Apprendre à s’aimer : mon parcours

Apprendre à s’aimer : mon parcours

Cet article a été à l’origine posté au printemps 2017. Je le remets en ligne avec quelques mises à jour.

Un soir, il y a quatre ans, mon mari me relatait sa conversation avec le chauffeur de l’autobus qui conduisait alors nos enfants tous les matins à l’école. C’est le même qui nous livrait les pizzas. C’est encore le même qui servait à la cantine de l’école et qui aujourd’hui gère le club de soccer de la ville… Bref, un québécois dynamique et plein d’entrain qui semble réussir à se démultiplier tant il travaille !  Père de quatre enfants, il semblait sincèrement surpris d’apprendre que notre quatrième était née. Tout à son enthousiasme,  mon mari ne comprenait pas l’expression déconfite qui se dessinait peu à peu sur mon visage pendant son récit. Je finis par lui dire que je ne savais pas comment prendre  la “surprise” de ce monsieur…

Voyez-vous, à l’époque j’emmenais souvent mes petits à pieds à l’arrêt d’autobus. Et ce chauffeur me voyait à chaque fois. Le fait qu’il n’ait pas remarqué que j’avais accouché voulait-il dire que j’avais toujours l’air enceinte ? Quatre mois après mon accouchement,  j’étais donc toujours aussi grosse qu’en fin de grossesse… Mon “régime forcé” pain/pâtes/pommes de terre du moment ne devait pas y être étranger ! J’ai choisi de rire de la situation. Mais cela n’a pas toujours été le cas…

Pendant presque neuf ans, j’ai été prisonnière de mon image, esclave des régimes minceur, captive des standards de la société. J’avais brutalement pris du poids suite à une hypothyroïdie non diagnostiquée : 13 kilos en 4 semaines ! J’ai espéré en vain que les kilos s’envoleraient tout seuls. Neuf mois plus tard, à la naissance de bébé #1, j’avais rajouté dix kilos sur la balance. À peine remise de ma césarienne, je me suis lancée dans le sport extrême, enchaînant les séances de bootcamp de Billy Blanks pendant plusieurs heures chaque jour. L’armoire de notre petit appartement se remplissait à vue d’œil de livres de régimes. J’étais déterminée à gagner mon combat quand un accident survint lors d’une de mes séances de sport. Si je peux encore marcher aujourd’hui, c’est uniquement par la grâce de Dieu. Mon genou droit s’est violemment déboîté, écartant ma peau des deux côtés. La douleur ? Elle n’est plus descriptible à ce niveau là. J’eus le réflexe de frapper d’un coup avec mes deux mains pour le remettre en place. La suite, je ne m’en rappelle plus… C’est le type de douleur qui vous paralyse le cerveau. Je fus donc contrainte d’arrêter mon sport pendant plusieurs mois. Résultat : kilos sur kilos en plus et ce, malgré les multiples régimes…

Je sombrais chaque jour un peu plus. Je passais des heures, des jours, des nuits entières derrière mon écran à télécharger des galeries photos de stars minces pour me motiver. J’avais sur mon ordinateur plus de deux mille photos de stars afro-américaines. J’imprimais des rames entières de papier avec leurs régimes, astuces, méthodes… Je me ruinais en produits “miracles”. La moindre graine ou poudre ou algue qui apparaissait sur le marché, je remuais ciel et terre pour la dénicher, souvent à prix d’or et je la consommais quelque soit le goût ou les risques pour ma santé. Tout ce qui comptait c’était de maigrir, à tout prix ! Pensez à un régime, n’importe lequel, et dites-vous que je l’ai certainement fait ! Je déprimais à chaque nouvel échec, je sortais de moins en moins souvent, fuyais l’intimité dans mon couple. Dans mon miroir, tout ce que je voyais c’était mes amas graisseux. Mon mari était désespéré de me voir me détester ainsi. Aucune de ses paroles réconfortantes ne me suffisait. C’était devenu le pathétique combat de ma vie…

Ce n’est qu’au bout de six ans que j’ai accepté de faire un deuxième enfant, épuisée d’attendre de voir ma balance s’équilibrer un minimum. Comme pour la première grossesse, rebelote pour l’hyperémèse (vomissements ininterrompus) qui m’a fait perdre une dizaine de kilos les six premiers mois, pour les reprendre immédiatement après l’accouchement. Le cycle infernal a repris de plus belle : sport extrême, régimes extrêmes, désolation totale. Ce cycle a duré neuf ans en tout. Mais c’est la première prison dont le Seigneur m’a délivrée seulement deux ou trois semaines après ma conversion…

Dieu a le sens de l’humour !

Malgré les soucis que nous traversions, j’avais entrepris d’aller voir un chirurgien gastrique pour me faire faire un bypass. Pour celles qui ne connaissent pas, il s’agit d’une opération qui consiste à réduire drastiquement la taille de l’estomac et à le “reconnecter” directement à l’intestin de sorte que tout ce qui est mangé ressorte presqu’immédiatement. On est par la suite condamné à manger des portions pour moineaux, généralement sous forme liquide, et vu que tout est rejeté sans que le corps n’ait vraiment eu le temps d’absorber les nutriments, on est contraint à prendre des suppléments nutritionnels à vie. Ne riez pas: oui, j’étais bêtement désespérée à ce point là ! Mais c’est l’expérience que mon Dieu a choisi pour me révéler son formidable sens de l’humour !

