par Gina Oum | Hospitalité
La parabole du Bon samaritain dans Luc 10: 25:37 est l’une des plus importantes du Nouveau Testament, car c’est elle qui illustre parfaitement la manière dont nous sommes appelées à traiter les autres, indépendamment de leurs origines, race, statut social, religion, apparence, etc.
La Parole de Dieu nous appelle à exercer l’hospitalité vis à vis de notre prochain. Et notre prochain, c’est toute personne qui ne soit pas nous-même : mari, enfants, famille, amis, connaissances… et étrangers ! C’est aussi simple que cela !
Il répondit: “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même.“ Luc 10: 27
Si notre aptitude à l’hospitalité nous semble évidente pour ceux que nous connaissons, force est d’avouer qu’il nous est plus difficile d’envisager de nos jours d’offrir l’hospitalité à de parfaits inconnus, de les faire entrer dans l’intimité de nos maisons, de les assoir à notre table et encore moins de les inviter à dormir chez nous ! La réalité moderne veut qu’on ait plus tendance à nous méfier des étrangers qu’à leur offrir spontanément l’hospitalité. Nous avons toutes vu passer des faits divers sordides et certaines d’entre nous avons été victimes de cambriolages ou d’abus de confiance. Alors la méfiance a tendance à devenir notre meilleure alliée.
Cependant, même si nos hésitations peuvent sembler légitimes, rendent-elles pour autant le commandement divin de l’hospitalité obsolète? Absolument pas !
La Parole de Dieu est intemporelle et s’applique aujourd’hui plus que jamais. À l’époque du Samaritain, il y avait aussi des brigands, des violeurs, des cambrioleurs, des gens malhonnêtes, des profiteurs…etc. Il y avait tout simplement des pécheurs, ces pécheurs dont nous faisons partie et si Christ est mort pour nous tous, alors ses commandements s’appliquent à nous tous ! Que serions-nous devenues si Christ s’était arrêté à des craintes en rapport avec notre nature ? Nous sommes appelées à aller au delà de nos craintes et à placer notre absolue confiance en Dieu, y compris pour nous protéger d’éventuels abus dont nous pourrions être victimes de la part de ceux à qui nous ouvrons notre porte. Et nous ne devons jamais renoncer à respecter un commandement divin, car nos prétextes ne feront jamais le poids devant Dieu.
Mais l’amour de Dieu est vraiment parfait en celui qui garde sa parole: c’est à cela que nous reconnaissons que nous sommes en lui. 1 Jean 2:5
L’hospitalité est donc d’abord une question de disposition de coeur. Quelle place accordons-nous aux autres ? À quel point voulons-nous imiter le coeur d’amour de Christ, Lui qui n’a fait aucun cas de notre état et qui nous a donné tout ce qu’il avait ? Si ce commandement est difficile de nos jours, c’est parce que c’est celui qui reflètera de manière évidente la réalité de notre identité chrétienne. Dieu est amour et dire que nous sommes ses enfants, faites à son image, c’est dire que nous aussi sommes amour. Aimer c’est donner, aimer c’est partager, aimer c’est aider, aimer c’est Le révéler.
[et] Il n’y a pas de peur dans l’amour; au contraire, l’amour parfait chasse la peur, car la peur implique une punition. Celui qui éprouve de la peur n’est pas parfait dans l’amour. 1 Jean 4:18
Les personnes à qui nous pouvons offrir l’hospitalité ne manquent pas : une voisine, une collègue de travail, une amie en détresse, la caissière du supermarché, une soeur en Christ nouvellement arrivée dans l’église, des missionnaires de passage dans notre ville, une sans-abri…etc. Offrir de son temps, offrir de sa compassion, de son écoute, offrir un repas, servir à la soupe populaire, offrir une visite ou même une chambre dans notre maison sont autant d’actes d’hospitalité que nous pouvons poser chaque jour autour de nous. Je vous encourage à développer le concept “Soeurs à table” principalement dans le but de tisser des liens entre femmes à l’église, accueillir les nouvelles et sortir de l’isolement celles qui ont besoin d’un réseau d’écoute et d’entraide. Mais rien ne vous empêche de profiter du concept pour oser inviter des inconnues non-chrétiennes qui auront ainsi l’occasion d’écouter des témoignages de l’action de Dieu dans la vie des unes et des autres.
