Réflexion saisonnière : hiver 2019-2020

Réflexion saisonnière : hiver 2019-2020

Une saison se termine, ce qui veut dire que c’est le moment de prendre un temps pour réfléchir sur notre expérience de vie des trois derniers mois. Faire un point régulier sur ce qui se passe dans ma vie est une routine que j’ai adopté depuis longtemps. Elle est mensuelle, annuelle, et depuis peu, saisonnière. Cela me permet de m’arrêter pour méditer sur les leçons à tirer de la saison passée avant de les avoir oubliées, et afin d’avancer de manière intentionnelle vers le futur. Vivre est une chose, mais ce qui nous transforme vraiment, ce sont les enseignements que nous tirons de ce que nous avons vécu et la manière dont ils vont façonner la suite de notre existence. La réflexion est un élément vital dans la marche chrétienne, car ce n’est qu’ainsi qu’on peut réellement voir les mouvements de Dieu dans notre quotidien et cheminer au diapason de ses Projets pour nos vies.

Prendre le temps de la réflexion est encore plus pertinent en ces temps troublés où Dieu a forcément quelque chose à nous révéler personnellement et en tant qu’Église. Alors, plutôt que de nous contenter de subir les événements, rendons-les constructifs en poursuivant un cheminement spirituel encore plus intentionnel. Pour ma part, voici donc sept choses que j’ai apprises cet hiver, sans ordre particulier.

1. Quarante jours pour mes quarante ans

Je n’aurais jamais cru être capable de mener un jeûne et prière sur une aussi longue période. Dieu me l’a fortement mis à coeur à la mi-décembre, car j’étais en quête de révélations particulières pour cette nouvelle décennie dans laquelle je m’apprête à entrer. J’aspire à vivre une transition majeure, à sortir enfin de certains déserts, à abandonner une fois pour toutes certains poids et à plonger toute entière, sans craintes ni questionnements, dans tout ce que Dieu a en réserve pour la suite de ma vie. Par sa Grâce et un jour à la fois, je l’ai fait et cela restera à coup sûr une expérience spirituelle majeure dans ma vie chrétienne.
L’une des plus importantes confirmations que j’ai reçues : ne plus jamais rien faire sans conviction.

2. Je peux changer mes habitudes

J’ai lu plusieurs livres et articles sur les habitudes et leur impact spirituel, mental et physique. Cet hiver, j’ai poursuivi avec régularité certains changements que j’avais entamé depuis février 2019 et j’en ai intégré d’autres progressivement. Les bénéfices sur ma santé sont nombreux et je rends grâce à Dieu pour ce nouveau départ physique et mental auquel je ne croyais plus. Mon rêve se réalise : en finir avec mes multiples maux de la trentaine et entamer ma quarantaine dans la forme de ma vingtaine, la maturité spirituelle et l’expérience de vie en plus.

Le secret pour réussir à cultiver de nouvelles habitudes : simplifier l’habitude à adopter, n’adopter qu’une habitude à la fois, préserver la notion de plaisir et poursuivre un objectif clair.

3. La vie est imprévisible et il faut absolument demeurer flexible

L’une des choses que nous rappelle la crise sanitaire que le monde traverse actuellement, c’est que nous n’avons le contrôle sur rien. On peut planifier notre année, investir dans des projets et expériences, définir des programmes, mais tout peut basculer en l’espace de quelques jours et même quelques heures. L’une des marques du chrétien mature, c’est sa résilience, c-à-d sa capacité à rebondir lorsque des situations inattendues se présentent, tout en se confiant en Celui qui tient les rennes. Avec la pandémie, j’ai dû revoir mes projets de l’année, mes priorités, mais surtout, la crise m’offre l’occasion inattendue d’expérimenter dès aujourd’hui avec mes enfants, une multitude de choses que j’avais remises à plus tard. Il n’y a pas meilleur temps que celui-ci pour réaliser ce que nous contrôlons, ce que nous ne contrôlons pas et ce sur quoi on doit se concentrer. 

4. En matière d’éducation, il n’y a pas de formule parfaite

Quoi que je fasse depuis dix-huit ans que je suis mère, je n’ai jamais vraiment eu la conviction d’en être une bonne. Malgré toute la bonne préparation et toutes les bonnes intentions qu’on peut avoir, éduquer des enfants est la mission qui vous gardera le plus à genoux, dans une posture humble et entièrement dépendante de Celui qui les a faits et qui les connaît le mieux. Il n’y a pas de formule unique ou magique et il faut être autant disposée à apprendre qu’à leur enseigner, encore et encore et encore et encore. Ce sont des êtres à part entière que vous ne pourrez jamais faire rentrer dans votre boîte, aussi idéale vous semble-t-elle être. Seule la grâce de Dieu vous donnera de persévérer dans le but de leur donner des racines et des ailes, en priant pour qu’ils s’envolent vers la bonne destination.