La grâce est trompeuse, et la beauté est vaine; La femme qui craint l’Éternel est celle qui sera louée. – Proverbes 31:30

En France, les soins de santé sont bien remboursés, et cette opération l’était à 100% à condition de remplir les conditions de poids et de “déficiences” qu’il fallait pour permettre au médecin de cocher les bonnes cases du formulaire d’acceptation par l’assurance maladie. Je me rendis en toute confiance chez le chirurgien, convaincue que j’étais de dépasser largement le nombre de kilos requis. Première surprise : j’étais moins grosse que je ne le pensais. Comme quoi, tout commence dans la tête ! Il me “manquait” 6 petits kilos pour obtenir l’accord de prise en charge. Pour la première fois de ma vie, je me retrouvais frustrée de ne pas être assez grosse!!! À demis mots, le chirurgien me suggéra de prendre les kilos manquants et un second rendez-vous fut reprogrammé trois semaines plus tard. Je sortis donc confiante et convaincue que ce ne serait qu’un jeu d’enfant, tellement il me semblait que je n’avais qu’à respirer pour prendre du poids depuis toutes ces années ! Mais mon Papa céleste avait un autre programme pour moi…

Les jours suivants furent une ode au sucre et au gras tels que je n’en n’avais jamais mangé. Je me nourrissais quotidiennement comme un cochon au point d’en vomir plus d’une fois. Puis vint le moment de la première pesée. Résultat : 300g ! Et oui, c’est bien le signe “moins” que vous avez lu ! À ce “régime”, j’ai perdu du poids ! Furieuse, je décidais de redoubler d’efforts pour la semaine 2. Je vous épargne les détails sur mon alimentation, vous en seriez peinées pour moi… Pesée de fin de semaine 2 : 300g ! J’ai tellement cru à une mauvaise blague que j’ai même acheté une nouvelle balance, pour le même résultat ! J’étais perplexe et complètement déboussolée. La semaine 3 fût l’une des plus honteuses de ma vie. Je mangeais tellement de “cochonneries” que je finissais tous mes “repas” en larmes et en suppliant le Seigneur de me libérer de cet enfer. Pesée de fin de semaine 3 : + 300g ! C’est lorsque je me mis à sauter de joie devant cette prise de poids que je compris que quelque chose avait sérieusement flanché en moi.

Je compris alors que Dieu ne voulait pas que je me fasse opérer pour détruire ce qu’Il avait soigneusement conçu, et après plusieurs heures de prières et de repentance, c’est sereine que je me rendis au rendez-vous avec le chirurgien pour lui annoncer ma “renonciation forcée”. Ce jour fût celui de ma délivrance de l’enfer des régimes. Je promis au Seigneur de ne plus jamais maltraiter mon corps et Lui demandais de m’apprendre à m’aimer comme je suis, à faire les bons choix pour mon corps et à me voir dans mon miroir telle que Lui me voit. Je mis en place quelques ajustements pour retrouver un certain équilibre, mais je ne me culpabilisais plus si mon porte-monnaie ne me permettait pas pendant un temps de respecter la nouvelle alimentation. J’ai ainsi pu vivre plus sereinement mes deux grossesses suivantes sans me soucier de ce que je perdais à cause des vomissements ni de ce que je reprenais par la suite. J’ai commencé à faire la paix avec mon corps, grâce au secours divin.

Et aujourd’hui?

J’aimerais pouvoir dire que j’ai complètement embrassé mon apparence, mais ce ne serait pas tout à fait vrai. Comme la plupart des femmes, j’oscille encore trop souvent entre amour et haine envers mon corps. J’apprends à faire la paix avec lui, à l’écouter et à le respecter. Par exemple, je le sais très sensible aux sucres que je consomme dorénavant avec modération et en privilégiant les aliments “low carb” et une alimentation cétogène à 80% du temps (peu de sucres, protéines en quantité raisonnable et beaucoup de bons gras). J’ai pu identifier un certain nombre de carences que je sais désormais combler et j’ai aussi adopté le jeûne intermittent pour le forcer à puiser davantage dans ses réserves et à mes cellules de se renouveler plus rapidement. Mais plus important encore, grâce à Dieu, ma perspective et mon rapport à la nourriture a changé. Je ne la vois plus comme “le mal nécessaire” pour survivre, mais réellement comme une bénédiction que Dieu m’offre avec abondance au quotidien et que je me dois d’honorer avec sagesse. J’ai toujours aimé cuisiner et le Seigneur m’a donné un talent pour cela. La perspective d’une vie privée de l’exercice de ce don, surtout dans le cadre de l’hospitalité m’attristait beaucoup. Le combat pour le lâcher-prise se poursuit, mais je ne suis plus prisonnière comme je l’étais en France. Je commence à trouver une paix à ce sujet que je ne croyais plus possible. Ce n’est plus une question de chiffre sur la balance, mais de se sentir bien dans sa peau et de prendre soin de l’un de nos plus précieux cadeau quand on l’a : la santé.

Un anneau d’or au groin d’un porc, voilà ce qu’est une femme belle mais dépourvue de discernement. – Proverbes 11:22

Aujourd’hui, quand je vois toutes ces stars qui se torturent jours et nuits pour donner une image qu’elles maintiennent par la souffrance, je suis triste pour elles. Certaines sont minces naturellement, d’autres ont dû le devenir pour des raisons de santé. Mais pour d’autres, il s’agit tout simplement de vanité, une volonté de faire envie, de se placer au dessus des autres en culpabilisant celles qui n’y arrivent pas. Je veux notamment parler de toutes celles qui s’affament et révèlent une ligne squelettique à peine une semaine après l’accouchement, culpabilisant de nombreuses jeunes mères qui se retrouvent comme moi, prises au piège de standards illusoires et donc de l’enfer des régimes qui leur font perdre les jeunes années de leurs enfants. J’étais jeune convertie et je regretterai toujours de n’avoir pas plutôt consacré toute cette énergie à mon développement spirituel.  Ce furent neuf années de pur gâchis …

Ce témoignage est donc pour toutes celles qui demeurent encore dans cette prison. La prison de l’image et de la haine de soi (poids, complexe physique, intellectuel, spirituel, etc). Dieu peut vous en libérer et c’est son désir le plus cher.  En tant que chrétiennes, nous ne devons plus nous mesurer aux standards du monde. Les critères de beauté ne sont absolument plus les mêmes et lorsqu’on expérimente l’amour inconditionnel de Dieu, on gagne en assurance mais surtout en liberté. Depuis que j’ai acquis cette liberté, je me sens plus belle que jamais. Je me maquille très peu, en général un peu de fond de teint, du crayon khôl, du mascara et un rouge à lèvres. L’accessoire beauté avec lequel j’aime le plus jouer? Les perruques! Je les aime pour leur côté pratique et versatile. Perdre du poids ? Oui. Mais pour les bonnes raisons et sans plus jamais me mettre de pression. Mais surtout en travaillant avec Dieu dans ce projet, comme dans tous les projets de ma vie.

