À quoi carbure ta foi ?

À quoi carbure ta foi ?

La culpabilité est un sujet que je connais bien. Pendant des années, j’ai vécu sous ce joug au point de faire nombre de choix qui m’ont desservie et desservi ma famille. Les conséquences ont été terribles : la dépression, la perte de confiance en moi et l’idolâtrie en sont trois des plus destructrices. Lorsque Christ est entré dans ma vie, la première chose que j’ai réellement pu expérimenter, c’était la liberté qu’Il venait m’offrir. Du jour au lendemain, de nombreuses chaînes que je traînais depuis une décennie se sont brisées et j’ai su que plus jamais je ne pourrais laisser quoi ou qui que ce soit me priver de cette liberté. C’est un cadeau merveilleux qui m’a été offert par son sang et que je me dois de chérir plus que tout.

Il y a plusieurs mois, je parcourais le web lorsque je suis tombée sur une vidéo partagée par un pasteur. C’était un medley de cantiques très connus dont les paroles avaient été détournées pour soi-disant interpeller les Chrétiens sur leur hypocrisie vis à vis de Dieu. On s’y moque de ceux qui ne louent que le dimanche, de celles qui arrivent trop bien coiffées, maquillées ou manucurées à l’église et qui se voueraient donc un culte personnel… Et j’en passe. Ce partage m’a perturbée, tout simplement parce que j’ai trop bien vu et appris qu’il ne fallait jamais juger aux apparences et encore moins juger au cœur des gens. La Parole de Dieu est très claire à ce sujet, et pourtant, nombre de chrétiens s’estimant au dessus des autres ont adopté la culpabilité, la moquerie et le jugement pour faire passer des opinions personnelles. Et de ce que je sais, ce n’est pas le cœur de Dieu !

Moi, l’Eternel, j’explore le coeur, j’examine les reins pour traiter chacun conformément à sa conduite, au fruit de ses agissements. – Jérémie 17 : 10

Pour ce qui est de l’apparence physique, je sais que beaucoup s’appuieront sur 1 Pierre 3:3 pour justifier leur jugement.

Ayez, non cette parure extérieure qui consiste dans les cheveux tressés, les ornements d’or, ou les habits qu’on revêt, mais la parure intérieure et cachée dans le coeur, la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible, qui est d’un grand prix devant Dieu.

Cachée dans le cœur… Ces mots sont d’une importance capitale et ils sont nombreux à les oublier. Tout se passe dans le cœur. Et qui sait ce qu’il y a dans le cœur d’autrui  si ce n’est Dieu?

L’apôtre Paul met ici en garde les Chrétiens qui se fient à leur habit pour faire d’eux des moines! Si vous misez sur votre apparence pour faire de vous quelqu’un de pieux ou prouver aux autres à quel point vous êtes béni, vous avez tout faux. Car Dieu ne regarde pas à cela, Il regardera encore et toujours à votre cœur.

C’est pour cela qu’une approche comme celle de cette vidéo partagée me dérange…

  • La femme qui arrivera bien coiffée et maquillée à l’église le dimanche sera-t-elle moins croyante que celle qui arrivera débraillée ? Qui sait si pour elle, prendre soin de son apparence extérieure est un moyen d’honorer le Seigneur ? Qui connaît son cœur si ce n’est Dieu ?
  • L’homme qui se tiendra debout les bras croisés sans jamais desserrer les lèvres pendant la louange sera-t-il un Chrétien moins “bouillant” que celui qui gardera les bras levés pendant une heure ? Qui sait s’il loue ou non le Seigneur dans son intimité et au quotidien ? Qui connaît son cœur si ce n’est Dieu ?
  • La jeune fille perdue qui fait ses débuts dans la foi, mais qui lutte encore pour se libérer des diktats sociaux qu’elle affiche par un look jugé “déplacé” aura-t-elle une démarche moins sincère que celle qui aura scrupuleusement respecté le guide vestimentaire de la chrétienne parfaite ? Qui connaît son cœur si ce n’est Dieu ?
  • Le père de famille qui ne pourra venir à l’église qu’un dimanche sur deux parce qu’il cumule trois emplois pour faire vivre les siens et qui somnolera peut-être un peu pendant le culte aimera-t-il moins le Seigneur que celui qui n’a qu’un enfant, est financièrement à l’abri du besoin et a des horaires suffisamment aménagés pour multiplier les engagements à l’église ? Qui connaît son cœur si ce n’est Dieu ?

Tout cela pour dire que nous devons nous garder de juger les autres, car nous ne connaissons pas leur cœur et nous ne voyons toujours qu’un côté de la médaille. Cette vidéo et les gens qui ont choisi de faire passer un message en la partageant ont vraisemblablement oublié la Parole de Matthieu 7 : 1-2 qui nous dit :

Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez.

Ils ont aussi oublié qu’ils sont eux aussi concernés par la Parole de Romains 3:10 :

comme cela est écrit: Il n’y a pas de juste, pas même un seul;

Et tous ceux qui se laissent emprisonner par les attentes humaines qui leur sont imposées mettent l’opinion des Hommes avant celle de Dieu. Et cela, c’est de l’idolâtrie.

Car en effet, autant il est déplacé pour des Chrétiens de condamner des frères et sœurs sur la base de ce qu’ils jugent ne pas rentrer dans leur manuel personnel du parfait chrétien, autant le fait de donner la primauté au jugement des autres sur nous, même s’il est pastoral, est condamnable aux yeux de Dieu. Qu’on veuille l’admettre ou non, on fait ainsi inévitablement passer le regard des autres avant celui de Dieu et nous vivons ensuite notre foi dans une foncière hypocrisie.

Exemples

  • Si toute la semaine, je me maquille et manucure mais que le dimanche, pour donner une apparence pieuse j’arrive à l’église toute négligée pour que le pasteur voit que je fais passer Dieu avant mon apparence, je suis hypocrite et je marche à la culpabilité.
  • Si malgré tous mes efforts, je n’arrive pas à me centrer sur la louange ce dimanche matin, mais que je hurle les paroles, sans aucune profondeur et en gesticulant dans tous les sens parce qu’il faut que je paraisse “bouillante”  malgré tout, je suis hypocrite et je marche à la culpabilité.
  • Si toute la semaine je me ruine la santé au ministère, mais que dès que je donne un verre d’eau à mon prochain je le chante sur tous les toits et je le lui rappelle à tout bout de champs pour le rendre redevable et pour être loué pour ma générosité, je suis hypocrite et je marche à la louange des autres.
  • Si tout simplement je change ce que je suis pour coller aux critères que m’impose un homme ou pour faire partie d’un cercle privilégié et sans en avoir reçu la conviction de l’Esprit, je suis hypocrite !

