualité. J’ai aussi adopté une philosophie culinaire que j’ai eu le temps d’expérimenter sur le long terme et qui a largement fait ses preuves dans mon foyer.
Pour celles que ça peut inspirer, voici comment je m’y prends.
1. Je définis par avance des repas que je répartis en deux catégories :
– une liste de repas automne/hiver. Généralement tout ce qui est soupes, recettes en mijoteuse, repas consistants…
– Une liste de repas printemps/été. Généralement des repas plus légers, des salades, grillades, quiches, sautés…etc
2. Je choisis 7 plats par semaine, un pour chaque jour et je tourne toute l’année autour de cette organisation.
Par exemple, une de mes listes automne/hiver peut ressembler à ceci :
– Blancs de poulet curry/coco + riz
– Casserole de patates douces à la viande hachée
– Riz aux légumes et au poulet
– Poulet rôti/ Haricots verts sautés et purée de patates douces
– Lasagnes fromage/épinards
– Soupe automnale aux tortellinis
– Spaghettis sauce Alfredo maison
Sept repas que je cuisine pour le soir et que nous dégustons en famille. Je n’attribue pas de jour particulier. Je sais que j’ai de quoi faire pour ces repas et ce que je cuisine le jour-j est aléatoire, à moins d’une requête particulière. En journée, mon mari et moi prenons généralement un petit-déjeuner qui nous tient jusqu’au soir. Les enfants emportent les restes de la veille ou mangent à la cantine pour l’un. Quant aux petits-déjeuners, je varie entre céréales du commerce, tartines, muffins aux fruits, egg-muffins, pancakes… le tout “fait-maison”.
3. Je définis un budget et ma liste de courses autour de ces sept repas principalement, et je prévois une marge pour les essentiels et les exceptions.
– Les essentiels pour moi ce sont tous les ingrédients indispensables que je dois toujours avoir en réserve à la maison, comme de la farine, du sucre, de la levure, de l’huile et du riz. J’ai souvent réussi à nous faire vivre avec ces seuls ingrédients 2 semaines durant lorsque le compte était à sec !
– Les exceptions ce sont toutes ces petites choses « hors budget » pour garder un peu de spontanéité et se faire plaisir. Mais aussi pour les recettes d’anniversaires par exemple, des soirées thématiques en famille, des dîners en amoureux, des expériences culinaires personnelles, des invitations d’amis…etc.
4. J’opte pour du “fait-maison” concernant certains produits, mais seulement si c’est vraiment rentable.
Je le fais afin de limiter les dépenses et de surveiller la qualité de notre consommation. Mais j’ai aussi appris que tout le « fait-maison » n’est pas forcément rentable en termes de temps et de qualité. Quand j’étais en France, je réalisais moi-même mon pain maison, mes brioches, mes gâteaux et mes desserts. J’ai même aussi essayé de faire mes propres yaourts mais honnêtement, je n’y ai pas vu de réelle valeur ajoutée. Depuis que nous sommes au Québec et avec un enfant en plus ainsi que de nouvelles responsabilités, le temps me manque et j’opte le plus souvent pour des mélanges achetés dans le commerce.
J’essaye de faire des choix intelligents et j’évite les aliments à risques et connus pour leurs dangers. Mais je n’en fais absolument pas une obsession. J’ai appris à mes dépens qu’on peut vite devenir esclave des étiquettes et sombrer dans la paranoïa alimentaire. Je tiens à pouvoir profiter de ce que je consomme avec liberté et simplicité. Et puis, tous nos repas sont sanctifiés avant consommation, alors !