Dorénavant, je marche la tête haute dans la rue, que je sois habillée comme un trappeur pendant les rudes hivers canadiens ou avec mes tenues africaines en été ! Je marche fièrement parce que sais que je suis le top model de mon Dieu !

Bien-aimée,  le Seigneur ne regarde pas à tes cheveux en pagaille, ni à tes cernes, ni à ton acné, ni à tes kilos en trop. Il te voit tout simplement comme la personne qui valait sa souffrance et le sacrifice de sa vie, et Il s’attriste certainement de te voir ne pas poser le même regard que Lui pose sur toi. Et si tu penses que c’est pour gagner l’amour d’un homme que tu dois recourir à de nombreux artifices, dis-toi bien qu’un homme qui t’aime vraiment te préférera toujours au naturel. Rappelle-toi aussi que les gens admireront ton joli visage juste un temps, mais c’est ta sagesse, ton intelligence et l’amour que tu auras manifesté qui produiront les meilleurs effets à long-terme, dans ta vie, dans celle des autres et pour la gloire de Dieu. Les gens se souviendront de l’impact que tu as eu dans leur vie, pas de la taille de tes pantalons! Souviens-t-en.

Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien. – Psaumes 139:14

Bénédictions

Photo by Bobbo Sintes on Unsplash

Le miroir de Dieu : montre-moi leur cœur (partie I)

Le miroir de Dieu : montre-moi leur cœur (partie I)

Voici un sujet difficile auquel de nombreux chrétiens ne sont guère habitués. Et pourtant…

Voyez-vous, l’introspection, la démarche intérieure sont des aspects de la vie chrétienne que j’ai découverts lors de mon passage à l’église catholique. Je rends gloire à Dieu pour cette expérience. J’y ai appris l’importance de se sonder régulièrement soi-même afin de conserver des motivations pures dans notre démarche spirituelle. Qu’on le reconnaisse ou non, la vie chrétienne telle qu’on nous l’enseigne dans la plupart des églises, est un encouragement involontaire à fuir cette nécessaire démarche par des appels incessants et souvent culpabilisants à l’implication dans les ministères. Nous multiplions les engagements et parce qu’on le fait pour l’Église, consciemment ou non, on finit par penser que cela suffit à nous faire « mériter » l’attention de Dieu. Très peu d’églises mettent l’accent sur la démarche intérieure, c’est un fait. Moi je crois qu’en matière de spiritualité, il faut oser les sujets qui embarrassent…

Car la nature humaine est ainsi faite : personne n’aime se retrouver face à soi-même. Personne ne souhaite se voir réellement tel qu’il est. Il est plus simple de vivre dans une forme de déni qu’on entretient par la suractivité et les bonnes œuvres en espérant avoir une meilleure opinion de nous-mêmes à travers les louanges qu’on reçoit des autres ; nous avons peur de réaliser à quel point nous sommes mauvais et orgueilleux malgré tout ce que nous tentons pour faire croire le contraire; nous avons peur de réaliser à quel point la grâce de Dieu nous est nécessaire, indispensable et vitale. Et pourtant, cette démarche est infiniment salutaire et donne une impulsion sans précédent à notre cheminement spirituel. L’équation est simple : pas d’introspection = pas de révélation ; pas de révélation = pas de repentance ; pas de repentance = obstacles aux bénédictions et à notre relation avec le Seigneur. Et donc paralysie spirituelle, tôt ou tard…

Tout commença lorsqu’une amie très chère m’appela en détresse. C’est une sœur dans la foi qui, comme la plupart d’entre nous, a eu son lot de tribulations dans la vie. Elle venait de se faire demander en mariage par le père de son enfant qu’elle fréquentait depuis neuf ans. Malgré de nombreux hauts et bas, il semblait prometteur quant au sérieux qu’il affichait et aux projets d’avenir qu’il proposait. Mais une petite lanterne s’était allumée dans le cœur de mon amie. Elle me demanda donc conseil.

Ce genre de décision n’est jamais facile à prendre et je ne voulais surtout pas me prononcer sur une affaire qui allait l’engager pour toute sa vie. Je lui proposais donc de faire une expérience : en union de prière avec moi, aller dans une église, allumer un cierge et demander au Seigneur de l’éclairer sur son fiancé de sorte à ce que tout, absolument tout ce qu’il aurait éventuellement tenté de lui dissimuler soit révélé au grand jour. Et, suivant l’inspiration de l’Esprit, une décision serait prise à ce moment là. Nous fîmes toutes les deux cette prière le même jour, à plusieurs milliers de kilomètres de distance.

La suite fût violente mais nécessaire. À peine quelques jours plus tard, elle découvrait un tout autre visage de son fiancé : infidélité chronique, mensonges, projets frauduleux, mais surtout des pratiques occultes qui impliquaient leur petit garçon ! Nul besoin de préciser quelle fût la décision de mon amie… Cette prière nous effraya un peu toutes les deux, mais je découvris là quelque chose dont je n’allais plus hésiter à me servir. Je répétais donc cette démarche avec deux autres proches (sans le rituel de l’église et du cierge qui n’est vraiment pas indispensable !): même résultat à chaque fois et en moins de temps qu’il n’en fallait pour faire la prière de révélation…

PARTIE 2

Le second appel (la transition spirituelle)

Le second appel (la transition spirituelle)

C’est perturbant… devoir recommencer.