Et si vous avez encore des hésitations sur le potentiel d’une telle action, je vous renvoie à Actes chapitre 3 et 4. Pierre et Jean se rendaient au temple et passèrent devant un boiteux qui faisait l’aumône. Pierre le guérit au nom de Jésus, puis s’en servit comme témoignage vivant pour prêcher l’Évangile. Ils furent tous les deux arrêtés peu après.
Cependant, beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole crurent, ce qui porta le nombre des hommes à 5000 environ. Actes 4:4
Dieu peut puissamment nous utiliser à travers un acte de simple générosité adressé à un inconnu. N’ayons plus peur, ne nous laissons plus freiner par nos prétextes et
[N’oublions] pas l’hospitalité, car en l’exerçant certains ont sans le savoir logé des anges. Hébreux 13:2
L’autre chose importante à retenir: n’attendons rien en retour de ceux à qui nous offrons l’hospitalité. Gardons à l’esprit que nous le faisons pour Dieu uniquement. Il est capital d’en faire une règle de vie, sinon nous risquons vite de nous laisser décourager par l’ingratitude humaine. Luc 17:12-18 nous raconte l’histoire de dix lépreux soignés par Jésus. Sur les dix, un seul, un étranger, a pensé à le remercier. Si Jésus lui-même a été victime de cet aspect de la nature humaine, à plus forte raison nous aussi. Cela ne l’a néanmoins pas dissuadé de poursuivre sa mission et c’est précisément ce que nous devons faire. C’est de Dieu seul que nous devons espérer une récompense pour nos bonnes oeuvres, pas des Hommes. Croyez-moi, lorsque vous avez saisi cette réalité, vous connaissez une liberté salutaire dans tout ce que vous entreprenez.
Car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité. Galates 5:6
Bénédictions !
par Gina Oum | Hospitalité
La majeure partie de ma vie d’adulte, je l’ai vécue seule. Seule avec mon mari et mes enfants. J’avais 18 ans lorsque j’ai quitté mes racines pour commencer cette longue et souvent douloureuse aventure qu’est la vie. Seule.
Seule, je me suis mariée. Seule, j’ai eu mon premier, puis second, puis troisième, puis quatrième enfant. Seule j’ai vécu les moments joyeux, tout comme les moments difficiles. Seule, humainement et douloureusement seule. Seule, c-à-d sans une mère, une amie, une soeur, une cousine ou une tante. En un mot, sans une “Sita” pour m’encourager dans mes heures sombres, me guider, m’émuler, répondre inconditionnellement aux multiples questionnements existentiels que j’avais en devenant épouse et mère ou lorsque j’ai vécu une perte. Personne pour prier avec moi, personne pour me dire que tout ira bien, personne pour écouter sans juger, personne pour m’aider à me relever. Personne à part mon cher et tendre époux. J’ai navigué durant ma vie de femme sans avoir une autre femme, une “Sita” à mes côtés. Et j’ai dû apprendre par la force des choses à puiser le courage de la vie dans cette solitude que le Seigneur a comblé petit à petit de sa présence.
Les choses ont bien changé depuis deux ans et je mesure chaque jour la grâce d’avoir désormais autour de moi des femmes de Dieu qui ont l’expérience de la vie et de la foi, et qui ont à coeur de la partager.
C’est de ma douleur personnelle que j’ai appris à mesurer la grâce que nous pouvons avoir lorsque l’amour et le soutien d’une autre femme nous accompagnent dans notre vie. Pour certaines, ce sera une mère. Pour d’autres une amie, une soeur, une cousine… Et pour d’autres enfin, ce sera une parfaite étrangère que Dieu aura mis sur notre route pour nous épauler dans une saison particulière et nous offrir la richesse d’un coeur dévoué: une “Sita”.
Et c’est à cause de cette douleur que je me suis promise d’être moi aussi une “Sita” pour toutes celles que le Seigneur placera sur mon parcours.
Le coeur de l’hospitalité, c’est donc aussi être une “Sita” pour quelqu’un. Savoir être une oreille ou une épaule pour une âme qui a désespérément besoin d’être aimée, d’être accompagnée, d’être soutenue dans un temps particulier de sa vie.