5. La vie n’est ni une course, ni une compétition

En matière de croissance spirituelle, de développement personnel et de relation avec Dieu et les autres, chacune vit son processus à son rythme. Il est très important de ne jamais comparer son chapitre 2 avec le chapitre 12 de quelqu’un d’autre. Devant Dieu, vous n’êtes en compétition avec personne d’autre que vous-même pour devenir une meilleure version de vous à l’image de Christ, que celle que vous étiez hier. N’ayez donc pas peur d’être en retard. Dieu ne vous laissera pas manquer votre avenir, ni les projets qu’Il a formé pour vous dans cette vie. Sachez juste que ces projets peuvent être radicalement à l’opposé de ce que vous aviez planifié. C’est ce que m’enseigne la voie inattendue vers laquelle Dieu m’a dirigée cet hiver et pour les trois prochaines années, une voie que j’emprunte purement par obéissance, sans aucune visibilité sur l’utilité finale.

6. Faire des deuils significatifs

Cet hiver, j’ai dû faire de nombreux deuils. Cela faisait partie des révélations de mon jeûne et prière. Le plus surprenant a été de devoir faire des deuils, même de choses en apparence bonnes et alignées sur la Volonté de Dieu. Ce ne fût pas évident, mais je vois que cela contribue à faire de moi la femme nouvelle que je désirais être. J’arrive à mieux identifier ce dont mon âme a réellement besoin, ce que je ne veux plus dans ma vie (et le prix que je suis prête à payer pour ne plus le permettre ni le subir) et ce que je veux vraiment (et le prix que je suis prête à payer pour l’obtenir et le cultiver). Apprendre à accepter ce que je ne peux pas changer tout en réalisant que je vais devoir vivre avec conséquences et séquelles en m’appuyant sur la seule grâce de Dieu, est une des leçons les plus difficiles que j’ai apprises ces 90 derniers jours.

7. Aimer et cultiver la solitude

Le silence et la solitude sont d’importantes disciplines spirituelles que j’ai développé au fil de ma vie, d’abord par la force des choses et ensuite par l’action du Saint-Esprit. Mais j’ai un avantage : je suis une introvertie de nature, adepte d’introspection et de contemplation qui se sert des mots pour explorer la vie. J’ai donc une certaine disposition innée à apprécier la solitude. Mais je réalise qu’être capable d’aimer la solitude qui permet d’échapper au fléau de la dépression qui va certainement s’accentuer du fait de la situation de pandémie et d’isolement que le monde traverse, est une grande grâce de Dieu. Qu’on y soit naturellement disposée ou pas, cette pandémie nous apprend une autre chose : apprivoiser la solitude est important pour la santé spirituelle et mentale, car on se sait jamais quand on y sera confrontée. 

Voilà pour moi.

Vous pouvez vous aussi vous offrir le cadeau d’une réflexion saisonnière intentionnelle. Elle vous permettra :

  • de faire le point sur votre expérience de vie avant que les détails ne vous filent entre les doigts
  • de corriger le tir en réévaluant vos priorités
  • de définir des objectifs réalistes et réalisables
  • de vous encourager en identifiant vos progrès

Voici neuf questions dont vous pouvez vous servir pour votre réflexion :

Passé (90 derniers jours)

  • Quelles sont les leçons les plus édifiantes que j’ai apprises ces 90 derniers jours ?
  • Quel a été mon plus grand défi ?
  • Quels sont les éléments significatifs de ma vie dans ces différents domaines : vie spirituelle, travail/ministère, famille, santé, argent, relations, foyer?

Présent

  • Quelles sont les petites et grandes choses qui animent positivement ma vie en ce moment ?
  • Quelle est la chose la plus importante pour moi en ce moment, ma priorité numéro 1 ?
  • Qu’est ce qui semble le plus manquer à ma vie en ce moment ?

Futur (90 prochains jours)

  • Qu’est ce que j’aimerais voir comme changements dans les domaines suivants au cours des 90 prochains jours : vie spirituelle, travail/ministère, famille, santé, argent, relations, foyer ?
  • Quelles seront mes trois plus importantes priorités ?
  • À quels critères vais-je mesurer mes progrès et comment vais-je les célébrer ?

Bonne réflexion, et n’hésitez pas à partager dans l’espace commentaires ce que vous avez vous aussi appris cet hiver 2019-2020. Nous sommes toutes à différents stades de nos vies et c’est une belle occasion de nous inspirer les unes les autres !

Un rappel nommé Covid-19

Un rappel nommé Covid-19

Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas. – Matthieu 24:42-44 

À l’heure où j’écris ces lignes, le monde entier est en train de combattre une pandémie de Coronavirus qui a déjà fait des milliers de morts dans plusieurs pays. C’est la panique générale, les gouvernements font passer mesures après mesures, les grands rassemblements sont annulés pour une durée indéterminée, les supermarchés sont pris d’assaut pour faire le plein de provisions et les écoles, y compris celles de mes enfants, sont désormais fermées. Le monde a peur et le monde réagit comme il le fait si souvent dans de pareils cas : en comptant sur ses forces, sa planification et ses provisions pour échapper à la maladie, à la mort.