C’est ce qui m’est arrivé. J’étais parvenue à la croisée des chemins de ma vie et j’étais passée à l’étape de la post-guérison. Le vide intérieur que je ressentais était à l’image des blessures qui le comblaient jadis encore. Le second appel s’était fait récurrent, insistant, perturbant… Comme téléguidée, j’ai suivi le chemin qui me menait au pied de la Croix. Pas le chemin que je faisais habituellement en toute conscience, mais bien celui qu’on se retrouve forcée de faire lorsqu’on peine à quitter sa zone de confort, et même si cette zone n’était en fait que synonyme d’inconfort et de destruction. Un paravent avec lequel on avait néanmoins appris à « fonctionner »…

Mais la voix de Dieu s’était faite entendre : « je ne veux pas de compromis dans ta vie ! Je te veux telle que je t’ai souhaitée : libre, aimée et bénie ». Il a donc fallu passer par la nécessaire étape du miroir. Oser regarder au fond de soi et mettre des mots sur la douleur et sur ses causes ; laisser la plaie béante de sorte à ce que le Seigneur puisse y appliquer son baume cicatrisant. Et prendre le temps de guérir et de voir venir cette nouvelle identité, troublante et inconnue. Vivre cette phase de transition qui marque le passage de la mort à la résurrection. Et répondre au second appel

Bien-aimée, peut-être es-tu aussi à cette étape dans ta vie ?
Dieu te pousse à entamer un nouveau voyage. Et même si cela paraît plus rassurant de demeurer dans la zone de confort, celle où il nous semblait avoir un peu mieux le contrôle des choses, le temps est désormais venu de pousser la porte d’un nouveau départ et de faire le pas supplémentaire…

Mon cœur s’est peu à peu éveillé à la vérité de mon histoire, de mes blessures et de mes rêves. Je ne pouvais plus me cacher les réalités que j’avais découvertes à mon sujet, au sujet de Dieu, de la vie et des autres. Dieu m’appelait à vivre différemment, à mettre un nouveau manteau et à commencer une nouvelle histoire. L’histoire de la bien-aimée. Un appel à la fois excitant et submergeant… Ce n’est guère évident d’adopter l’identité d’une personne qu’on ne s’était jamais autorisée à être : une “bien-aimée”... De celle qui est aimée pour ce qu’elle est, inconditionnellement.

C’est ce qui arrive lorsqu’on décide de mettre à nu son cœur. On obtient une seconde chance de suivre Jésus, d’une manière totalement différente de la première, différente des circonstances qui firent notre histoire…

Le premier appel est celui que Jésus a adressé à ses disciples quand Il les vit pour la première fois en train de pêcher (Matthieu 4:18-22). C’est aussi celui qu’Il nous adresse à toutes, cette invitation à Le découvrir à travers Son message d’amour et de rédemption. Nous y répondons parfois par curiosité, souvent par désespoir…

Le second appel est plus difficile. C’est celui qu’Il lance après Sa résurrection, après que les disciples eurent goûté à l’amertume de la perte, du deuil, de la douleur, de la peur et de leurs propres échecs et limitations. C’est l’appel auquel nous répondons par la foi et par l’action du Saint-Esprit en nous. Et nous ne pouvons l’expérimenter que si nous avons choisi d’obéir à cette Voix qui n’a eu de cesse de murmurer dans nos cœurs, si nous avons osé faire le pas supplémentaire… C’est ce second appel qui nous conduit définitivement au delà de ce que nous pouvons voir, afin d’entrer dans une nouvelle identité, une identité imparfaite, mais parfaitement aimée de Dieu.

Et cette nouveauté peut faire peur…
Puis-je réellement décider d’abandonner mon ancien “Moi” pour choisir de devenir la bien-aimée de Dieu ?
Quelles seront les conséquences de ce choix ?
Quelles seront les bénédictions qui découleront de ce choix ?
Quelle sera ma nouvelle histoire ?

Je me retrouvais à être telle une trapéziste en plein saut, entre le moment où elle lâche son support et celui où elle attend de pouvoir rebondir sur son filet de sécurité. Elle sait que son filet est là. La chute lui paraît longue néanmoins. Les inévitables questions surgissent : mon filet est-il bien attaché ? Réussirai-je à rebondir suffisamment haut pour rattraper mon support ? Mes prochains sauts seront-ils mieux réussis que les précédents ?

Oh, je savais mon filet solidement attaché et plus que capable de me rattraper ! Et pourtant… La peur de ce pas supplémentaire qui mène vers une inconnue totale.

Je voulais néanmoins me donner le droit d’être aimée désormais, et même si cela signifiait de faire des choix effrayants. Je voulais laisser la peur derrière moi et oser devenir celle que j’ai vraiment été appelée à être. Mon âme aspirait à la renaissance et cette aspiration était bien plus forte que mes peurs parce que tout au fond de moi, la voix de Dieu me murmurait que le temps était venu d’entamer ma marche sur le chemin parfait qu’Il m’a destiné depuis toujours.

Alors j’ai fait le pas. Je me suis rappelée que ses voies ne me mèneraient jamais où ses pas ne m’auraient précédée. Mais mon effort était nécessaire, effrayant mais infiniment nécessaire. C’était celui qui exigerait dorénavant de moi des choix difficiles pour faire le voyage avec pour seul bagage le fardeau doux et léger qu’Il me proposait.

C’était désormais le temps de la difficile attente. Abandonner ses anciennes références, bonnes et mauvaises; se rendre disponible cœur, corps et âme et attendre que le Seigneur commence le livre de ma nouvelle histoire. Il a refermé la porte sur mes meurtrissures, Il a définitivement brisé toutes les chaînes qui me retenaient captive, non seulement moi mais aussi les amours de ma vie. Il m’a fait la grâce de se révéler dans toute son essence à mon cœur et je porte officiellement le nouveau nom qu’il m’a attribué. Je suis une page blanche, je suis SA page blanche. Et j’aspire à être plus qu’une introduction…

Si toi aussi tu es en convalescence de l’âme, silencieuse et anxieuse face à l’inconnu, face au nouveau chemin sur lequel te mène le Seigneur; si tu t’inquiètes du vide qui semble prendre ses quartiers dans ton coeur, souviens-toi…

– Souviens-toi que le Seigneur te trace un chemin parfait et te maintient sur les hauteurs (2 Samuel 22: 33-34) ;
– souviens-toi qu’il est fidèle, qu’il est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Hébreux 13 : 8) ;
– souviens-toi qu’il t’a conçue pour être à son image, une créature merveilleuse, et qu’Il t’a déjà équipée pour une destinée glorieuse (Psaumes 139:14);
– souviens-toi que le meilleur reste à vivre, parce qu’il a conçu pour toi des projets de paix pour te donner un avenir et une espérance (Jérémie 29:11) ;
– souviens-toi que sa compassion se renouvelle éternellement chaque matin pour toi (Lamentations 3:23);
– et souviens toi que rien ne saurait jamais te séparer de son amour (Romains 8:39).