Nous les femmes, nous avons été équipées du don d’empathie, d’une sensibilité particulière qui nous rend capables de “sentir” la souffrance et d’identifier les besoins d’une âme avant même que ceux-ci ne soient exprimés. C’est la conviction profonde de mon coeur que nous sommes toutes capables d’empathie, mais que l’usage de ce don, comme pour tous les autres, reste une question de choix. Choisir de ne pas ignorer les douleurs de l’autre, choisir de regarder au delà de nos propres circonstances et besoins parce qu’il y aura toujours autour de nous des personnes qui prieront pour les grâces qui nous ont déjà été accordées. Choisir de donner de son temps, d’écouter, d’aimer sans juger; oser des paroles et gestes de réconfort, oser mettre des mots sur ce que l’autre a du mal à exprimer ou à identifier, oser offrir une étreinte, une prière, un encouragement, une invitation dans notre propre intimité. Oser la vulnérabilité qui permettra à l’autre de se laisser voir à son tour, dans tout ce qu’elle est et sans craindre le jugement.
Nos vies chrétiennes seraient tellement plus édifiantes et plus effectives sur nos entourages si nous arrivions à être des “Sita” véritables !
Mais nous avons toutes pris la vilaine habitude de nous protéger des autres, souvent à cause de vieilles blessures, si bien que nous verrouillons nos coeurs au point de ne plus vouloir laisser entrer personne. Nous sommes sur le qui-vive dès qu’une question personnelle nous est adressée; nous avons une liste toute prête de prétextes pour ne pas nous investir au delà des limites qu’on s’est fixées; nous mettons en place des cadres, des espaces vitaux, des barricades qui nous rendent difficiles d’accès, parce qu’il est devenu plus important de nous protéger que de nous donner.
Et pourtant, Jésus nous a laissé l’exemple ultime du don de soi. Comme nous, Il aurait pu se laisser conditionner par tout le rejet, toutes les blessures, toutes les injustices qu’il a subi. Et pourtant qu’a-t-il choisi malgré tout ? L’amour et le don de soi ! Parce qu’il avait compris que la puissance de l’amour valait bien tous les risques, tous les sacrifices. Et aimer comme Lui, c’est prendre le risque d’abaisser les barrières construites autour de nos coeurs pour laisser entrer les autres, sans préjuger du mal qu’ils pourraient nous causer. L’amour véritable ne soupçonne pas le mal.
Mais Christ avait aussi acquis une chose capitale que nous sommes encore trop nombreuses à manquer : la liberté.
Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Jean 8:32
Nous connaissons la Vérité, mais sommes-nous vraiment libres, bien-aimées ?
Être libre en Christ implique de ne plus craindre de donner aux autres, de s’ouvrir aux autres, de se montrer vulnérables, parce qu’on sait qu’il n’est rien qu’on pourrait subir des autres que Dieu ne soit capable de combler en nous. Quand on acquiert réellement cette liberté, témoigner de notre vie à visage découvert devient facile. Donner de nous-mêmes devient facile. Ouvrir notre coeur, notre maison et laisser entrer même de parfaites inconnues devient facile. Parce que notre confiance est définitivement placée en Dieu et nous attendons tout de Lui et plus rien des Hommes; parce que quand on s’ouvre à l’amour, Il ne manque pas de nous protéger et de nous équiper pour repérer et porter les souffrances que personne d’autre ne voit.
Dieu nous appelle à nous perfectionner dans l’amour. Il y a tant de femmes autour de nous, y compris nos soeurs en Christ, qui attendent désespérément de voir un mouvement de Dieu pour elles à travers nous ! Elles traversent des saisons de vie dans la même solitude que celle que j’ai connue, ou pire. Elles ont 20, 40, 60, 90 ans et leur coeur saigne tout en s’accrochant à l’espoir que quelqu’un verra, que quelqu’un écoutera et que quelqu’un prendra le temps… Vous pouvez être un mouvement de Dieu pour ces femmes, vous pouvez être le premier maillon d’une véritable chaîne d’amour chrétien que le monde a désespérément besoin de voir! Vous pouvez inspirer sans condamner, aimer avec des mots, avec des gestes, avec de la nourriture, avec un soutien; faire renaître l’espoir en l’amour dans les coeurs brisés.
Nous serons toujours temporairement reconnues et applaudies pour nos réalisations, notre apparence, notre statut social, nos discours intelligents ou la déco de notre maison. Mais dans la vraie vie et dans la durée, les souvenirs qui marqueront une vie seront ceux laissés par un coeur qui aura choisi d’aimer, en action et en vérité. Rendez grâces pour les “Sita” que vous avez dans vos vies et faites le choix d’en devenir une pour quelqu’un !
Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ. Galates 6:2
Bénédictions !
Raconte-nous ton histoire. As-tu une “Sita” dans ta vie ? En es-tu une pour quelqu’un?
par Gina Oum | Hospitalité
Cet été, mon mari et moi avons entrepris de regarder via Youtube la saison 10 de Pékin express. Une émission que nous aimions beaucoup en France et qui nous manque depuis notre arrivée au Canada en 2013. Nous l’aimions pour les magnifiques paysages qu’elle nous faisait découvrir à travers le monde, pour l’adrénaline de la course, mais surtout pour les cultures qui nous ont profondément marqués par leur générosité et leur hospitalité envers les candidats. Tous en ressortaient bouleversés de réaliser qu’au delà de leur petite vie tout confort en France, il y avait tant de populations qui, non seulement vivaient avec moins d’1 euro par jour, mais étaient infiniment plus heureux qu’eux, que nous… Et cerise sur le gâteau, ce sont ces populations des plus pauvres qui les recevaient avec le plus de générosité, partageant absolument tout ce qu’elles possédaient avec eux.
Plus d’une fois, j’ai pleuré en regardant cette superbe émission…
Hébreux 13:2
N’oubliez pas l’hospitalité, car en l’exerçant certains ont sans le savoir logé des anges.
Pratiquer l’hospitalité va bien au delà de recevoir des gens à manger chez soi. À l’époque de la première église, l’hospitalité incluait presque toujours offrir toit et repas. On la pratiquait vis à vis des étrangers et c’était une pratique commune. On la retrouve encore, naturellement pratiquée dans de nombreuses cultures. Elle en révèle les valeurs profondes, valeurs qui se sont largement perdues dans le monde occidental.
Il est vrai qu’au delà de l’individualisme manifeste, il existe une réalité légitime: comment recevoir chez soi en étant sûre de ne pas faire courir de risques à notre famille et à nous-même?
À cela, je n’ai aucune réponse pour vous. Mais je peux vous dire ceci:
– Pratiquer l’hospitalité envers les étrangers est un commandement biblique.
– Ne pas craindre en est un aussi, et il apparaît 365 fois dans la bible, comme le nombre de jours d’une année.
La pratique de l’hospitalité aux étrangers, comme pour tout dans la marche avec Dieu, exigera de nous un pas de foi: oser placer notre confiance en Dieu pour nous protéger, tandis que nous disposons notre coeur à être un instrument de son amour pour quelqu’un d’autre. Si l’occasion se présente et que nous sommes tentée de refuser, pensons à Hébreux 13:2 et demandons-nous: et si c’était un ange ? Et si c’était le Seigneur Jésus? Et si c’était le prophète de l’Éternel?
Alors, certes, les personnes dans le besoin ne nous apparaîtront pas avec écriteau sur leur front ” je suis un ange “. En fait, elles auront la plupart du temps une apparence qui nous rebutera. Et c’est bien là l’idée. Quel mérite aurions-nous à n’aimer et à n’accepter que ceux qui nous semblent aimables et acceptables?
Souvenons-nous que l’hospitalité, c’est avant tout manifester l’amour de Christ à travers différents actes de service. On ne parle pas ici d’un amour qui n’ouvre ses bras qu’aux gens propres, riches et “parfaits”, comme le font certaines églises. Mais de l’amour de Christ qui ouvre ses bras au voleur, à la prostituée, à la femme adultère, aux enfants, au lépreux, au paralytique, à la veuve, à l’orphelin. C’est un amour difficile, et c’est bien pour cela que seul ce type d’amour est vrai. Il est exigeant et il se développe avec le temps, mais aussi avec la pratique, un petit pas à la fois.
Voici quelques alternatives en attendant de pouvoir offrir chez vous l’hospitalité à des étrangers:
– servez à la soupe populaire,
– offrez un repas à vos voisins qui viennent d’emménager, au poste de police ou de pompiers de votre quartier, à l’armée du salut…,
– invitez des personnes célibataires ou veuves à fêter le réveillon de Noël ou du nouvel an avec vous,
– pratiquez des actes aléatoires de gentillesse (random acts of kindness). Il s’agit par exemple d’avoir toujours avec soi un sac avec un petit nécessaire que vous offrez aux sans-abri que vous rencontrez dans la rue. Vous trouverez plein d’idées sur le web au sujet de ce mouvement.