Alors, oui. Les Chrétiens tièdes, ça existe. Mais c’est entre Dieu et eux, car avec notre limite humaine, jamais nous ne pourrons savoir ce qui se passe réellement dans le cœur de quelqu’un. Le frère super impliqué à l’église, qui récite la bible en dormant, qui est de tous les ministères et que nous citons volontiers en exemple termine peut-être toutes ses soirées devant des films pornographiques ! La sœur pieuse et impliquée, toujours disponible, prête à soutenir et à encourager et que nous citons volontiers en exemple entretient peut-être une relation adultère depuis des années. Oui, nous devons nous interpeller intérieurement, nous devons nous corriger les uns les autres comme nous le demande la Parole, mais jamais dans un esprit de jugement et de condamnation ou pour essayer de transformer une personne à notre image. Ce n’est guère de l’amour que d’exiger de l’autre qu’il soit votre clone et de le condamner s’il demeure fidèle à ce qu’il reçoit de Dieu, c’est de l’orgueil.

Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. – Romains 3:23

Notre rédemption viendra de Christ seul, pas de ce que nous aurons réussi à satisfaire aux attentes de quelqu’un d’autre. Alors, arrêtons de dire “Amen” et “gloire à Dieu” telles des ponctuations à tout bout de champs ! Apprenons à nous servir de la sagesse que Dieu nous donne pour porter des réflexions éclairées et ne pas adhérer à tout et n’importe quoi sous prétexte que c’est une célébrité pastorale qui l’a dite. Celui-là même dont vous buvez chaque parole et chaque opinion sera jugé comme vous et il ne lui est pas demandé moins qu’à vous. Au contraire, il a une responsabilité vis à vis de Dieu sur la manière dont il guide les brebis du Seigneur et sur les motivations qui animent son cœur lorsqu’il le fait ! Il n’est par ailleurs pas plus proche du Ciel que vous et il n’a pas plus la faveur de Dieu que vous. La bible est claire à ce sujet (Romains 2:11), car devant Dieu il n’y a pas de favoritisme. Nombreux sont ceux qui se glorifient en se plaçant au dessus des autres de part leur titre ou du haut du piédestal sur lequel nous pouvons les mettre par notre refus de garder une sage distance sur les pouvoirs qu’on leur attribue. Nous nous rendons esclaves de leur jugement et modelons notre foi et ses manifestations en fonction de leur regard et de leurs exigences, exigences qu’ils ne s’appliquent pourtant pas forcément à eux-mêmes. Il est bien loin, le principe d’humilité qui nous rappelle pourtant Marc 10:44

Et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous.

Bien-aimées, soyez convaincues de votre identité en Christ et ne laissez jamais personne vous en priver. Votre référence doit être la Parole de Dieu et rien d’autre, et vous devez tout évaluer à la lumière de cette référence et oser rejeter ce qui s’en écarte et cela d’où et de qui que ça provienne ! Car de toutes les manières, tout ce qui est humain est par définition susceptible d’être entaché tant que nous vivons encore dans notre chair et dans ce monde. Votre foi doit être une foi libre, libre des exigences et jugements humains, soumise au seul regard et au seul jugement divin.

Assurons-nous donc toujours d’avoir un cœur droit devant le Seigneur. Ayons sa Parole pour seule référence et ce quelques soient les opinions que peuvent avoir les autres de nous, de nos attitudes, de notre apparence, de ce qu’on mange, de la manière dont on se tient pendant la louange ou même des tableaux qui décorent les murs de notre maison ! Vous n’avez rien à prouver à personne. Adoptez les paroles de l’Apôtre Paul lorsqu’il dit :

Pour ma part, il m’importe très peu d’être jugé par vous ou par un tribunal humain. Bien plus, je ne me juge pas non plus moi-même. Ma conscience, il est vrai, ne me reproche rien, mais ce n’est pas pour autant que je peux être considéré comme juste. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi ne portez aucun jugement avant le moment fixé, avant le retour du Seigneur, car il mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions des cœurs. Chacun recevra alors de Dieu la louange qui lui revient. – 1 Corinthiens 4:3

 

Photo by Brooke Cagle on Unsplash

Vivre dans l’adversité – par Cynthia Audal

Vivre dans l’adversité – par Cynthia Audal

J’ai lu ma Bible complètement plus d’une fois dans ma vie. Pourtant, il y a des passages ou des personnages bibliques qui ne m’interpellent pas vraiment. Subitement, un événement arrive et vous êtes confrontés à la même réalité que cette personne. Dans mon cas, je parle spécifiquement de Job. Il est le modèle de souffrance, de perte, de tristesse profonde et de trahison. Parallèlement, il a fait preuve de fidélité envers Dieu, de foi et de persévérance. Il passe au travers de tribulations atroces, parce que Satan avait mis Dieu au défi.

L’Éternel dit à Satan : as- tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a personne comme lui sur la terre ; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. Et Satan répondit à l’Éternel : est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu ? Ne l’as- tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui ? Tu as béni l’œuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays. Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face. L’Éternel dit à Satan : voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Éternel. - Job 1:7-12

J’ai lu à maintes reprises ce chapitre sans voir l’essence du message et comment il s’appliquait dans ma vie et mon quotidien. Maintenant, je lis cet extrait et je m’y retrouve…

En février 2016, on m’annonce que j’ai une maladie chronique qui affecte mon système immunitaire et attaque mes muscles. Pour cette raison, j’ai de la difficulté à utiliser les mes membres inférieurs et supérieurs de mon corps. Pour faire suite à l’aggravation de mon état de santé, j’ai une faiblesse généralisée qui nuit à ma mobilité physique. Je suis en cours de traitements médicaux agressifs et je crains quotidiennement d’avoir des complications reliées à la médication. Les médecins sont optimistes et j’ai la chance d’avoir des professionnels compétents qui s’occupent de moi. Mais encore…

Cette semaine, j’ai pris le temps de relire Job et de m’attacher à cet homme de foi. Et maintenant, je le comprends vraiment.