J’ai connu l’angoisse des nouveaux départs à répétition ; j’ai vu mon ciel maintes fois s’assombrir alors même qu’il me promettait une éclaircie désespérément attendue ; j’ai connu l’inconfort et la douleur de la solitude, de la trahison, du rejet et de l’injustice et j’ai passé un nombre incalculable d’heures à remettre mes choix en question et à baigner dans mes insécurités, m’interrogeant sans arrêt sur le but de mon existence. J’ai mené des combats sur le plan physique, émotionnel et spirituel dont je n’imaginais pas une seule seconde pouvoir sortir indemne et victorieuse. J’avais mis Dieu dans une boîte, je l’avais limité à ma vision limitée de la vie…

Mais nous avons un Dieu vivant et puissant, doux et humble de cœur qui se penche vers nous pour nous rejoindre dans nos limites spirituelles. Il accepte gracieusement notre graine de sénevé et n’attend pas de nous une improbable perfection avant de nous secourir, de nous entourer de son réconfort, de son amour et de commencer son œuvre de restauration en nous. Comme le jardinier, Il arrache les mauvaises herbes afin que nous produisions le meilleur rendement. C’est douloureux, mais toujours nécessaire. Et dans nos déserts les plus arides, je dirais même, surtout dans nos déserts les plus arides, jamais Il ne nous lâche la main.

Ton rôle à toi, bien-aimée, c’est de quitter ta zone de confort, de passer du stade de bébé à celui de l’adulte chrétien. Car vois-tu, une chrétienne à mi-temps ne vaincra jamais un Satan à temps plein ! Tout sera mis en œuvre pour t’éloigner de ta destinée. Mais tu devras regarder à Christ, toujours regarder à Christ, lui faire confiance et attendre Son secours avec patience, confiance et diligence. Les périodes de transition sont toujours difficiles, incertaines. La foi est testée plus que jamais. Mais lorsqu’on persévère, la grâce de Dieu nous ouvre les portes qu’aucun humain n’aurait jamais été capable de nous ouvrir. Et c’est avec émerveillement qu’on découvre ce que nous réserve la nouvelle saison de notre vie. Oh, pas une saison exempte de défis en tous genres, mais une saison où notre nouvelle vision de Dieu les amoindrira définitivement.

Et c’est alors…

[qu’] au lieu de la honte, vous aurez une double part. Au lieu de connaître l’humiliation, ils crieront de joie en voyant leur héritage. C’est ainsi qu’ils posséderont le double dans leur pays, et leur joie sera éternelle. – Esaïe 61:7

Te tiens-tu aujourd’hui dans une phase de transition où rien ne t’est demandé d’autre que d’attendre les directives de Dieu ? Es-tu effrayée du nouveau chemin que tu es appelée à prendre ? Dieu te demande-t-il de le suivre d’une nouvelle manière ?

Quant à vous, soyez forts et ne baissez pas les bras, car il y aura un salaire pour vos actes. – 2 Chroniques 15:7

Prends courage, bien-aimée. Garde la foi, persévère, ose sortir de ta zone de confort, ose faire le pas supplémentaire, ose répondre au second appel, ose sortir de la barque pour marcher sur l’eau malgré la tempête qui gronde ! Et n’oublie pas que tu n’arriveras à destination sans te noyer que si tu gardes les yeux rivés sur Lui. Entre dans ta nouvelle saison. Fais-Lui confiance et laisse-Le écrire le nouveau livre de ta vie. Dispose ton cœur et regarde-Le faire de ta vie le plus édifiant de tous les témoignages, pour sa gloire !

Bénédictions.

 

L’ange et l’étagère à chaussures

L’ange et l’étagère à chaussures

Je suis tellement excitée à l’idée de vous témoigner cette histoire que j’en tremble presque en l’écrivant ! C’est tellement encourageant, une démonstration simple et magistralement efficace de l’Amour de Dieu une fois de plus dans ma vie. Je prie de tout mon coeur pour que ce témoignage vous édifie comme de l’avoir vécu m’a édifiée…

Depuis notre arrivée au Québec, la vie n’a pas toujours été évidente. Un seul salaire, une famille de six et de nombreuses charges, cela exige des sacrifices que nous avons fait volontiers, car nous avions l’immense privilège d’être venus servir le Seigneur. Néanmoins, de nombreux imprévus et besoins se sont accumulés au cours des mois et notamment des besoins de santé. Nous espérions une somme d’argent assez conséquente qui était censée nous être versée. Cela était certain, aussi certain que peut l’être un engagement administratif…

Pendant deux ans, nous avons donc fait comme nous pouvions, remettant à plus tard les soins et autres urgences. Nous avons fait avec beaucoup de patience toute la paperasse administrative à l’issue de laquelle cette somme devait nous être versée. Et je dois avouer que j’ai beaucoup compté dessus… Beaucoup trop.

Le jour J arrive enfin. Tout est en règle et je me réjouis et rends grâce par avance pour cette manne providentielle. Et là, le couperet tombe : nous n’aurons finalement droit qu’à 1/3 de la somme attendue, à cause d’une règle administrative qui change tout.

Après deux ans d’attente, la nouvelle m’assomme littéralement! Il me faudra deux bonnes heures pour encaisser le choc. Les soins dentaires, les nouvelles lunettes, un meilleur matelas pour nos dos, les vêtements d’hiver des enfants et tous les autres petits projets ne se feraient pas. J’étais profondément triste et déçue… Au point où, je l’avoue, je n’ai même pas pensé sur le coup à remercier le Seigneur pour la somme qui nous était tout de même versée… Je l’ai amèrement regretté par la suite.