Et rappelons-nous qu’il y a un temps pour chaque chose. Pratiquons l’hospitalité gratuitement, c-à-d sans agenda caché derrière la tête. Oui, c’est important de parler de Jésus à un monde qui souffre, mais plus important encore c’est de le manifester. Répondons aux besoins physiques avant de répondre aux besoins spirituels. Les gens ne seront que mieux disposés à nous écouter. Vous connaissez le dicton: ” ventre affamé n’a point d’oreilles “? Il demeure d’actualité. Jésus ne prêchait pas systématiquement avant de guérir les gens. En fait, Il ne le faisait même pas forcément, même après les avoir guéris. Il y a un temps pour toute chose.
Bien-aimée, pratiquons l’hospitalité envers les étrangers. La femme sunamite ne savait pas que l’homme à qui elle avait ouvert sa maison (le prophète Élisée) serait celui par qui elle aurait le fils qu’elle n’espérait plus. Les moyens que Dieu utilise pour nous bénir sont souvent imprévisibles. Mais une chose est certaine, quand vous ouvrirez votre porte à autrui, cet autrui l’oubliera peut-être, mais Dieu le verra et Il s’en souviendra.
Blessings !
par Gina Oum | Hospitalité
L’art de recevoir n’est ni une question de matériel et circonstances, encore moins une question de caractère.
Que vous soyez introvertie ou extravertie, que vous viviez en appartement ou dans une grande maison, que vous sachiez cuisiner ou non, l’art de recevoir est avant tout une question de disposition d’esprit et de coeur, un coeur volontaire qui souhaite se mettre au service des autres en offrant dans son foyer une échappée du quotidien qui permettra à chacune de se ressourcer par l’amour de Christ que vous aurez manifesté.
L’hospitalité est la mise en pratique d’un don spirituel que nous sommes toutes appelées à manifester: le don d’encouragement. En tant que chrétiennes, l’une de nos plus importantes missions est d’encourager les autres à vivre une relation sincère et profonde avec le Seigneur. Et quel meilleur moyen que de la leur témoigner par notre capacité à nous laisser utiliser par Dieu comme un canal de sa grâce pour les autres ? Cette grâce que nous manifesterons par une invitation et un temps d’écoute et de partage pour les âmes en souffrance qui ont besoin de “Barnabas” dans leur saison de vie ? En invitant les gens chez vous, vous manifestez un coeur hospitalier, empli de bonté et vous leur donnez un sentiment d’inclusion. Vous leur donnez une tribune qui leur fait comprendre qu’ils sont importants, que leur histoire est importante. Il n’y a rien de plus encourageant dans une vie que de savoir qu’on a une place.
Mais la réalité est aussi que nous avons toutes une vie.
Vous avez peut-être parcouru les lignes ci-dessus en jetant de temps à autre un coup d’oeil à votre intérieur ou à votre agenda, peut-être en vous disant: “j’aimerais bien, mais…”
Et c’est normal ! Vous n’avez absolument pas à vous culpabiliser de réprimer momentanément ce désir parce que votre propre quotidien vous semble déjà lourd à porter ! Mais si c’est quelque chose qui vous tient néanmoins à coeur, voici quelques conseils qui pourraient vous aider à vous organiser pour y arriver quelque soit votre saison de vie.
1. Choisissez la date qui vous convient
Cela semble évident, mais parfois on peut se laisser emporter par la promesse du beau temps ou d’une longue fin de semaine, si bien qu’on en oublie certaines obligations ou contraintes féminines mensuelles ( 😉 )qui peuvent nous prendre par surprise et/ou bouleverser notre humeur. Assurez-vous aussi que l’agenda de toute la famille s’y prête. Préparez éventuellement des activités pour les autres membres de la famille pour ne frustrer personne en leur donnant le sentiment qu’ils sont indésirables dans leur propre maison.
2. Faites une liste des personnes que vous voulez inviter
Faites en fonction de la place dont vous disposez et vérifiez les disponibilités de vos invitées suffisamment à l’avance. N’hésitez pas à inviter des femmes que vous connaissez peu ou pas du tout. C’est ce qui fait toute la richesse de l’hospitalité : surmonter ses craintes de l’inconnu pour découvrir l’autre. Inviter toujours les mêmes personnes que vous connaissez bien vous garde dans une zone de confort et cela n’a plus grand chose à voir avec la véritable hospitalité.