Comme nous tous, il se pose cette simple et unique question : pourquoi moi ?

Dans les premiers chapitres, on entend le discours de sa femme et ses amis. Moi, je restais accrochée au cri du cœur de Job. Il voulait trouver la place où il a mal agi pour y remédier et retrouver une vie normale.

J’agis et pense comme lui trop souvent.

En tant que chrétienne, on pense que connaître la vérité ou avoir une relation avec Dieu nous épargne des malheurs. Je vais être franche avec vous: c’est un mensonge et il faut enlever ce concept dans votre façon de penser.  J’ai lu cette référence dans les Psaumes et ce fut une révélation !

L’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Éternel l’en délivre toujours. Il garde tous ses os, aucun d’eux n’est brisé. – Paumes 34 : 18-20

Malheureusement, le juste vivra des tribulations comme cet homme de Dieu et il n’y a pas d’exception. On n’aura probablement pas la raison de ces attaques dans nos vies, mais j’ai réalisé qu’avoir des réponses ne va pas changer la situation ou le cours de l’histoire. L’ennemi cherche à nous éloigner de Dieu pour être pris dans la douleur la souffrance, la colère et la tristesse profonde; il cherche à briser quelque chose de vital et d’important : l’intimité parfaite avec Dieu.

À la fin du livre, Dieu se révèle à Job. Il lui rappelle sa fidélité et qu’il est maître de tout. Dieu se présente comme étant un ami et sa justice. Il veut son bien autant que lui. Je suis touchée de voir la restauration dans la vie de Job et il retrouve tout ce qui lui a été volé par l’ennemi (Jean 10:10).

Aujourd’hui, dans cette période dans ma vie, j’ai compris ces points.

1. Vouloir connaître la raison de mon malheur n’aide à rien. On se questionne souvent pour savoir la raison de nos souffrances. À quel niveau a-t-on mal agi pour remédier aux problèmes ? Nous oublions que la douleur, la maladie et la souffrance sont une conséquence du pêché (Romains 6:23).

2. Questionner la nature de Dieu amène le doute et la peur. Nous avons de la difficulté à voir la bonté et l’amour parfait de notre Père céleste (1 Jean 4:8).

3. Rester prise dans les difficultés nous empêche d’avancer. Prisonnières de nos circonstances, nous sommes portées à vouloir tout arrêter. Nous regardons notre vie comme une finalité et la fin d’un meilleur avenir (Jérémie 29:11).

Malgré la maladresse de Job, je suis inspirée par :

1. Son désir d’un dialogue avec Dieu. Il ne faut pas avoir peur de Lui parler. Il cherche à avoir une relation avec Dieu. Il nous poursuit constamment (1 Jean 4:19).

2. Il n’a pas pris à la lettre les commentaires et les suggestions de son entourage. Vous serez étonnés ce que des gens et même des chrétiens vont dire lorsque vous vivez des tribulations. Il faut faire preuve de discernement en tout temps.

3. Il reste accroché à Dieu parce qu’Il est son seul appui.

Pour terminer, la vie de Job est une inspiration de persévérance et de ténacité.

Dieu nous montre son amour et sa fidélité. Il ne change pas et ne laisse pas le malheur arriver pour son bon plaisir. Au contraire, il a toujours eu un plan de rédemption pour l’humanité. Celui-ci est la mort de son fils unique à la Croix.

Photo by Andrew Neel on Unsplash


Pourquoi et comment je fais le carême


Pourquoi et comment je fais le carême

Il y aura deux types de lecteurs pour cet article : ceux qui liront dès le titre avec la conviction d’avoir trouvé une de ces chrétiennes  « catholisée » qui n’a rien compris à l’Évangile de Jésus-Christ. Ils penseront trouver dans cet article de quoi me jeter la première pierre et prier pour “mon âme égarée”. Puis, il y aura ceux qui liront avec une saine curiosité et avec discernement, des chrétiens qui comme moi ont appris qu’un chrétien mature ne doit jamais jeter le bébé avec l’eau du bain. Quelque soit la catégorie à laquelle vous appartenez, bonne lecture !

J’ai décidé d’écrire cet article, car il s’inscrit dans la démarche intentionnelle dans laquelle je suis depuis quelques années, et dans le but d’inspirer celles qui veulent la poursuivre. Il est si facile dans nos quotidiens chargés de manquer la conscience de Dieu et nos bonnes intentions spirituelles en nous laissant submerger par les multiples « urgences » qui hurlent notre nom ! Je prends tout ce qui me permet d’être intentionnelle et de cultiver ce que j’appelle une “conscience de Dieu” dans les moindres petits instants de ma journée.

Comme beaucoup, j’ai grandi dans une culture catholique. Je parle bien de « culture » parce que ma famille ne fréquentait pas l’église. Nous étions ce qu’on appelle couramment des « croyants non pratiquants ». Dès l’âge de dix ans et pendant environ un an, je me suis rendue seule à la chapelle de notre quartier où j’ai développé un immense intérêt pour Dieu. Je n’ai pas eu le temps d’y apprendre grand chose des rituels et autres conventions. Tout ce que je sais, c’est que j’aimais la solennité des lieux et j’y ai développé une grande révérence envers Dieu. J’y ai appris l’importance de l’introspection et de la contemplation et ce sont deux disciplines spirituelles qui ont gardé une place majeure dans ma vie chrétienne tant elles me bénissent. Mon parcours catholique n’aura duré que très peu de temps. Je suis née de nouveau bien plus tard et après de nombreuses années de vie sans réelle relation avec Dieu et sans fréquenter d’église, toutes dénominations confondues. Mais après toutes ces années dans l’Église évangélique, malgré toutes les bonnes choses qu’on y trouve, l’un des plus grands travers à mon sens, c’est l’énorme emphase qui est constamment mise sur le « Faire » et pas assez sur “l’Être”. On reproche aux Catholiques de poursuivre un salut par les oeuvres. Pourtant, l’Église évangélique, bien qu’elle soutienne à juste titre le Salut par la grâce seule, met tellement l’accent sur le « fruit » que les chrétiens ne se définissent plus que par leurs accomplissements et les récompenses qu’ils en espèrent ici-bas ou au Ciel. Il y a une juste mesure qu’il faut trouver en toutes choses. Je l’ai appris, souvent durement. Et c’est pourquoi je ne jette plus précipitamment le bébé avec l’eau du bain. Dieu m’apprend à discerner. Je ne hurle plus au scandale ni ne voit trente six mille démons à la seule mention du mot “catholique”, mais j’apprends à retenir ce qui peut être bon.

