Le secret de l’arbre

Le secret de l’arbre

L’arbre dit : ma force réside dans la confiance. Je ne sais rien de mes ancêtres, je ne sais rien des milliers d’enfants qui naissent de moi chaque année. Je vis pleinement le secret de ma semence jusqu’à la fin, et je ne m’inquiète de rien d’autre. Je crois que Dieu est en moi. Je crois que mon travail est sacré. C’est de cette confiance que je vis. — Hermann Hesse

5h41 du matin. Il fait déjà bien jour dehors. Je sors de mon lit après une nouvelle nuit reposante, la cinquième seulement depuis 15 mois. En ouvrant les rideaux de ma chambre, une surprise m’attend ! En fait, ce n’en était pas vraiment une, elle était là depuis quelques jours, mais les préoccupations qui embrumaient mon esprit dès le réveil m’avaient empêchée de la voir : l’immense érable probablement centenaire qui se déploie majestueusement devant ma fenêtre avait terminé sa renaissance en ce milieu de printemps ! Ses bourgeons printaniers ont enfin laissé place à de magnifiques feuilles d’un vert tendre qui forment maintenant une luxuriante canopée qui semble toucher le ciel ! Moi qui m’étais promise de suivre chaque étape de ce changement, je réalisais ébahie que j’avais manqué ce spectacle si instructeur et si pertinent dans cette saison de ma vie. Moi qui aime tant les arbres, j’avais manqué une transformation dont je voulais être le témoin, quasiment en temps réel ! Figée devant mon érable, d’intéressantes réflexions au sujet de sa vie ont commencé à me submerger.

Cet érable devant ma fenêtre ne se préoccupe pas de ses origines exactes ni de ses descendants. Il se contente de vivre pleinement chaque moment, profondément enraciné dans la terre, en s’élevant majestueusement vers le ciel. Sa confiance en la provision de la nature et en l’œuvre de son Créateur est totale. Il n’angoisse pas, ni au sujet de son passé, ni au sujet de son avenir. Il se concentre au contraire sur son existence présente, en vivant chaque jour avec foi et résilience. Cette confiance lui permet de s’épanouir, de grandir et de fournir de l’ombre, de la beauté et la sève qui donnera le délectable sirop, ceci sans se soucier de ce qui pourrait lui arriver. Cet arbre comme tant d’autres, avec ses branches étendues et son tronc robuste, incarne la force, la solidité et la résilience. Ses branches s’élèvent avec une grâce sereine vers la lumière. Il vit pleinement sa mission. Il reste focalisé sur son rôle dans l’écosystème, sans se laisser distraire par les vents changeants ou par les saisons qui passent.

Sournoises distractions

Contrairement à l’arbre, dans la vie quotidienne, il arrive très facilement à l’être humain de perdre de vue sa mission personnelle à cause des distractions, même légitimes. Les responsabilités familiales, les obligations professionnelles et les engagements sociaux sont certes importants, mais ils peuvent parfois nous éloigner de notre mission spécifique. Nous nous laissons submerger par des préoccupations et par des peurs qui nous paralysent et qui nous empêchent de vivre pleinement notre potentiel. De plus, notre société moderne qui valorise énormément le multitâche et la productivité contribue elle aussi à la confusion qui se créé dans les esprits et dans les vies lorsque nous nous soumettons à ses dictats. Nous vivons dans l’urgence. Nous perdons le sens de l’important et du sacré. Nous escaladons des échelles de valeurs biaisées. Et nous en oublions notre semence. Ainsi, soit elle finit par mourir, soit elle pousse bon gré mal gré, mais elle est progressivement étouffée par les ronces de nos poursuites et inquiétudes. Nous ne trouvons jamais la paix, et contrairement à l’arbre solide et profondément enraciné, nous plions et brisons aux premiers vents.

Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.  — Romains 14:12

C’est pourquoi le rappel de poursuivre une vie simple, équilibrée et centrée sur les vraies valeurs reste primordial dans notre société moderne. Et n’allez pas croire que le monde chrétien y échappe ! On y voue un culte à la productivité, au “fruit”, à l’impact… Là aussi, on court pour les vues, pour les “likes”, pour les chiffres, pour l’audience, pour l’argent… Et malheureusement, beaucoup finissent par croire que c’est bien de cette manière que Dieu nous appelle à vivre, que ce sont bien ces choses qui nous définissent ou qui déterminent la valeur et la qualité d’une bonne vie chrétienne.