Quelques jours après avoir reçu l’argent, je me rends à une réunion à l’église. En sortant, je décide d’aller faire quelques courses au Wal-Mart. Un des petits achats que je voulais impérativement faire était une étagère pour ranger les chaussures de toute la famille qui encombrent régulièrement notre petite entrée. Je me rends donc devant le rayon correspondant. D’un côté, une étagère solide avec des supports en bois, de l’autre des étagères pas chères mais en plastique. Près de moi, une dame qui semble elle aussi chercher quelque chose dans le rayon. Je décide de prendre l’étagère solide. Mais comme elle est un peu plus chère, je n’en prends qu’une pour ne pas dépasser le budget que j’avais alloué à cet achat. Elle n’est pas assez grande, alors je décide d’en prendre une seconde, mais en plastique. Elle ne me semble pas très solide, mais je me dis que j’y mettrais les chaussures de ma fille, moins lourdes.

Au moment où je me saisis de l’étagère en plastique, la dame me dit : “Non, ne prenez pas celle-là! J’ai déjà essayé et elle est vraiment de mauvaise qualité !
Son intervention me surprend par sa radicalité. Je ris et lui répond : “Oh, vous savez, j’ai quatre enfants à la maison, alors le solide reste relatif. C’est juste pour compléter la première qui n’est pas assez grande pour le nombre de chaussures pour six !
Elle me répond, toujours avec le même sérieux : “Oui mais n’empêche, prenez plutôt un second exemplaire de celle aux supports en bois.”
Toujours en riant, je lui réponds : “Oui, je sais qu’elle est plus solide, mais c’est un peu en dehors de mon budget. Mais vous avez raison, autant ne rien prendre que d’en prendre une qui cassera dès la première utilisation! Merci pour le conseil madame.”

Je reprends mon chariot et je m’apprête à repartir quand je la vois fouiller frénétiquement dans sa sacoche. Au moment où j’allais la dépasser, elle me saisit la main et y met un billet de vingt dollars ! Surprise et sous le choc, je lui demande pourquoi. Elle me répond : “Prenez une seconde étagère pour vos enfants, madame. C’est moi qui vous l’offre !
Je me mets à bafouiller, j’essaye de lui rendre l’argent, de lui expliquer que ce n’est pas que je n’ai pas les moyens d’en prendre une seconde, mais que c’est juste par choix. Mais elle ne me laisse pas parler, me prend par l’épaule et me dit : “vous savez, j’ai un magasin de luminaires qui marche très bien depuis quelques années. Prenez cet argent, j’ai vraiment envie de vous le donner.”

Je suis émue aux larmes… Les mots me manquent, j’essaye de bafouiller quelque chose… Un profond “Merci…” Et puis je reprends mon chariot et poursuis ma route profondément bouleversée…

Mais l’histoire ne s’arrête pas là…

Alors que je suis encore dans tous mes états, cachée dans un autre rayon, j’essuie les larmes qui me coulent des yeux et je repense à ce que je viens de vivre. Je m’apprête à appeler mon mari pour lui raconter cette surprenante histoire. Et surtout, je n’oublierai jamais l’expression déterminée de cette femme. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises…

Environ quinze minutes plus tard, je suis toujours seule dans le rayon quand je la vois soudain débarquer à toute vitesse. “Madame, madame !“, me crie-t-elle. Elle s’avance, m’ouvre la même main et y place à nouveau un billet de vingt dollars ! Puis elle fait demi-tour et part à toute vitesse. Je n’ai même pas le temps de réagir, pas un mot n’a le temps de franchir le seuil de mes lèvres qu’elle disparaît déjà au bout du rayon. Finalement, dans un dernier sursaut, je crie: “Madame !” Elle se retourne. Je crie dans un souffle : “Soyez bénie!” Elle ne répond pas, puis disparaît pour de bon.

Il me faudra plus de trois quarts d’heure pour me remettre de cette histoire, épongeant mes larmes abondantes devant le rayon des poubelles. J’appelle mon mari en larmes et lui non plus n’en revient pas. De cette dame, je ne sais rien. Elle a été tellement furtive que je serais incapable de la reconnaître dans la rue. La cinquantaine, petite comme moi, déterminée et rapide…

Mais mes larmes ont redoublé lorsque j’ai reçu le message que m’envoyait le Seigneur à travers cet incident. Un incroyable message d’amour, de fidélité, mais surtout de miséricorde. En plein magasin et ne me souciant de personne, j’ai pleuré, amèrement, de honte et de reconnaissance.

La leçon de l’amour parfait

> J’avais mis plus d’espoir que je n’aurais dû dans cette somme d’argent pour régler nos problèmes. Sans m’en rendre compte, cet argent espéré est devenu une idole parce que j’y ai mis ma confiance davantage que je ne l’ai mise en Dieu.

> Nous n’avons pas eu la somme espérée, mais nous n’avons pas rien eu pour autant. Dans mon trouble, j’ai oublié de rendre grâce pour ce que j’avais reçu.

> En me rendant dans ce magasin, j’avais de l’argent pour deux étagères. Ce n’était absolument pas comme les fois où je me retrouve à la caisse en train de devoir renvoyer des produits alimentaires en rayon parce que le total dépasse ce que j’ai dans le porte-monnaie. Ces fois là, personne ne vient à mon secours comme ce jour là au Wal-Mart…

Et pourtant, malgré mon idolâtrie, malgré mon ingratitude, Dieu a choisi de me bénir par l’intermédiaire de cette femme. Par son geste, Il m’a démontré son incommensurable Amour et sa miséricorde sans failles. Ce n’est pas de la somme que je parle ici, mais bien du geste. Au travers de cet incident, voici le message que Dieu avait pour moi, clairement entendu dans mon coeur depuis ce fameux jour :

Ma fille bien-aimée, Je connais tes besoins, Je connais tes déceptions. Mais Je veux juste que tu apprennes à compter davantage sur Moi que sur des choses extérieures. Par cet incident, Je veux que tu comprennes que Je suis là, près de toi, en tout temps, fidèle, aimant, conscient de tes besoins… Et que Je peux utiliser n’importe qui, n’importe quand, n’importe où pour te bénir. Je ne suis pas limité par une administration, Je ne suis même pas limité par ton ingratitude et Je peux même te bénir, que tu en ais besoin ou pas, que tu le veuilles ou non. Place ta confiance en Moi et en Moi seul. Je t’aime plus que jamais tu ne pourras le concevoir.