L’une de ces bonnes choses, c’est le calendrier liturgique qui aide à cultiver une vie chrétienne intentionnelle. L’année n’est plus seulement un ensemble de jours et de saisons qui défilent inexorablement et que nous terminons souvent en nous demandant quand et où elle est passée. Les différents moments spirituels marqués par le calendrier liturgique aident à s’arrêter, à sortir du tourbillon de nos quotidiens, pour “savoir qu’il est Dieu”. Si vous êtes honnête avec vous-mêmes, vous savez que malgré toutes vos résolutions, vos bonnes intentions et votre belle planification, vous arrivez rarement à appliquer la discipline de mémoire, de gratitude, de jeûne et de prière que nous devons poursuivre en tant que Chrétiens. Et parce que nos réalités de vie nous rattrapent bien souvent malgré nous, des temps précis dans l’année qui nous invitent à nous arrêter sur un élément fondamental de notre foi chrétienne sont à mon sens des moments à considérer, peu importe qui en a lancé la tendance.

C’est pourquoi j’ai depuis peu décidé de marquer des saisons comme l’Avent et le carême pour vivre avec ma famille, des temps de célébration intentionnelle. Noël et Pâques ne nous tombent plus dessus comme sortis de nulle part, comme interrompant brusquement le cycle sans fin de la roue dans laquelle nous tournons au quotidien. Ils me permettent de méditer bien avant la date officielle, sur les importants événements qui marquent ma vie chrétienne et de me préparer à les vivre avec la bonne disposition de coeur. Noël, par exemple, ne devient plus une simple réunion familiale au cours de laquelle on doit se montrer la parfaite hôtesse, servir les plats les plus raffinés dans la maison la mieux décorée et avec des invités dont on ne supporte pas la face le reste de l’année ! Noël devient une saison d’attente, d’accueil et de célébration simple à l’image de la simplicité de notre Sauveur.

Et Pâques? Les quarante jours de carême intentionnellement observés m’aident à méditer sur le sacrifice de Christ et à me souvenir d’où Il m’a tirée. Ce n’est ni pour moi ni pour mes enfants la fête du chocolat et encore moins celle des lapins qui pondent des oeufs. C’est Jésus qui a obéi à Dieu, a cheminé vers une douloureuse destinée, par pur amour pour nous, a porté la Croix de mes péchés et est mort pour que je puisse vivre. Pâques qui coïncide souvent avec l’arrivée du printemps et de la nature qui renaît est également un doux rappel de la résurrection. Christ n’est pas resté sur la Croix, Il est ressuscité et j’ai moi aussi accès à cette résurrection par ma foi en Lui.

Suivre le carême ne consiste donc en aucun cas à se flageller pour tenter de réaliser à notre tour une oeuvre qu’Il a déjà accomplie. Se souvenir d’où on vient et ce que Christ a porté et souffert à notre bénéfice nous garde dans une nécessaire humilité que beaucoup trop de chrétiens « arrivés » ont malheureusement perdu de nos jours. Célébrer la résurrection en zappant la crucifixion est aussi dangereux que de vendre un Salut par les oeuvres ou une grâce « cheap » à l’aide d’un évangile bonbon!

Je cherchais donc quelque chose de simple pour marquer ces temps de l’année liturgique, lorsque j’ai découvert cette couronne fabriquée par les jeunes fils d’une auteure chrétienne que j’aime beaucoup : Ann Voskamp. Cette couronne trône désormais sur la table de ma salle à manger, vingt quatre jours pour l’Avent et quarante jours pour Pâques. Chaque jour, les enfants déplacent la bougie en comprenant vraiment le sens, non seulement du parcours, mais aussi celui du jour de célébration vers lequel on se dirige. C’est devenu un jeu. C’est à qui se réveillera en premier le matin pour déplacer la bougie ! Mais c’est surtout une approche toute simple qui permet un discipulat passif, surtout avec les jeunes enfants. Et pour moi l’adulte, à chaque fois que je passe devant – c-à-d de nombreuses fois dans ma journée de mère au foyer – je remarque la petite statuette de Christ portant la Croix (ou de Marie enceinte et assise sur un âne à Noël), et je pense au verset inscrit sur la statuette:

Mais lui, il était blessé à cause de nos transgressions, brisé à cause de nos fautes: la punition qui nous donne la paix est tombée sur lui, et *c’est par ses blessures que nous sommes guéris. Ésaïe 53:5

Alors pour moi le carême cette année et toutes les autres ? Il se fait sans cendres, sans rameaux et sans jeûne. Juste un quarante jours intentionnels durant lesquels je me rappelle et j’apprends à mes enfants à se rappeler à quel point nous avons été aimés. Nous nous rappelons aussi que cette vie ne tourne pas seulement autour de 365 jours et 4 saisons, mais autour de Dieu et de son activité dans et pour le monde : Avent, Noël, Epiphanie, Carême, Pâques et Pentecôte. Nous conclurons ce carême le 12 avril prochain, avec une Pâque simple et joyeuse dont le mot d’ordre sera : gratitude.

 La couronne à Noël

Pâques est la fête la plus importante pour les Chrétiens. La vivre de manière intentionnelle chaque année, chacun à sa façon, est à mon sens la moindre des choses que l’on puisse faire pour signifier l’importance qu’on accorde au plus grand acte d’amour qui ait jamais été manifesté aux Hommes. En cette saison sans précédents de crise sanitaire mondiale, il est plus que jamais nécessaire de garder le focus sur Celui qui a vaincu tous les virus à la Croix. Et si c’est l’église catholique qui a donné le go à une tradition, si elle est bonne et m’encourage à me rapprocher davantage de Dieu pour me souvenir de ce qu’Il a fait pour moi et de ce que je possède désormais en Lui, alors je jetterai l’eau du bain, mais je garderai certainement le bébé.

Photo principale par Priscilla Du Preez on Unsplash

Et s’il fallait jeter l’éponge ?

Et s’il fallait jeter l’éponge ?