Nous devons cependant revoir nos définitions, revoir ce que dit concrètement la Parole de Dieu, revoir l’exemple de vie et de priorités que Jésus nous a laissé, et nous rappeler que devant Lui, nous ne pourrons pas nous cacher derrière les mauvais choix de nos pasteurs et assemblées, de nos parents, de nos maris ou de la copine, car comme nous le dit Romains 14:12, nous aurons chacune des comptes à rendre à Dieu pour nous-mêmes. En fin de compte, nous serons en effet jugées non pas pour les nombreuses tâches que nous aurons accomplies, mais pour les priorités de vie que nous aurons poursuivies et pour la fidélité avec laquelle nous aurons accompli la mission spécifique de Dieu pour notre vie. Et je parle bien de fidélité, pas de résultat ! Car contrairement à ce qui est souvent prêché dans nos églises, le résultat de tout ce que nous faisons pour le Seigneur lui appartient à Lui seul. Notre responsabilité à nous tient en deux mots : motivations et fidélité. Il est donc grand temps de réévaluer  nos priorités et de nous recentrer sur ce qui compte vraiment.

Vivre le secret de notre semence

L’arbre vit pleinement le secret de sa semence. Vivre ce secret signifie pour nous découvrir et poursuivre notre vocation unique, celle que Dieu a plantée en nous dès notre naissance. Comme un arbre qui grandit et porte des fruits selon la nature de sa semence, nous sommes appelées à réaliser pleinement le potentiel que Dieu a placé en nous. Cela implique de connaître nos dons, nos passions et d’aligner nos actions avec le dessein de Dieu pour notre vie.

  • Comment y parvenir ?

Nous devons d’abord reconnaître et accepter notre identité en Christ. Et n’allez surtout pas croire que c’est un acquis pour toutes ! Je sais par expérience du terrain que même des femmes avec plus de 40 ans de vie chrétienne à leur actif ne savent pas qui elles sont en Christ, ni ce qu’implique concrètement leur héritage de fille de Dieu ! Cette étape est donc incontournable. Elle nécessite un temps de réflexion, de prière et de méditation de la Parole. Il sera aussi primordial de se débarrasser des poids et des distractions qui entravent notre course. Hébreux 12:1 nous exhorte en ce sens lorsqu’il nous enjoint à rejeter tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et à courir avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte. En nous concentrant sur le style de vie et sur la mission propres que Dieu nous destine, et en lui  faisant confiance pour les détails, nous pouvons vivre avec davantage de paix et de joie, même au milieu des défis.

Concrètement donc :

1. Adopte une attitude de confiance : Apprends à te détacher des angoisses inutiles en te rappelant chaque jour que ta vie est entre les mains de Dieu. Fais l’effort conscient de relâcher tes préoccupations et de faire confiance à Sa providence.

2. Vis dans le moment présent : Comme les arbres, concentre-toi sur ton présent. La méditation de la Parole et la prière seront de puissants outils qui t’aideront à rester ancrée dans l’instant et à apprécier pleinement ce que tu as aujourd’hui.

3. Reconnais la valeur de ton travail : Considère chaque tâche que tu accomplis comme une offrande sacrée. Que ce soit dans ton emploi, dans ton foyer ou dans ta communauté, reconnais que ton travail a une valeur intrinsèque et qu’il contribue à l’œuvre plus vaste de Dieu.

4. Définis et maintiens tes priorités : Identifie ce qui est vraiment important dans ta vie et concentre-toi sur ces aspects. Évite de te laisser distraire par des tâches secondaires qui peuvent détourner ton attention de ta mission principale.

5. Cherche et suis ta vocation : Prends le temps de découvrir quels sont tes dons et comment tu peux les utiliser pour servir Dieu. Aligne tes actions sur cette vocation.

Comme l’arbre qui vit pleinement le secret de sa semence sans se soucier de ce qui est hors de son contrôle, nous sommes donc  invitées à placer notre confiance en Dieu. Cette confiance nous permet de libérer notre esprit des préoccupations inutiles et de vivre avec une paix profonde et durable. En adoptant cette perspective, nous pouvons découvrir la force tranquille qui réside en nous, et nous pouvons vivre chaque jour avec une foi renouvelée et avec une joie authentique.