5. Manger simple, bon et bien
Chez nous, nous aimons bien manger. Mais j’ai une exigence principale : la cuisine doit être bonne, variée et rapide à préparer. J’aime beaucoup cuisiner et c’est un même un passe-temps thérapeutique pour moi. Je peux passer des heures à réaliser une recette et à faire de nouvelles expériences culinaires. Mais pour ma cuisine de tous les jours, j’ai besoin que ça aille vite et que ce soit bon. Pour moi, les meilleures recettes sont des recettes accessibles et simples à réaliser ! La cuisine se consomme, elle ne se fait pas qu’admirer en photos ! Les grands chefs qui touchent mon cœur sont ceux qui font de la cuisine de proximité. Et même si la tendance générale dans la blogosphère culinaire est à qui sortira l’ingrédient le plus mystérieux, une exigence demeure pour moi : la SIMPLICITE ! Exit donc les recettes où il faut faire le tour du monde pour trouver les ingrédients ! Je sais par expérience qu’on peut cuisiner très bon avec des ingrédients très simples, des ingrédients de tous les jours !
6. L’importance de la variété
Mon mari et moi cumulons 5 origines différentes. Il est donc très important pour nous que nos enfants soient ouverts à toutes les cultures et cela passe aussi par leur alimentation. C’est la raison pour laquelle j’incorpore très régulièrement des plats étrangers dans ma cuisine de tous les jours et que je n’hésite pas à faire usage des nombreux produits exotiques désormais disponibles en épicerie et magasins. Et cela nous permet de voyager dans nos assiettes sans impacter négativement le budget alimentaire.
7. De la qualité en quantité
L’un des meilleurs deals que nous ayons fait en arrivant au Québec, c’est de passer par une entreprise qui nous livre des produits de premier choix. Tous les 3 mois, nous avons donc une livraison de viandes et de poissons de top qualité, emballés sous vide, sans hormones ni antibiotiques et autres bizarreries de la grande distribution. L’ensemble nous dure toute l’année. Quand je fais des courses, je n’ai donc plus qu’à compléter avec des produits plus généraux. Nous gagnons en qualité, en temps, en budget et en santé !
En Europe et notamment en France, c’est encore plus facile. Dans de nombreuses régions, on peut directement acheter au producteur et l’offre de produits de qualité est très grande. En Afrique, on mise sur les marchés pour la plupart directement approvisionnés par les producteurs (trices) !
8. Pas de prise de tête !
Avec 4 enfants qui ont chacun eu leur phase difficile en matière de nourriture, j’ai appris à ne plus me prendre la tête ni à perdre le sommeil à me demander comment réussir à leur faire manger les fameux 5 fruits et légumes par jour. Et tout cela sans une once de culpabilité ! Mes enfants refusent catégoriquement les légumes entre l’âge de 3 et 5 ans. 2 années compliquées durant lesquelles ils sont capables de manger exactement le même plat 365 jours par an ! J’ai choisi de lâcher prise sur le sujet après mon deuxième enfant. Pendant 2 ans, je ne leur donne donc que ce que je suis certaine qu’ils mangeront, tout en leur proposant tout de même régulièrement d’autres aliments mais sans forcer. Je n’ai jamais supporté de jeter la nourriture ! Dès l’âge de 5 ans, ils commencent spontanément à manger de tout et les repas familiaux sont beaucoup plus agréables. Il y a moins de gâchis et ils s’en portent tous très bien ! Les discours marketing et les rengaines de santé culpabilisants, très peu pour moi !
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Nos choix ne sont pas parfaits, mais ils conviennent à notre famille. Ils seront certainement différents d’une famille à l’autre. L’important est de faire en fonction de ce qui vous convient, pas de ce qu’impose le monde et les tendances. Si vous ne pouvez financièrement pas vous permettre le « tout bio » comme c’est notre cas, n’en faites pas une maladie et cherchez plutôt des alternatives simples. Apprenez à faire des choses vous-mêmes, cela en vaut vraiment la peine ! Et avec tous les appareils disponibles aujourd’hui, les efforts à fournir sont bien moindres que ceux que fournissaient nos grand-mères ! Mais là aussi, inutile de vous encombrer de mille et unes machines coûteuses qui dormiront dans vos placards ! Avec un bon robot mélangeur, vous pouvez réaliser des miracles en cuisine à peu de frais et peu d’efforts.
Bénédictions !