Dieu peut tout faire et il n’est aucune situation qui soit hors de son Contrôle.
Mais Dieu fonctionne dans une logique humano-divine qui fait qu’Il nous demande souvent d’être des participantes actives aux changements qu’on désire. Il nous donne le vouloir et le faire, ainsi que la force et la sagesse pour bâtir sur le chemin qu’Il nous trace. Il nous place dans un jardin et nous rend responsables de son entretien. Nous avons notre part à faire et Dieu assume la Sienne. Mais la plupart d’entre nous sommes habituées à vivre le dicton « Aide-toi et le ciel t’aidera », au point où il nous devient de plus en plus difficile d’identifier les situations où nous devons nous arrêter pour savoir qu’Il est Dieu.

Nous nous épuisons en effet dans des combats qui ne sont plus de notre ressort, alors que Dieu attend patiemment que nous jetions l’éponge pour Le laisser faire ce que Lui seul est capable de faire. Mais passer du « mode combat » pour tout abandonner à Dieu n’est pas toujours évident, à cause de notre chair qui vient s’interposer dans une démarche qui ne lui est pas naturelle. On espère toujours pouvoir faire une différence et on s’évertue à vouloir « aider » Dieu. Parfois, c’est un sain esprit de combativité qui nous motive, mais bien souvent, c’est la peur de lâcher-prise et l’orgueil de croire que nous pouvons encore faire une différence, même quand tout indique clairement le contraire. Il est toujours primordial d’identifier les motivations qui se cachent derrière vos plus pures actions.

Si Dieu travaille en effet régulièrement avec notre contribution, il existe néanmoins bien des situations où nous devons accepter de jeter l’éponge pour Le laisser agir, au risque de devenir nous-mêmes un obstacle au miracle pour lequel nous prions. Il est le Dieu de nos impossibilités, surtout lorsque ces impossibilités impliquent les facettes du genre humain que Lui seul peut transformer.

Alors, comment savoir si le moment est venu pour vous de jeter l’éponge pour laisser faire Dieu seul?

  • Est-ce que la situation en question implique la transformation d’une personne (caractère, attitudes, choix de vie, état d’esprit, etc)? Sachez que ce type de combat ne vous appartient pas, car le changement arrive la plupart du temps par une révélation suivie d’une décision à prendre par la personne directement concernée par le changement.
  • Est-ce que la situation en question est désormais hors de votre contrôle humain?
  • Avez-vous davantage de problèmes que de solutions?
  • Vous sentez-vous coincée dans une réalité insurmontable ?
  • Vous sentez-vous submergée quoi que vous fassiez?
  • Avez-vous l’impression que vos essais empirent davantage la situation plutôt qu’ils ne l’améliorent ?

Si vous avez répondu Oui à une seule ou à toutes ces questions, alors le moment est probablement venu pour vous d’abandonner le combat et de vous en remettre entièrement à la providence divine.

Voici quatre moyens bibliques à votre portée pour y arriver :

1. Tournez-vous vers Dieu, pas vers les hommes

Quand je suis dans la détresse, je cherche le Seigneur; la nuit, mes mains se tendent vers lui, sans se lasser; je refuse toute consolation. – Psaumes 77 : 3

Vous tourner vers les hommes ne sera qu’un énième moyen de tenter de régler la situation par vous-mêmes. Tournez-vous vers Dieu et attendez-vous à Lui seul, à la fois pour la solution mais aussi pour la consolation de votre coeur dans l’épreuve et pour la force de persévérer dans votre vie en attendant son Action.

2. Acceptez d’être faible

[…] car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. – 2 Corinthiens 12:10

Le monde vous dit que vous devez être forte et que vous devez être une « solutionneuse » professionnelle, sinon vous ne valez rien. Mais la pensée de Dieu est toute autre. C’est dans votre faiblesse qu’Il est fort et sa Puissance se révèle dans vos impossibilités humaines. Reconnaître vos limites et abandonner le combat à Dieu n’est pas un signe de lâcheté, c’est faire preuve d’humilité. Vous faites appel à votre Père pour régler une situation qui vous dépasse, parce que vous savez qu’Il a la solution à tout.

3. Arrêtez et sachez qu’Il est Dieu (Psaumes 46:11)

C’est un beau verset qu’on se plaît à afficher partout, mais la réalité est que nous ne le vivons pas forcément. Une part de nous est toujours en train de réfléchir à la chose que nous pouvons encore tenter en dernier recours. Un traitement, une parole, une action… On s’évertue à vouloir étendre nos limites humaines et cela nous fait perdre du temps, plutôt que d’apporter des solutions.
Savoir abandonner pour s’en remettre à Dieu n’est pas censé venir heurter notre orgueil, mais c’est au contraire une preuve de notre foi et de la reconnaissance de sa Souveraineté. Dans notre silence et dans notre repos, Dieu agit.

“C’est l’Eternel qui combattra pour vous. Quant à vous, gardez le silence!» – Exode 14:14

4. Faites-Lui confiance

Confie-toi en l’Eternel de tout ton coeur et ne t’appuie pas sur ton intelligence ! Reconnais-le dans toutes tes voies et il rendra tes sentiers droits. – Proverbes 3:5-6

Quand nos raisonnements et efforts humains ont montré leurs limites, la sagesse veut qu’on abandonne les rennes à plus sage et plus puissant que soi. Mais faisons-le dans une attitude de foi et non par résignation, en croyant vraiment qu’on n’abandonne pas à n’importe qui, mais bien à Celui à qui tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28:18).

Comment vivre en attendant que Dieu agisse ?

Photo by Scott Warman on Unsplash

  • Concentrez-vous sur votre présent et sur ce qui est à votre portée

L’attente n’est jamais passive. Les bontés de Dieu se renouvellent chaque matin et votre mission sur terre se poursuit chaque jour. Alors concentrez-vous sur ce que vous pouvez changer, cultivez votre jardin et vivez votre présent.

  • Continuez de prier

Pas pour avoir de nouvelles stratégies, mais pour que Dieu entretienne votre capacité à lâcher-prise et augmente votre foi en ce qu’Il va agir. Mais aussi pour être capable d’accepter sa Réponse, même si elle ne correspond pas à celle que vous espériez et pour pouvoir aller de l’avant.

  • Rendez grâce par avance pour le miracle que vous allez obtenir

L’action de grâce vous garde dans la bonne perspective, c-à-d les yeux rivés sur Dieu et non sur votre circonstance. De plus, elle appelle à l’existence le miracle que vous ne voyez pas encore. Rendez grâces en toutes choses et particulièrement dans vos impossibilités.