Nous pourrons ainsi toutes nous présenter devant Dieu et Lui rendre des comptes pour nous-mêmes sans avoir à rougir des vaines poursuites qui nous ont animées dans cette vie. Comme mon érable, soyons donc fermement enracinées, vivons de la confiance en Dieu, revoyons nos priorités et travaillons intentionnellement à faire s’épanouir la semence qu’Il a déposée en nous, pour sa gloire.

Va plus loin dans ta réflexion avec ces questions :

  1. Quelles sont mes 3 principales valeurs fondamentales? Qu’est-ce qui compte le plus pour moi?
  2. Quelles sont les distractions, même légitimes, qui me détournent présentement de ma mission principale? Comment puis-je les gérer de manière à rester focalisée sur ce qui compte vraiment ?
  3. Quelle semence Dieu a-t-il déposée en moi? Que dois-je faire concrètement aujourd’hui pour la faire s’épanouir?
  4. Comment vais-je améliorer ma confiance en Dieu dans les aspects encore incertains de ma vie ?

En Lui.

 

 

Sous les cendres

Sous les cendres

Sous les cendres de la trahison, je pleure en silence,
Les mots doux devenus poignards, qui laissent des absences,
Mon cœur saigne des promesses brisées et des regards fuyants,
Dans le creux de la nuit, je crie, je cherche apaisement.

Les murmures de mon âme, où es-tu, ô mon Dieu ?
Ton silence, un abîme où se perdent mes vœux,
Dans l’ombre de l’angoisse, je me bats, je me noie,
Et j’espère un signe, un souffle, une voie.

Tristesse profonde, poids lourd sur mes épaules,
Terrible fardeau de l’âme, douleur qui me frôle,
Les larmes coulent et coulent, elles témoignent de mes luttes,
Où est ta lumière dans ces nuits si abruptes ?

Mais au creux de ma peine, une lueur persistante,
Promesse d’un jour nouveau, d’une aube renaissante,
Tu rachètes nos larmes, nos plaies et nos peurs,
Tu transformes la souffrance en beauté et en fleurs.

L’espérance en la croix, elle est mon doux remède,
Au sommet du calvaire, l’amour en fait le plaid,
Christ ressuscité, victoire sur le néant,
Dans le désert aride, tu fais fleurir un printemps.

Mon cœur, tel un phénix, se relève des cendres,
La foi en tes promesses, mon âme en redemande,
De tes troublants silences naît la force de l’attente,
Tu es le Dieu qui guérit, qui écoute et qui hante.

Chaque douleur, chaque larme qui s’est écoulée,
Deviendra chant de louange, et un chant de paix,
Tes desseins sont parfaits, même dans l’invisible,
Tu es là, mon rocher, même dans l’impossible.

Les silences de Dieu, mystères insondables,
Mais ta Parole, Seigneur, demeure inaltérable,
Dans cette grande tempête, je trouve mon ancrage,
Ta promesse de rachat est mon ultime héritage.

Ô trahison amère, tu ne vaincras jamais,
Car Dieu est mon bouclier, Il est mon fidèle allié,
Sa lumière perce la nuit, elle éveille l’espoir,
Elle transforme la peine en un glorieux soir.

C’est ainsi que je marche, les yeux fixés sur le Ciel,
Et j’attends patiemment que se lève l’Éternel,
Dans les profondes ténèbres, sa voix douce me murmure,
« Je suis avec toi, même dans l’épreuve la plus dure. »

Et quand l’aube se lèvera sur ma douleur passée,
Je chanterai ta grâce, ta bonté, ô Dieu aimé,
Car tu rachètes la peine, tu fais renaître ma joie,
En toi est mon espérance, ma vie et ma foi.

 

 

La joie de manquer – JOMO

La joie de manquer – JOMO

L’homme stupide croise les bras et se détruit lui-même. Mieux vaut une poignée pleine de repos que deux poignées pleines de travail et d’une activité qui revient à poursuivre le vent. – Ecclésiaste 4:5-6

La ressentez-vous vous aussi, cette saturation mentale qui vous fait rêver d’un exil à durée indéterminée sur une île déserte, sans Smartphone, ni FaceBook, ni Instagram, ni Tik Tok, ni Youtube, ni télévision, ni même radio ? L’entendez-vous vous aussi, cette lamentation constante du coeur et du cerveau qui aspire à ne serait-ce qu’une vraie minute de vrai silence dans une journée? Suis-je la seule à en rêver?