3. Osez la créativité tout en restant simple
Rien ne vous oblige à vous cantonner à la seule table de votre salle à manger ! Recevez dans votre salon autour d’un plateau de tapas, par exemple. Ou encore autour du comptoir de la cuisine pour une dégustation vin/fromage; ou encore dans votre patio avec une salade et des fruits frais; dans l’herbe de votre jardin autour d’un pique-nique; pour un souper pizza ou même pour un déjeuner crêpes. Vous pouvez aussi simplement proposer votre recette préférée. Vous naviguerez ainsi en eau familière et sans stress. Laissez s’exprimer votre créativité. Le principal est que vous soyez à l’aise dans votre approche et que vous ne passiez pas cinquante heures en cuisine !
4. Déstressez !
À l’approche de la date retenue, évitez d’entreprendre le grand ménage de printemps chez vous ! Nous les femmes avons la réputation de nous stresser pour des détails inutiles, et cela vient souvent du fait que nous avons été victimes de la méchanceté des autres. Personne n’est à l’abri de la critique. Vous ne pourrez jamais contrôler ce que les gens choisiront de dire de vous, de votre cuisine ou de votre intérieur quelques soient vos efforts. En revanche, vous pouvez vous assurer de la disposition de votre coeur. Faites de votre mieux pour recevoir dans un cadre propre et dégagé, mais privilégiez avant tout la préparation de votre coeur. Ce que les invitées mal inspirées choisiront de penser de vous ou de votre chez-vous n’est pas votre problème.
5. Acceptez les propositions
Je plaide coupable pour ce point : quand j’invite chez moi, j’ai tendance à refuser chaque proposition que me font mes invités d’apporter quelque chose pour le repas. Je pars du mauvais principe qu’il me revient de fournir tout le nécessaire, alors que pour beaucoup, apporter quelque chose est non seulement culturel, mais aussi une question de politesse et une marque d’attention à l’égard de l’hôtesse. Si donc vos invitées insistent pour apporter quelque chose, acceptez. J’ai bêtement failli me priver une fois d’un excellent vin dont j’ignorais l’existence !
6. Préparez la rencontre
Priez pour inviter le Saint-Esprit et demander à Dieu de bénir les échanges, et faites le nécessaire pour vous détendre avant l’arrivée de vos invitées (prière, verre de vin, musique douce, massage, bougies, rires, air frais…).
Préparez aussi à l’avance des questions significatives qui faciliteront les partages. Il n’y a rien de pire que de tourner autour de banalités lors de telles rencontres, ou de survoler des sujets clés ou de se regarder dans le blanc des yeux. Rappelez-vous que vous offrez aux femmes une opportunité d’échanger sans masques et sans jugement. Elles auront besoin de vous pour rompre la glace et entretenir les conversations, alors soyez prête ! Vous pouvez proposer des questions autour d’un thème ou d’un verset précis, mais laissez à chacune le temps de partager sans jamais vous imposer en madame “j’ai réponse à tout”. La plupart viendront pour être écoutées et encouragées et pas forcément pour avoir des réponses ou recevoir des platitudes chrétiennes.
La simplicité est une des marques de la chrétienne mature. Poursuivez-la dans tout ce que vous entreprenez et le coeur de Dieu en vous n’en sera que mieux manifesté. Recevoir les autres dans notre intimité est souvent cause de grand stress pour la plupart des femmes de ce siècle du fait des jeux de comparaison et des standards de “perfection” de la société. Mais notre spontanéité à le faire sera aussi le signe d’une vie libre et humble, entièrement mise au service de Dieu et pour sa seule gloire.
Bénédictions !
par Gina Oum | Hospitalité
Que révèle de votre coeur, la poursuite de l’hospitalité?
Je garde encore un souvenir très vivifiant de ma vie en Afrique, bien que cela remonte à plus de 18 ans désormais. Les odeurs, les rires, la chaleur… Mais par dessus tout, la simplicité de la vie et la générosité spontanée de ses habitants.