  • Occupez-vous de vous

Bannissez le « quand… » de votre langage ! N’attendez pas que la situation soit réglée pour aller de l’avant avec votre vie. Le temps ne vous attendra pas et les jours et occasions que vous manquez ne reviendront jamais. Prenez soin de vous, poursuivez l’appel et les projets que Dieu vous met à coeur, investissez en vous pour reprendre le dessus, que ce soit spirituellement, physiquement ou émotionnellement, entourez-vous de personnes qui vous aident à avancer. Vous n’aiderez personne en vous laissant aller. Ne faites jamais dépendre votre vie de celle de quelqu’un d’autre ou d’une circonstance.

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Abandonner pour s’en remettre à Dieu est un acte de foi qui demandera parfois bien plus de courage que pour continuer à se battre. Oser jeter l’éponge n’est pas une démission, c’est un passage de relai à Celui en qui nous plaçons véritablement notre confiance, Celui pour Qui rien n’est impossible. Savoir identifier les bons combats, ceux que vous devez mener et ceux que vous devez relâcher, est l’une des marques de la chrétienne mature. Et cette dernière n’aura jamais honte de sa faiblesse, car elle devient ainsi la plateforme idéale pour révéler la puissance de Dieu.

Photo de Retha Ferguson provenant de Pexels

Quand croire en Dieu fait trop mal

Quand croire en Dieu fait trop mal

Sa vie chrétienne était loin d’être un long fleuve tranquille. Une fois l’euphorie de la conversion passée, la surprise et la douleur provoquées par les nombreuses épreuves lui ont fait remettre en question son choix de suivre Jésus. Ce n’est pourtant pas comme si elle n’avait pas été avertie. Jésus a été très clair dans Jean 16:33 quand Il lui a annoncé qu’elle aurait des tribulations. Pour autant, le sort semble littéralement s’acharner sur elle. Il n’y a plus de répit. Les coups s’enchaînent et la Présence de Dieu semble s’éloigner. La paix promise dans Jean 16:33 n’est pas sa réalité, ni la victoire de Christ sur un monde qui semble s’écrouler autour d’elle…

Alors la joie des jours heureux cède la place à la tristesse et aux questionnements. Cette douleur est parfois si intense qu’elle en arrive à avoir besoin de ne plus croire en Dieu. Continuer de croire en sa Bonté, en sa Présence, en son Amour, en sa Puissance alors qu’Il semble se refuser à les lui manifester dans ses circonstances devient extrêmement douloureux, presqu’une nargue…

Car oui, la foi peut être extrêmement douloureuse et coûteuse. La marche chrétienne peut être au fil des saisons, extrêmement laborieuse.

Et oui, on peut aussi se sentir extrêmement déçue de Dieu quand la vie qu’on espérait en Lui ou le chemin qu’on pensait suivre selon Sa direction s’obscurcissent douloureusement; quand toutes les semences qu’on s’est évertué à planter dans la prière, le jeûne et le service sacrificiel semblent jetées aux orties par Dieu Lui-même; quand on se heurte inlassablement au silence d’un Dieu qu’on appelle jour et nuit au secours en priant ses promesses et sa Volonté, en vain…

Continuer d’avancer sur un chemin qui lui semble de plus en plus obscur et vain devient alors un véritable défi. Elle regarde de loin et avec une pointe d’envie les promesses de Dieu se réaliser dans la vie des autres et elle finit par croire qu’elle ne fait définitivement pas partie de ses priorités. Les versets d’encouragement perdent de leur sens, la Parole de son attrait. Prier ne représente plus aucun intérêt. Dieu devient celui du livre, celui des autres… Elle perd de son ardeur, de sa passion des débuts et elle se résigne peu à peu à se laisser engloutir par ce qui, semble-t-il, sera désormais sa triste réalité. Entendre de la bouche des “super chrétiennes victorieuses” que “Dieu la forme, la soumet au test…” devient un irritant auquel elle a envie de répondre par une gifle bien sentie. Elle est fatiguée des tests, fatiguée des formations… Elle aspire à un répit, à un peu de clarté, à se sentir réellement utile, à voir ses semences et ses efforts porter du fruit. Oui, dans ces moments là, continuer de croire en Dieu lui fait atrocement mal…

Mais le pire dans tout cela, c’est quand elle réalise avec stupeur que malgré tous ses efforts, elle n’arrive pas à cesser de croire en Lui!

C’est le grand dilemme de la vraie chrétienne, celle qui a réellement été saisie par Christ dont elle est devenue, comme Paul, l’esclave. Elle a beau vouloir lâcher, s’en détourner, rien n’y fait. Elle se surprend régulièrement à continuer d’espérer en Lui vaille que vaille, à guetter ses miracles et interventions dans l’ordinaire de son quotidien, à Lui adresser une prière, soit-elle faite de larmes, de soupirs ou même de hurlements de frustration. Quoi qu’elle fasse, bon gré mal gré, elle s’y cramponne. Le lien à Christ est réel et elle se retrouve à persévérer bien malgré elle.

Elle ne le réalise pas tout de suite, mais la douleur et la déception qu’elle ressent sont un puissant témoignage de ce qu’elle pense précisément ne plus avoir : la foi. La douleur serait-elle aussi intense si Dieu n’avait pas été réel pour elle au point où elle le SAIT capable d’agir dans ses circonstances? Car c’est précisément son apparent refus qui la frustre au point où de ne plus croire en Lui lui semble être un moindre mal.

On ne peut être blessé à ce point que par ceux qu’on aime sincèrement et qui ont la capacité d’atteindre profondément notre coeur.