Dans notre société moderne, nous sommes constamment bombardées par des messages et des images qui nous poussent à croire que nous devons absolument tout voir, tout faire et tout expérimenter. Les réseaux sociaux nous montrent des images de vies en apparence parfaites, de corps parfaits, de vacances de rêve, de réussites professionnelles impressionnantes et des moments de pur bonheur. En voyant tout ça, nous pouvons facilement nous sentir insuffisantes, comme si notre propre vie manquait de quelque chose. Et cela peut rapidement nous mener à l’épuisement, à l’anxiété et à un sentiment de vide et d’obsolescence. Les américains ont donné un nom à ce phénomène : le FOMO ou “Fear Of Missing Out”, soit la peur de manquer quelque chose. Le FOMO nous pousse à participer à tout, à dire oui à chaque invitation, à rester toujours disponibles. Nous nous sentons obligées de rester connectées, de suivre toutes les nouvelles tendances et de participer à chaque événement, de peur de rater quelque chose d’important ou de nous retrouver en marge de la société. Cette mentalité finit par nous épuiser et  par nous éloigner de tout ce qui est réellement important.

Il existe cependant une autre manière de vivre, moins stressante et plus enrichissante. Un nouvel état d’esprit qui concurrence désormais le FOMO, un nouveau phénomène initié par des gens comme moi, qui désirent préserver leur santé mentale et inviter les autres à revenir aux vraies valeurs. Les américains lui ont donné le nom de JOMO ou “Joy Of Missing Out”, soit la joie de manquer. Ainsi, plutôt que de courir après toutes les expériences possibles, ce mouvement invite à choisir de vivre à contre-courant, à nous concentrer sur ce qui compte vraiment, à créer et à savourer les moments de calme et de solitude et à trouver la joie dans les choses simples et essentielles de la vie. Le JOMO nous offre une perspective différente. C’est la joie de se déconnecter, de dire non et de se concentrer sur ce qui est véritablement nourrissant pour notre âme. Pour nous chrétiennes, cela signifie prendre le temps de prier, de méditer sur la Parole de Dieu et de cultiver notre relation avec Lui. Dans le calme et la solitude, nous pouvons entendre la voix de Dieu plus clairement, trouver du réconfort dans Sa présence et nous ressourcer spirituellement.

Choisir le JOMO, c’est ainsi reconnaître que nous n’avons pas besoin de suivre toutes les tendances ou de participer à toutes les activités pour être heureuses et épanouies. Nous pouvons trouver une grande satisfaction dans la simplicité. Parfois, le plus grand bonheur réside dans les moments passés avec nos proches, dans une promenade tranquille dans la nature, dans une conversation avec une bonne amie ou dans un temps de lecture et de réflexion personnelle. Ces moments nous permettent de nous recentrer, de réfléchir sur nos priorités et de nous rappeler ce qui compte vraiment dans cette vie.

Les bénéfices spirituels du JOMO sont également nombreux. En nous éloignant du bruit constant et des distractions, nous créons de l’espace pour que Dieu puisse travailler en nous. Nous devenons plus attentives à Sa voix et plus réceptives à Son amour. Nos relations avec les autres s’améliorent aussi, car nous apprenons à être présentes dans l’instant, à écouter véritablement et à apprécier les moments partagés sans être constamment distraites par ce qui pourrait se passer ailleurs ou dans la vie des autres.

Par ailleurs, Ecclésiaste 4:6 nous rappelle l’importance qu’a un repos sain, intentionnel et saint aux yeux Dieu, plutôt qu’une activité qui poursuit le vent. Nos priorités doivent être centrées sur Dieu et sur Sa volonté pour notre vie, pas sur la course après le vent que mène le monde. En choisissant le JOMO, nous apprenons donc à faire confiance à Dieu pour notre avenir. Nous réalisons que nous n’avons pas besoin de tout contrôler ou de tout voir pour être en sécurité et comblées. Nous comprenons que la vie spirituelle n’est pas une course effrénée, mais un voyage de croissance et de maturation. En prenant le temps de nous arrêter, de respirer et de nous connecter à Dieu, nous trouvons la paix et la joie véritables. Nous découvrons que nous ne manquons rien d’essentiel en disant non à certaines choses, mais au contraire, nous gagnons tout en disant oui à Dieu et à ce qu’Il a de mieux pour nous.