La maison de mon enfance était une porte ouverte. Petits et grands y étaient reçus quelque soit l’heure du jour et de la nuit. Pas besoin de nettoyer la maison avant des arrivées qui étaient rarement annoncées à l’avance. Pas besoin de repas gastronomiques pour impressionner la galerie. Pas besoin même de se briser la nuque à essayer de colmater les nombreux trous de la toiture pour ne pas avoir honte en disposant des récipients dans toute la maison quand on recevait par temps de pluie! L’hospitalité était pratiquée spontanément, au jour le jour, avec joie et simplicité de coeur…
Je conserve d’excellents souvenirs de cette période de ma vie. Je revois les amis et les étrangers, heureux de partager avec nous, désireux de revenir le plus régulièrement possible et même s’il fallait se partager les minuscules morceaux de viande à la sauce d’arachides. On ne partageait pas seulement le pain, on partageait la vie.
La vie en Occident m’a fait découvrir une toute autre approche de l’hospitalité: souvent forcée, souvent stressante, rarement désintéressée et infiniment rare, y compris chez les chrétiens ! Au delà de l’individualisme dont on peut être tenté d’accuser les occidentaux, justifié par les trop nombreuses pressions et urgences de la vie quotidienne, je crois qu’il s’agit surtout d’une crainte de dévoiler son coeur à autrui. Recevoir chez soi, c’est donner accès à notre univers, à ce lieu où il nous est impossible de prétendre être celle que nous ne sommes pas, du moins, dans la durée; c’est accepter d’être vulnérable; c’est oser s’exposer aux critiques potentielles sur ce que nous essayons de bâtir autour de nous; c’est révéler la réalité de son coeur. Pratiquer l’hospitalité c’est difficile et formateur. Pratiquer l’hospitalité, c’est mettre l’amour en action, et c’est sans doute pour cette raison que cela nous est commandé. Car, comme tout commandement biblique, il vient briser la chair, il vient travailler au coeur.
Romains 12:10-13
Par amour fraternel soyez pleins d’affection les uns pour les autres et rivalisez d’estime réciproque. Ayez du zèle, et non de la paresse. Soyez fervents d’esprit et servez le Seigneur. Réjouissez-vous dans l’espérance et soyez patients dans la détresse. Persévérez dans la prière. Pourvoyez aux besoins des saints et exercez l’hospitalité avec empressement.
Le mot “exercer” vient du grec dioko, qui signifie “poursuivre”, “rechercher”. Il est à la voix active, ce qui signifie que c’est une chose pour laquelle nous devons fournir un effort vigoureux. Ce n’est donc pas une activité à laquelle nous sommes naturellement portés en tant qu’humains. Mais tout comme la droiture (1 Tim. 6:11), la bonté (1 Thess. 5:15), la paix (1 Pierre. 3:11) et l’amour (1 Cor. 14:1), en tant que chrétiennes nous sommes appelées à la “poursuivre”. Nous devons y penser, la planifier, la préparer, prier pour et rechercher des opportunités pour la pratiquer. Et le contexte de notre vie quotidienne ne doit pas rentrer en compte, car il s’agit ni plus ni moins que de manifester l’amour de Dieu aux autres. Et c’est un des nombreux moyens qu’Il met à notre portée pour y arriver. Le manque de temps, la taille de votre appartement, votre vaisselle dépareillée, les tâches de vomis de bébé sur votre tapis ou votre incapacité à cuisiner ne sont donc pas des excuses valables devant Dieu !
Pratiquer l’hospitalité, c’est s’offrir à soi et à l’autre une zone franche qui invite à se confier sans crainte dans la réalité de son quotidien. Et ceci, bien-aimées, est devenu un véritable luxe de nos jours, y compris dans nos églises où règnent trahisons, commérages, critiques, rivalités et donc méfiance généralisée.
Mais Dieu nous appelle à continuer de croire en l’idéal de la communauté chrétienne authentique, et à oeuvrer à notre niveau pour la bâtir.
Depuis le début de cette année, un nouveau groupe a vu le jour dans mon ministère à l’église. Chaque mois, 6 femmes se réunissent autour d’un repas simple pour “rompre le pain” et échanger en vécu et en vérité. Et depuis lors, j’ai vraiment pu réaliser le degré de solitude émotionnelle et spirituelle de nombreuses chrétiennes qui mènent leur difficile course dans l’ignorance ou l’indifférence totales. J’ai réalisé à quel point les “masques de joie et de victoire” étaient devenus monnaie courante dans l’église, par crainte du jugement et des blessures. J’en ai pleuré au Seigneur à mesure que j’entendais des témoignages de coeurs qui aspiraient depuis longtemps à une opportunité sécurisante pour pouvoir retirer lesdits masques. Dans mon idéalisme caractérisé, je ne comprenais pas comment il était possible de vivre ainsi seule et en souffrance, alors que nous louons le même Dieu d’amour qui nous appelle à porter le fardeau les unes des autres…
Mais face à la puissance du Saint-Esprit qui s’est révélée à chacune de ces rencontres, Dieu m’a fait la grâce de pouvoir vivre l’importance que revêtent pour Lui des connexions authentiques entre soeurs en Christ. Et j’ai pu réaliser ce que cela représente réellement devant le Seigneur que d’avoir un coeur hospitalier.