Et c’est alors qu’elle se souvient…

– Elle se souvient d’avoir accepté de tout perdre si c’était pour Le gagner au moment de sa conversion.
– Elle se souvient d’avoir demandé à Christ de prendre sa vie et d’en faire tout ce qu’Il voulait.
– Elle se souvient d’avoir prié pour le brisement qui lui permettrait d’être un instrument utile et puissant entre Ses mains.
– Elle se souvient d’avoir chanté “Je m’abandonne” à l’église plus d’une fois et de tout son coeur.
– Elle se souvient d’avoir accepté de porter sa croix chaque jour en acceptant de suivre Jésus.
– Elle se souvient d’avoir choisi d’appliquer Matthieu 16:25 en perdant sa vie à cause de Christ plutôt que de la sauver.
– Elle se souvient d’avoir renoncé à sa vie, à ses propres rêves et ambitions pour ne marcher que dans la Volonté de Dieu seul.
– Elle se souvient de L’avoir invité à être Maître du chemin, Seigneur de sa vie et d’avoir choisi de croire que tout ce qui surviendrait n’échapperait pas à son Contrôle.
– Elle se souvient d’avoir renoncé à tout contrôler, ni ce qu’elle produit, ni les fruits qui en découlent et encore moins la mesure des résultats.
– Elle se souvient que son engagement devant Dieu consiste à accepter de mourir chaque jour de mille petites morts intérieures, jusqu’à ce que Christ puisse régner dans tout son être et sans aucun partage.
– Mais elle se souvient aussi d’avoir chanté de tout son coeur “Christ seul me suffit; la croix devant moi, le monde derrière moi“.  Elle ne peut plus revenir sur cette déclaration sincère faite de multiples fois à Dieu, car elle réalise que ses paroles l’ont irrémédiablement engagée devant Lui.

Et oui, croire en Dieu peut faire très mal. Mais ta réalité bien-aimée, c’est que si ta conversion a été sincère, malgré tous tes efforts tu ne pourras te défaire de l’amour que tu as pour Christ et encore moins de celui qu’Il te porte.

Alors, que faire face à la douleur de la foi ?

1. Prends le temps de faire le deuil : le deuil de tes rêves et ambitions, de l’idée que tu t’étais faite de ce que serait ta vie en Christ et de ta relation avec Lui, le deuil de ce que tu croyais que tu aurais construis ou atteint à ce stade de ta vie; le deuil des fruits que tu pensais avoir portés après tout ton investissement et tous tes sacrifices dans la vie de tes enfants, ta vie de couple ou dans le ministère. Pleure ce qu’il faut pleurer, le temps qu’il faudra. Exprime à Dieu ta déception, ta frustration et même tes doutes à son sujet. Contrairement à ce qu’on a pu te faire croire, te questionner sur Dieu, même après de nombreuses années de vie chrétienne, est bon pour ta santé spirituelle. Tes questionnements sont une aspiration à mieux Le connaître, à sortir du statu quo spirituel, et tu l’invites ainsi à te faire de nouvelles révélations. Prends le temps de faire ce deuil, c’est capital.

2. Après ton deuil, lève-toi, prends courage et agis (Esdras 10:4)! Essuie tes larmes et prends la ferme décision d’embrasser ta vie désormais pour ce qu’elle est, pas pour ce qu’elle aurait pu être. Ne te retourne plus sur un passé qui ne peut plus rien t’apporter, mais qui va plutôt te figer, comme la femme de Lot (Genèse 19:26). Mais ne regarde pas trop loin vers un avenir que tu ne peux contrôler.

3. Choisis d’avancer un jour à la fois, chaque jour par la foi. N’attends pas que tout soit clair et toutes les planètes bien alignées. Prends ce que tu as aujourd’hui entre les mains et va, action par action, en faisant la bonne chose suivante et en abandonnant absolument tout entre les mains du Seigneur. Fais du saint détachement ton allié: abandonne absolument tout ce que tu fais à la seule souveraineté de Dieu (utilité, projets, fruits, résultats…)! C’est une clé très efficace pour gagner en paix intérieure, en contentement et en simplicité dans ta vie.

4. Ne te culpabilise pas de ne pas pouvoir prier. Le temps est sans doute venu de garder le silence devant Dieu. C’est aussi une forme de prière, de soumission et d’adoration. Tais-toi et attends. Même si tu ne sais pas ce que tu attends, attends! Mais prends aussi le temps d’écouter et d’observer. Parfois, les réponses de Dieu sont totalement inattendues et différentes de l’idée qu’on s’en faisait.

5. Quand tu pourras recommencer à prier, prie sans relâche pour la bonne perspective, celle qui te permettra de voir dans l’éternité, c-à-d au delà de ce que sont les choses dans ta vie aujourd’hui. Prie pour que la conscience de ce qui t’attend au Ciel pour l’éternité soit plus profonde que la conscience de ce que tu vis dans cette existence temporaire.

Marcher avec Dieu n’est pas facile et les fruits de sa Joie ne sont pas encore la réalité de toutes. Mais ça en vaut la peine. Christ en vaut la peine! L’Éternité en vaut la peine!

Le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables.
1 Pierre 5:10

Bénédictions!

Qu’as-tu fait de la grâce ?

Qu’as-tu fait de la grâce ?

La quête de perfection est l’un des grands maux de ce siècle, et celui qui éteint la flamme dans le coeur de nombreuses chrétiennes découragées. Quand on aborde la vie et tout ce que l’on fait en se mettant la pression d’un objectif particulier à atteindre, on se dispose inévitablement à l’échec, à la déception et au découragement. Idem lorsqu’on établit pour soi-même, ou pire suivant les autres, des critères d’un idéal à atteindre en oubliant que chacune de nous est unique et a une destinée unique. Demandez-moi comment je le sais…

J’étais de celles qui se fixaient des objectifs hallucinants! Par exemple, enceinte de mon premier enfant, j’avais décidé d’être une mère parfaite. J’avais lu une bibliothèque entière de manuels et parcouru de nombreux sites “d’experts” avant même qu’il ne vienne au monde. J’avais juste oublié un détail capital: chacun de mes enfants serait unique et le manuel me serait délivré par leur Créateur au fur et à mesure que je progresserais moi aussi dans ce rôle si important aux yeux du Seigneur. Et ce progrès allait me demander un coeur humblement disposé à apprendre en continue, mais surtout une capacité accrue à comprendre et à accepter la grâce…

Et il en va de même dans de nombreux domaines de la vie et de notre marche avec Dieu.

Nous sommes nombreuses à croire à tort que Dieu exige de nous une certaine perfection. Peut-être qu’une mauvaise compréhension de Matthieu 5:48 en est la raison: soyez parfait comme votre Père céleste est parfait. J’ai même eu le témoignage de jeunes convertis qui avaient longtemps hésité à sauter le pas, parce qu’ils avaient cru qu’il était nécessaire qu’ils atteignent une certaine “perfection” avant d’être acceptés par Dieu. Un mensonge que l’Ennemi se plaît plus souvent qu’on le croit à cultiver dans l’esprit des non-croyants pourtant “ouverts”, mais qui hésitent encore à s’engager avec Dieu. Ils se sentent disqualifiés en pensent devoir rassembler des critères d’une fausse “perfection” que malheureusement de nombreux croyants leur donnent comme modèle.