Beaucoup de femmes ont cependant peur du JOMO. Cette peur est souvent liée à la crainte de se retrouver face à soi-même. Être seule avec ses pensées peut être intimidant, car cela nous force à confronter nos insécurités, nos doutes et nos peurs. Il est souvent plus facile de rester occupée et distraite que de faire face à ces aspects de nous-mêmes. Cependant, c’est précisément en affrontant ces sentiments dans la présence de Dieu que nous trouvons la guérison et la paix.

Embrasse donc le JOMO. Pratique régulièrement la discipline spirituelle de la déconnexion. Prends le temps de te déconnecter des attentes et des pressions de la société. Cherche la présence de Dieu dans les moments de calme et de solitude. Fais de la place pour la prière, la méditation et la réflexion. Apprécie les joies simples de la vie et fais confiance à Dieu pour te guider et pour pourvoir à tous tes besoins. Le JOMO te fera expérimenter une paix profonde et durable. Tu seras moins stressée, plus centrée et davantage connectée à Dieu et à ce qui est vraiment important dans la vie, un précieux trésor que ce monde de plus en plus bruyant ne pourra jamais t’offrir.

En Lui.

 

 

Soeur dans le malheur

Soeur dans le malheur

Un ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère.  – Proverbes 17:17

La vie nous réserve des moments de joie et de tristesse, des saisons de prospérité et d’importantes difficultés. C’est durant ces derniers que nous découvrons souvent la véritable nature de nos amitiés.

Dans la vie, on ne perd jamais les amis. On découvre seulement qui étaient les vrais. — Inconnu

Si vous avez vécu plus de 10 ans sur cette terre, je ne vous apprends rien. Vous savez, peut-être parce que vous en avez vous-même fait l’amère expérience, qu’il est facile d’être entourée lorsque tout va bien, mais qu’il est tout aussi facile de se faire déserter par les autres lorsque le vent tourne.  Proverbes 17:17 nous enseigne pourtant qu’un ami véritable se révèle précisément dans l’adversité. Cette parole nous encourage à réfléchir à la sincérité de nos relations, dans toutes les sphères et en particulier au sein de nos communautés chrétiennes.

L’Église occidentale brille en effet malheureusement par son individualisme caractérisé. C’est un simple constat que des années de service en son coeur et de nombreux cours de théologie pratique m’ont hélas permis d’observer. Il est courant d’être célébrée et entourée dans les beaux jours, et tout aussi courant de se retrouver isolée et oubliée lorsque les difficultés surgissent. Ceux qui semblaient proches et solidaires disparaissent, révélant ainsi la fragilité et la superficialité de certaines relations. Ces expériences douloureuses, hélas bien trop nombreuses, nous amènent à comprendre que l’amitié véritable est rare et précieuse.

Mais les disciples ne seront pas plus grands que le Maître.

En effet, Jésus Lui-même a connu l’abandon de ses amis les plus proches. Matthieu 26:56 nous apprend qu’à son heure la plus sombre, tous les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent. Ce passage nous montre que même notre Seigneur a fait l’expérience de la solitude et de la trahison, et Il comprend profondément la déception et la peine que nous infligent les fausses amitiés.

On rencontre beaucoup de personnes qui tentent de nous montrer leur valeur. Celles que l’on oublie le moins sont celles qui nous ont montré la nôtre. — Asha

C’est pourquoi Dieu nous exhorte à préserver et à chérir les relations que nous entretenons entre les membres du Corps. La malice, l’hypocrisie et la superficialité ne doivent pas être les caractéristiques premières de nos amitiés dans l’Église. Et pourtant… Il arrive bien trop souvent que les membres s’y comportent davantage comme des consommateurs que comme des frères et sœurs en Christ. Ils viennent pour recevoir, pour être nourris spirituellement, pour prendre chez l’autre tout ce dont ils ont besoin, puis ils jettent le “produit” dès lors qu’il ne répond plus à leurs attentes ou qu’on les invite à passer au “produit” suivant. Cette mentalité de consommation rend les relations superficielles et transactionnelles, plutôt que profondes et sacrificielles. Et on s’étonne des statistiques grandissantes qui témoignent de l’écoeurement et de la désillusion que les gens vivent dans le milieu chrétien? Comment ne pas l’être lorsqu’avec le recul, on constate qu’on a connu bien plus d’amour, de loyauté, de fidélité et de profondeur dans nos relations du monde plutôt qu’avec ceux qui étaient censés être une “famille”?