En effet, l’hospitalité révèle votre coeur. Il s’agit d’ouvrir ce dernier aux autres en ouvrant l’intimité de votre foyer. Il s’agit de servir l’autre sans murmurer; il s’agit de régulièrement placer les besoins des autres avant les siens, tout comme Jésus le faisait. Et cette pratique ne révèle pas seulement le coeur de la personne qui reçoit, mais aussi celui des femmes qui sont reçues. Dieu utilisera l’hospitalité pour faire le ménage dans votre coeur, afin d’y faire de la place pour les autres, mais aussi pour Lui. Vous y gagnerez en progrès spirituels constants, parce que vous entreprendrez une courageuse démarche d’amour et parce que vous aurez permis à Dieu d’utiliser les autres pour vous enrichir. C’est son idée de la communauté depuis le commencement !
Quelques maladies cardiaque que la pratique de l’hospitalité vous aidera à guérir
– Le perfectionnisme
Ne confondons pas poursuite de l’excellence avec perfectionnisme. Le premier est à la gloire de Dieu, tandis que le second est à la nôtre. Et ce n’est rien de moins que de l’orgueil ! Quand on choisit la simplicité dans tous les aspects de notre vie, et notamment dans notre pratique de l’hospitalité, on se libère des nombreuses prisons dans lesquelles nous nous enfermons trop souvent, par crainte du regard des autres et par souci d’une apparence illusoire de perfection. Renoncer à cette pression nous permet de développer l’humilité. En offrant en toute simplicité nos “5 pains et 2 poissons” au Seigneur, on lui permet de les multiplier autant pour celles qu’on reçoit que pour nous-mêmes.
– Les mauvaise attitudes
Elles sont de diverses sortes et tout ce qu’elles révèlent, c’est la réalité d’un coeur autocentré (pour celles qui jugent l’hospitalité trop exigeante) ou prompt au jugement (pour les invitées qui viennent juste pour passer au crible et critiquer). Quand on ose se montrer vulnérable en ouvrant la porte de son foyer à d’autres, on entre pleinement dans la liberté en Christ qui fait qu’on place son jugement au dessus de tout autre considération humaine. On révèle ainsi le coeur d’une véritable servante du Seigneur.
– L’insatisfaction chronique
Quand on passe plus de temps à attendre que tous les moyens et circonstances soient réunis avant de pouvoir pratiquer l’hospitalité, on révèle surtout un coeur ingrat face aux bénédictions dont Dieu nous a déjà comblées. Pratiquer l’hospitalité spontanément, c’est reconnaître la grâce de Dieu dans notre vie et disposer notre coeur à la partager avec les autres
Ainsi, la pratique de l’hospitalité, c’est avant tout un combat pour le coeur, et non une occasion d’offrir les meilleurs buffets, d’organiser les plus belles fêtes ou de recevoir dans nos foyers les plus “pinterest-like”! Dieu nous appelle à ouvrir nos maisons et nos coeurs en guise de reconnaissance pour l’hospitalité dont Il a fait preuve envers nous à travers Jésus-Christ (És.25:6-9); Lc 14:16-24; Ap.19:9).
Bien-aimées, je vous encourage vivement à oser sortir de votre zone de confort et à vivre la bénédiction pour votre coeur et pour votre vie spirituelle qu’offre la pratique de ce commandement divin. Dieu nous a faites pour les relations, pour la communion fraternelle dans la vérité, la simplicité et l’amour. L’on sous-estime énormément aujourd’hui dans notre société individualiste, la richesse de telles connexions aux autres. Nous passons ainsi irrémédiablement à côté de l’une des démarches qui nous rapproche, de la manière la plus puissante qui soit, du coeur de Dieu.
Jean 14:15
Si vous m’aimez, respectez mes commandements.
Bénédictions !