Et comme pour rajouter la cerise sur le gâteau, voici le verset que je reçois ce même jour :

De loin, l’Eternel s’est montré à moi : «Je t’aime d’un amour éternel, c’est pourquoi je te conserve ma bonté.»
– Jérémie 31:3

Et voici le texte de ma dévotion matinale de ce jour là :

[…] C’est ici le chemin – le chemin d’un avenir qui paraît incertain et des pas facilement hésitants. C’est mon chemin…
Dans ce chemin, bannissez toute espèce d’appréhension de l’avenir. Sachez que vous serez conduits. Sachez que tout vous sera montré en son temps. Je vous en ai fait la promesse. Dieu appelle – Ed.Baconnière.

Et les étagères? Je les ai délicatement montées et elles portent désormais toutes les chaussures de la famille. Les enfants connaissent leur histoire, ainsi que toutes les personnes à qui j’ai eu l’occasion de la témoigner. Je tenais beaucoup à l’écrire pour ne jamais l’oublier.

Dieu n’est pas un homme. Un homme, face à mon ingratitude m’aurait dit: “ok, puisque tu n’es pas reconnaissante pour ce que je t’ai donné, que tu juges que ce n’est pas assez bon pour toi, je vais donc te le retirer !
Non.
Mon Père ne m’a pas jugée, mon Père ne m’a pas condamnée, Il savait qu’une leçon comme celle-là aurait plus d’impact que n’importe quelle punition.

Notre Père céleste est bon. Oui, Il corrige, oui Il discipline, oui Il permet des épreuves souvent douloureuses et Il nous laisse assumer les conséquences des choix que nous faisons. Mais Amour Il est, Amour Il demeure, et sa bonté surabondera toujours sur l’étendue de nos iniquités.

Et cet argent? Les soins de santé n’ont pas pu tous être financés, mais nous avons comblé infiniment plus de besoins que je ne croyais la somme capable de combler.

Bien-aimées, Dieu vous aime, infiniment plus que vous ne le réaliserez jamais, que vous soyez à votre meilleur ou à votre pire.

Bénédictions!

La nourriture, cet Évangile

La nourriture, cet Évangile

Quand on regarde à la vie de Jésus, l’une des choses les plus frappantes est le nombre de fois où il a exercé son ministère autour d’une table. Et à bien y regarder dans nos propres vies, je crois que nous gardons toutes au moins une situation dans laquelle la nourriture a été la “Bonne Nouvelle”, pas pour son originalité ni même pour la beauté du décor dans lequel elle était servie, mais simplement pour le bien, le réconfort et la guérison qu’elle a transportés avec elle en nous, dans une circonstance particulière de notre vie et à travers des canaux humains de l’amour divin. Oui, la nourriture est une forme d’Évangile, et un repas servi avec amour et attention peut être un puissant véhicule de la tendresse divine pour ceux qui le reçoivent.

Je partageais récemment avec des amis sur la question, et à l’issue de la discussion, je me suis prise à repenser à ces moments de ma vie où la nourriture a été la “Bonne Nouvelle” dont mon âme avait besoin.

En voici 5 qui m’ont particulièrement marquée.

1. Un encourageant cadeau de bienvenue

Il était temps pour nous de quitter la grande ville pour trouver le cadre dans lequel nous voulions nous épanouir avec notre famille qui s’agrandissait. Ce petit coin de l’Est de la France était tout ce dont je rêvais, à une grande exception près : la population semblait ne jamais y avoir vu de Noirs ! Partout où j’allais, les gens se retournaient sur mon passage et me dévisageaient telle une extra-terrestre. Les sorties au café, à la boulangerie du coin étaient devenues des épreuves pour moi. Nous étions là depuis une semaine seulement que déjà je regrettais amèrement notre choix de nous établir dans cette ville. Nous habitions un cadre de rêve dans un magnifique et vaste appartement, mais qu’était-ce tout cela si quand je dînais au restaurant avec mon mari, les gens s’arrêtaient de manger pour me dévisager, peut-être pour voir si la sauvage que j’étais savait tenir ses couverts? J’étais devenue paranoïaque et j’ai très vite pris la décision de rester enfermée chez moi.

Un matin, j’ouvre la porte d’entrée pour sortir prendre mon courrier et que vois-je? Une magnifique tarte aux myrtilles cuisinée maison et déposée devant notre porte par notre voisine du dessus dont nous n’avions pas encore fait la connaissance. C’était une vieille dame de 75 ans au caractère bien trempé, mais qui s’est très vite donnée pour mission de devenir notre “mamy”. Ce geste, cette tarte, m’ont réconfortée à un point que je ne saurais décrire. Je n’aime pas particulièrement les myrtilles, mais après des débuts difficiles avec la population de cette ville, cette attention m’a redonné espoir. Les tartes devant la porte d’entrée se sont multipliées, de même que les belles amitiés dans la région.

2. Le réconfort après la perte

Six années étaient passées et ma santé ne s’était toujours pas améliorée comme je l’espérais. Las d’attendre, nous avions décidé de sauter le pas et d’agrandir notre petite famille avec un deuxième enfant. Treize semaines plus tard, nous devions déjà dire adieu à ce petit être qui se développait en moi et dont nous avions déjà commencé à préparer l’arrivée, tellement nous étions heureux…
Cette douloureuse perte m’a dévastée, mais le Seigneur dans sa bonté m’a permis de retomber enceinte trois mois plus tard. La difficile épreuve des nausées et vomissements sans fin a vite fait suite à la joie de cette nouvelle grossesse. Je passais mes journées alitée et seule, le mari au travail et bébé 1 à l’école. Un couple voisin, ne m’ayant pas vue depuis plusieurs semaines nous invita à dîner. J’acceptais à reculons, craignant de vomir dès la porte d’entrée à cause des odeurs de nourriture. Deux surprises m’attendaient: non seulement aucune odeur ne m’incommoda, mais de plus, moi qui m’attendait à un simple apéro entre voisins, je découvris avec ravissement un service quatre étoiles ! La table, la vaisselle, les bougies et le repas servis avec soin… Un dîner plus que parfait ! Notre hôtesse avait mis les petits plats dans les grands, mais pas pour nous impressionner. Je sentis en elle un profond et sincère désir de nous faire passer un bon moment et de nous manifester leur affection. Je ne me souviens plus de ce qu’on a mangé, mais je sais avoir passé l’une des plus belles soirées de ma vie à un moment où mon âme et mon être tout entiers en avaient désespérément besoin.