Chrétiens, Dieu nous appelle à faire mieux. Jésus nous a montré l’exemple d’un amour et d’une amitié véritables. Dans Jean 15:13, Il dit : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » L’amitié selon Dieu est marquée par le sacrifice, la fidélité et la constance, même et surtout dans les moments les plus difficiles. Elle ne se contente pas d’être présente dans les bons moments, mais elle persévère dans les épreuves et même dans la distance. L’amitié selon Dieu ne donne pas vie à l’adage “Loin des yeux, loin du coeur”. Elle ne trouve pas des prétextes et justifications cousues de fil blanc. L’amie véritable selon Dieu ne traite pas “l’amie” comme une option ou comme un élément de plus à rajouter sur sa liste de choses à faire. L’amie véritable rit avec toi quand tu ris, elle pleure avec toi quand tu pleures, authentiquement, et le temps nécessaire. L’amie véritable devant Dieu ne multiplie pas ta peine. Dans l’épreuve, elle exerce auprès de toi un ministère de consolation.

Consoler, c’est faire sentir à la personne qu’elle a raison de se sentir triste, qu’elle est validée dans sa dépression, qu’elle est comprise et respectée dans son épreuve et que si nous étions à sa place, nous vivrions les mêmes émotions. Consoler, c’est de fournir un espace légitime à la personne souffrante pour laisser libre cours à l’expression de sa douleur, consoler c’est d’être présent, tout simplement présent. Cela prend de la patience, de l’empathie, de l’écoute, de la douceur, de la tendresse, de l’amour inconditionnel. Toute personne devrait être capable de donner la consolation et toute personne devrait être en droit de recevoir la consolation. — Colette Aubé-Rossignol

Alors comment pouvons-nous alors cultiver ce type d’amitié ?

D’abord, nous devons être intentionnelles dans nos relations. Cela signifie être présente, prendre le temps d’écouter, de prier les unes pour les autres et de soutenir nos amis de manière concrète. Il ne s’agit pas seulement de belles paroles, mais d’actions qui montrent notre engagement et notre amour. Lorsque quelqu’un traverse une saison difficile, faisons l’effort de rester présentes, même si cela est inconfortable ou demande des sacrifices.

Ensuite, nous devons chercher à aimer comme Christ nous a aimées. Cela signifie pardonner les offenses, être patientes et prêtes à aider sans attendre quelque chose en retour. L’apôtre Paul nous rappelle dans 1 Corinthiens 13 que l’amour est patient, qu’il supporte tout et qu’il ne cherche pas son propre intérêt. Cet amour désintéressé est la marque de l’amitié véritable selon Dieu.

Nous sommes aussi appelées à être des agents de guérison et de réconciliation. Si nous voyons quelqu’un souffrir de l’isolement ou de la trahison, nous pouvons être celle qui tend la main, celle qui offre un soutien et une amitié sincères. En faisant cela, nous montrons l’amour de Christ et aidons à restaurer la confiance et la communauté.

Mais voici ce que je te dis quand même, à toi qui vis tes moments de douleur dans la solitude et l’abandon : rappelle-toi par dessus tout que Jésus est ton ami fidèle par excellence. Lui ne t’abandonnera jamais et sera toujours à tes côtés, prêt à te réconforter et à te soutenir. Ses promesses de présence et de soutien sont sûres, et Il t’appelle à refléter cet amour et cette fidélité dans tes relations avec les autres. Même si tu as été déçue par les amitiés humaines, tu peux toujours compter sur l’amitié inébranlable de Christ.

Je t’encourage donc à cultiver des amitiés qui reflètent l’amour inconditionnel de Dieu. Sois cette amie qui aime en tout temps, qui est fidèle, loyale et présente dans les moments de joie et de peine, qui soutient et encourage intentionnellement. Tes actions, même les plus petites, peuvent faire une différence énorme dans la vie de quelqu’un qui souffre. Rappelle-toi aussi que même si certaines relations peuvent décevoir, l’amour de Dieu lui reste constant et inconditionnel. Il nous appelle à aimer les autres de la même manière, avec présence, en actions concrètes et avec un cœur ouvert et généreux. C’est ce que nous aimerions recevoir en temps d’épreuves, alors commençons par l’offrir.

En Lui.

 

 

Porte d’entrée ou porte de sortie ?

Porte d’entrée ou porte de sortie ?

Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu, et non à nous.
– 2 Corinthiens 4:7

Qu’elles soient physiques ou psychologiques, les blessures, on le sait, ça fait mal. Et on a toujours qu’une hâte : qu’elles guérissent et ne deviennent plus qu’un souvenir lointain. Mais si nous parvenions à voir nos blessures comme des portes d’entrée plutôt que comme des cratères purulents?

La blessure est l’endroit par lequel la lumière entre en vous. — Rumi

Cette pensée, bien qu’il nous soit difficile de la concevoir au coeur de la souffrance, trouve bel et bien sa véracité dans la Bible. La Parole de Dieu nous apprend en effet que nos plaies intérieures sont souvent les portes par lesquelles la grâce et la lumière de Dieu pénètrent dans nos cœurs.

Lorsque nous sommes blessées, nous sommes brisées et vulnérables, et c’est précisément cette vulnérabilité qui nous dispose le plus à la présence de Dieu. Paul parle de nous dans 2 Corinthiens 4:7 comme étant des « vases de terre » contenant un trésor. Cette analogie  illustre notre fragilité et l’immense puissance de Dieu qui se manifeste à travers notre faiblesse. Ces vases de terre, fragiles et souvent fissurés, doivent laisser passer la lumière de Dieu à travers leurs fissures.

La lumière de Dieu commence à entrer lorsque nous reconnaissons nos blessures et choisissons de les lui apporter. Cette reconnaissance exige introspection, humilité et honnêteté. Plutôt que de cacher nos douleurs ou de prétendre qu’elles n’existent pas, nous les exposons à Dieu dans la prière. Ce n’est que dans ces moments de sincérité qu’Il peut commencer à travailler. La lumière de Sa présence illumine alors nos blessures en nous apportant guérison et réconfort.

Cette lumière ne se contente cependant pas de consoler; elle transforme. Elle éclaire les zones sombres de notre cœur et nous révèle les vérités que nous avons peut-être ignorées ou rejetées. Elle nous montre nos dépendances, nos idoles et hauts-lieux, nos faiblesses et nos besoins enfouis de guérison. Elle met en lumière nos faux appuis et nous oriente vers la véritable source de notre force et de notre restauration : Dieu Lui-même.

Les fruits de cette lumière qui entre dans nos blessures sont multiples. D’abord, il y a la guérison intérieure. La lumière de Dieu pénètre nos cœurs en apportant la paix là où il y avait de la douleur, la joie là où il y avait de la tristesse, et l’espoir là où il y avait du désespoir. Ce processus de guérison peut être lent, mais il est profond et durable. La présence de Dieu nous restaure de l’intérieur en nous donnant une nouvelle perspective et en renouvelant notre force.

De plus, cette lumière produit en nous des fruits de l’Esprit que l’apôtre Paul nous liste dans Galates 5:22-23. Ces derniers se développent en nous à mesure que nous laissons la lumière de Dieu transformer nos blessures. Notre caractère change et reflète alors de plus en plus celui de Christ. Nous devenons plus aimantes, plus patientes, plus joyeuses, même au milieu des épreuves.

La bonne nouvelle, c’est aussi que la lumière qui entre par nos blessures ne s’arrête pas à notre propre guérison. Elle brille à travers nous pour toucher les autres. Nos blessures transformées deviennent des témoignages vivants de la puissance de Dieu. Elles montrent au monde que Dieu peut apporter la guérison et la restauration même dans les situations les plus désespérées. Nos cicatrices deviennent des marques de Sa grâce, des preuves tangibles de Son intervention dans nos vies. En partageant nos histoires de guérison, nous encourageons les autres à s’ouvrir à la lumière de Dieu dans leurs propres blessures. Nous devenons des porteuses de lumière qui apportent espoir et réconfort à ceux qui sont encore dans l’obscurité. La lumière de Dieu qui est entrée par nos blessures s’étend alors au-delà de nous. Elle touche et transforme les vies autour de nous.

Ne crains donc pas tes blessures. Ne les cache pas au profit d’une sacro-sainte pudeur et encore moins à cause la honte. Apporte-les à Dieu avec confiance et laisse Sa lumière entrer et transformer ces zones endolories. Permets-Lui de te guérir, de te restaurer et de faire de toi un témoignage vivant de Sa grâce. Souviens-toi que tes blessures ne sont pas des signes de faiblesse.  Mais le choix te revient : tu peux choisir d’en faire des portes d’entrée de Sa lumière, ou des portes de sortie d’une infection purulente qui ternira ton témoignage. C’est à toi de voir.

En Lui.