Et c’est cette réalité à laquelle font aussi face de nombreuses chrétiennes déçues d’elles-mêmes et de leur marche spirituelle. Beaucoup ont l’impression de faire « un pas en avant et quinze en arrière », que leur vie ne progresse pas et que Dieu ne se manifeste pas dans leur parcours. Ce qui n’est quasiment jamais le cas.

La réalité, c’est que un Seul est parfait: Jésus-Christ. Et la perfection à laquelle Matthieu 5:48 nous appelle, c’est d’abord celle d’une foi parfaitement placée en Celui qui est parfait. La seule perfection que nous soyons jamais capable d’atteindre dans cette vie est celle qui passera à travers Jésus-Christ. Tout le reste est vain et source d’une déception continue qui n’aura d’autre effet que de nous éloigner de la foi que nous finirons par trouver trop contraignante.

Alors que nous étions encore pécheurs…

Mais voici comment Dieu prouve son amour envers nous: alors que nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. – Romains 5:8

Alors que nous étions encore pécheurs… Six petits mots qui constituent la Vérité qui libère celles atteintes du syndrome du perfectionnisme aigu.

Christ n’a ni exigé, ni attendu notre « perfection » pour nous aimer ou pour décider de mourir pour nous. Alors d’où vient cette idée qu’une fois sauvées, nous devrions poursuivre une « perfection » faite de mains d’hommes et renoncer par ce fait à cette grâce manifestée dès le commencement? D’où vient ce désir de retirer des mains de Christ le droit qu’Il a acquis de nous transformer selon son processus et son propre timing? Son rôle dans nos vies s’arrêterait-il à notre Salut?

Ce mensonge courant dans lequel nous tombons vient des influences et discours démesurés auxquels nous sommes exposées. Aujourd’hui, il est tellement question de performance et d’efficacité pour le Royaume qu’on a perdu de vue Celui qui nous donne l’inspiration, la force, fixe les objectifs à atteindre et évalue le résultat selon des critères qui sont tellement différents des nôtres!

C’est Dieu seul qui transforme par la puissance de son Saint-Esprit et qui nous fait atteindre les objectifs propres à la destinée qu’Il nous a réservée. Et le seul chemin qu’Il nous trace est celui de la grâce dans laquelle nous pouvons cheminer avec une paisible confiance en son Amour et en sa Puissance active dans nos vies, en gardant le coeur ouvert, disponible et disposé pour tout ce qu’Il souhaitera y faire, en l’aimant avec la simplicité de l’enfant et en Lui obéissant avec la spontanéité du serviteur confiant. Il est la perfection et Lui seul nous y amène. Rappelons-nous ces vérités quand nous serons tentées de nous décourager face à une apparente absence de progrès dans nos vies.

Une histoire de perspective

Les témoignages de guérison, de restauration et de transformation que nous avons coutume d’écouter nous laissent parfois cette fausse pensée que tout se produit toujours soudainement. Certes, Dieu guérit encore miraculeusement aujourd’hui, mais dans la majeure partie des cas, tout se déroule dans un processus. Et le grand miracle devenu évident pour tous n’est finalement que l’aboutissement de nombreux petits miracles auxquels l’on n’a pas forcément prêté attention.

Tout est donc question de perspective. Dieu ne nous transforme pas toujours du jour au lendemain. Dans la vie chrétienne, il est souvent question de processus et d’apprentissage, et la leçon n’est bien souvent acquise qu’au bout de nombreux allers-retours. Comprendre cela nous aidera à porter un regard de grâce sur nos propres vies et à embrasser la grâce que Dieu Lui-même nous offre continuellement.

Porter une attention particulière à nos petits progrès quotidiens nous fera voir dans chaque journée les « petits » miracles que Dieu opère, nous aidera à nous appuyer sur sa Fidélité et nous motivera à persévérer. Dieu agit chaque jour dans nos vies quand on Lui laisse la place nécessaire. Et chaque jour, nous faisons des progrès. Il s’agit d’apprendre à les voir.

Ainsi, bien-aimée, si ton coeur est sincère devant Dieu et que tu as réellement fait de Lui le Seigneur de ta vie, rejette le mensonge selon lequel tu ne fais aucun progrès dans ta vie. Ce n’est pas parce que tu ne les vois pas qu’ils n’existent pas. Mets de côté tes critères d’évaluation. Mets de côté ta propension à la comparaison. Apprends à discerner les mouvements de Dieu dans ta propre vie et à consigner les moindres petites avancées, même si elles te semblent dérisoires. Souviens-toi aussi constamment de la Fidélité de Dieu dans ton passé. Ernest Renan disait « Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un profond respect du passé. ». Ton Dieu est le même aujourd’hui qu’hier, et éternellement. Tu n’es plus celle que tu étais lorsqu’Il t’a sauvée. S’Il t’a transformée jusqu’ici, pourquoi s’arrêtait-Il de le faire aujourd’hui? Accorde-Lui du temps et accorde-toi la grâce. Mais en attendant, persévère dans ses voies, poursuis l’excellence avec ce qu’Il t’a déjà donné, n’accepte aucun compromis, et comme le dit si crûment Proverbes 26:11, ne permet à rien ni personne de  faire de toi le chien qui retourne à son vomis (je sais, cette image est dégueulasse mais tellement puissante!).

Dans le Royaume de Dieu, celles qui progressent sont celles qui auront humblement laissé le Saint-Esprit oeuvrer en elles pour permettre à la gloire de Dieu de se révéler librement, selon l’approche et le temps déterminés par Lui seul.

Poursuis le progrès et non la perfection, et repose dans la paix du Seigneur. Il s’occupe de toi pour le meilleur, selon son temps et ses méthodes!

Découvre et procure-toi l’outil qui me permet chaque jour de garder une trace de mes progrès, même lorsqu’ils ne sont pas visibles au premier abord. Je l’ai conçu dans un temps de profond découragement face à mon apparent statu quo spirituel. Je prie qu’il te bénisse comme il me bénit.