3. Le soutien dans un grand combat

Nous étions depuis un an dans notre nouveau pays, heureux de commencer enfin cette nouvelle vie à laquelle nous aspirions depuis de nombreuses années, quand soudainement tout a été remis en question. Suite à des complications administratives, nous avons dû faire face à six longs mois d’incertitudes quant à notre situation, de chômage et d’audiences au tribunal.
Parallèlement, nous faisions nos premiers pas dans notre nouvelle église où personne ne nous connaissait. Et pourtant. Dès qu’ils furent au fait de notre situation et du combat qui s’annonçait devant nous, ce couple a pris l’initiative d’inviter spontanément chez lui notre famille de six, après la réunion du dimanche.

Autour d’un repas simple fait de salade, légumes et trempette, nous avons été écoutés, encouragés et aimés comme nous ne l’avions plus été depuis longtemps. Ce partage a contribué à me donner la force d’affronter ce qui nous attendait. Nous n’étions plus seuls. Un autre couple s’était joint à nous et après le repas, nous avons partagé une après-midi de prière intensive, après-midi au cours de laquelle nous avons vu le coeur de nos hôtes, déterminés à aimer et à intercéder comme Christ. Et six mois après, notre victoire: une situation administrative rétablie et une famille en Christ que nous aimons profondément.

4. Pour des adieux bouleversants

Je ne l’ai connue que quelques mois. Nous sommes nées le même jour et par un merveilleux “hasard”, nous avons fait connaissance. De nombreuses similitudes de vie et de parcours ont vite fait de nous rapprocher. Il n’aura fallu que 2 rencontres pour qu’une profonde amitié nous unisse, ce type d’amitié qui sonne comme une évidence, une rencontre orchestrée par Dieu, et cela nous en sommes toutes les deux convaincues.

Puis vint le temps de la séparation. Elle devait déjà retourner chez elle après un temps de formation douloureux mais riche en leçons diverses, comme le Seigneur en a le secret. Je savais ce moment inévitable et j’avais essayé de m’y préparer autant que possible. Nos échanges allaient me manquer, son rire franc, sa douceur, son écoute et la force de son témoignage… Une amitié qui m’a marquée pour la vie.

Elle décida de venir me faire ses adieux à la maison. Et elle ne vint pas les mains vides : une bouteille d’un succulent vin rouge, mes chocolats préférés et une carte remplie de paroles de vie. Elle avait appris à si bien me connaître en seulement trois mois ! Ce cadeau était à son image et tout ce que j’aime. Ma tendre amie avait la douceur du chocolat, la force d’un vin de caractère et la vulnérabilité des mots d’une carte rédigée avec grand soin pour semer dans la vie de quelqu’un. Tous les attributs du coeur de Dieu, d’une soeur qu’on n’oublie pas. À chaque bouchée et à chaque gorgée, je me repassais avec gratitude cette inoubliable rencontre que Dieu a permis dans ma vie.

5. Après une saison très rythmée

Je voyais avec tristesse les vacances d’été se dérouler et malgré tous mes efforts, je ne pouvais toujours pas intégrer le mot “vacances” à mon vocabulaire. Je m’étais engagée à servir le Seigneur en tout temps, et Il semblait m’avoir prise au mot. Je multipliais les rencontres au gré des personnes qu’Il m’envoyait et j’en ressortais toujours plus riche spirituellement et humainement parlant, mais tout de même épuisée physiquement.

J’accueillis son invitation avec beaucoup d’hésitations. Elle voulait apprendre à me connaître et juste prendre du temps avec moi. Étant en mode “service”, je l’avais abordée comme une journée de “gâchis” que j’aurais peut-être pu consacrer à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui était vraiment dans le besoin. Je n’avais tout simplement pas réalisé à quel point j’étais aussi devenue cette personne…

Je me rendis donc chez elle. Du haut de ses 75 ans qu’elle ne fait absolument pas, elle m’accueillit avec la joie débordante qui ne la quitte jamais. Son petit appartement joliment décoré était à lui seul une invitation à la détente. Je pris place dans son fauteuil berçant et il ne fallut pas longtemps pour que je me laisse aller au réconfort qui m’était offert avec tant d’empressement. Les oiseaux qui chantent, le silence juste troublé par nos conversations et rires joyeux, le chat qui ronronne et qui semble ne pas vouloir me quitter…

Puis, le repas. Un riz aux légumes, des crevettes à la sauce piquante et une crème glacée à la vanille recouverte d’une succulente confiture de fraises maison. Et autour de sa table, juste elle et moi, et les nombreux échanges et témoignages d’une vie bien remplie dans le Seigneur. J’étais arrivée à 13h et je la quittais vers 23h, infiniment bénie qu’une femme ait tenu à me consacrer sa journée et pour tout le coeur qu’elle a mis à manifester l’amour de Dieu à la leader de ministère épuisée que j’étais.  N’ayant ni mère, ni soeur, ni tante, ni grand-mère près de moi, ce fût l’un des plus beaux cadeaux de mon année!

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Dans la course aux “grands ministères” que mènent de nombreux chrétiens de ce siècle, il est très facile de mépriser le “ministère des petites choses” qui produit pourtant de grands impacts. Jésus ne manquait aucune occasion de faire du ministère et le fait qu’Il choisissait souvent de le faire autour d’un repas, une situation ordinaire de notre vie de tous les jours, nous enseigne sur la simplicité de l’Évangile. En effet, n’est-ce pas un miracle en soi qu’une âme épuisée, assoiffée et découragée puisse être restaurée en quelques bouchées ?

Ne méprisons jamais la portée d’un repas simple offert avec amour dans la vie de quelqu’un. Soyons cette invitation, offrons humblement à Christ nos cinq pains et nos deux poissons et regardons-le nous transformer en un puissant instrument de bénédictions pour les autres, et pour nous-mêmes !

Et vous? Dans quelles circonstances avez-vous vécu la nourriture comme la Bonne Nouvelle?