Je suis une mère de famille avec de jeunes enfants qui chaque jour prenaient le chemin de l’école où pendant plusieurs heures, ils côtoyaient des centaines d’autres enfants. Alors bien évidemment, ces jours-ci, à la moindre toux ou au moindre éternuement, la question surgit inévitablement dans ma tête : a-t-il/elle attrapé le virus? Je fais religieusement appliquer les mesures de prévention et je reste à l’affût des nouvelles, ce qui est bien contraire à mon principe “anti-nouvelles” habituel.

Chrétien ou non, il est difficile de passer à côté des interrogations raisonnables que suscite une telle crise. Il serait même totalement irresponsable et égoïste de notre part de choisir de ne pas appliquer les mesures de prudence, sous prétexte que notre Dieu est plus grand que le Coronavirus. Ce n’est pas sans rappeler ces “pasteurs” qui se faisaient volontairement mordre par des serpents pour tenter de prouver la véracité de Marc 16: 17-18. Beaucoup en sont morts, parce qu’ils ont oublié cette parole de Christ : Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu (Matthieu 4:7). La sagesse de Dieu nous appelle non seulement à considérer le danger quand il est réel (sans pour autant sombrer dans la paranoïa et vivre dans la peur), mais aussi à respecter les autorités et les mesures qu’elles mettent en place.

Mais revenons au Covid-19.

Alors que je parcourais frénétiquement les dernières nouvelles en me demandant si je devais moi aussi faire ou non des provisions “au cas où”, une chose me frappa : des milliers de personnes se préparent à l’arrivée du virus dans le monde, virus dont on peut prédire et observer la propagation à la région près, mais combien se préparent à l’arrivée de Christ, qui elle sera soudaine et plus radicale?

Croyants ou non-croyants, nous sommes tous concernés, car nous vivons nos vies sans réellement réaliser l’imminence de cet événement qui changera absolument tout et pour toujours. Aucun vaccin, aucune provision, aucun masque, aucune dose de Clorox ou de désinfectant n’y pourra rien. Christ reviendra soudainement et nous serons tous surpris. S’il est une leçon que me rappelle cette pandémie, c’est bien celle de veiller et de me tenir prête, non pas seulement contre le Coronavirus, mais pour rencontrer à n’importe quel instant de ma journée ou de ma nuit, mon Seigneur à Qui je devrai rendre des comptes : serais-je prête (Matthieu 24:44)? Me trouvera-t-Il occupée aux affaires qu’Il m’a confiées (Matthieu 24:46)? Serais-je de ceux qu’Il reconnaîtra comme Siens quand ils diront “Seigneur, Seigneur“(Matthieu 7:21)? Mieux encore, me dira-t-Il: “Gina, bonne et fidèle servante, entre dans la joie de ton Maître (Matthieu 25 : 21)?” Ou encore:  “Gina, je suis fier de toi, car tu as combattu le bon combat, tu as terminé la course, tu as gardé la foi (2 Timothée 4:7)?

Alors oui, je dois absolument prendre en compte les alertes et précautions mondiales au sujet de ce dangereux Covid-19 qui se propage à la vitesse grand V, mais je dois aussi me rappeler qu’Il y a tout autant, voir plus imminent que lui : le retour du Seigneur ou même simplement une mort soudaine, possible à n’importe quel instant et de mille façons autres que par le Coronavirus. La véritable question à se poser est : serez-vous prête? La véritable question à se poser pour les chrétiens tièdes ou pour les non-croyants, c’est : “Où passerai-je mon éternité ?” Parce que vous pourrez échapper au virus grâce à toutes les précautions d’usage, mais aucun de nous n’échappera à ce moment décisif qui clarifiera la trajectoire de notre prochaine vie. Car en effet, qu’on le croit ou non, il y aura bien une autre vie après celle-ci. Et la crainte d’attraper le Coronavirus ne sera rien à côté de celle que l’on ressentira si on se retrouve face à Christ sans avoir la certitude de son Salut.

Appliquons donc à tout prix les consignes d’usage pour éviter le virus et sa propagation. Servons notre Dieu, et Il bénira notre pain et notre eau et éloignera la maladie du milieu de nous (Exode 23:25). Élevons l’Éternel qui est effectivement au dessus de cette pandémie. Mais que ce Covid-19 soit un rappel pour nous tous que nos jours sont comptés et que ceux-ci peuvent s’arrêter sans qu’aucune couverture médiatique ne nous aide à nous y préparer.

Christ vous attend pour un Salut gratuit et une vie éternelle sans Coronavirus à ses Côtés. Et ça, vous pouvez y avoir accès dès aujourd’hui.

Le jour du Seigneur viendra comme un voleur [dans la nuit]. Ce jour-là, le ciel disparaîtra avec fracas, les éléments embrasés se désagrégeront et la terre avec les oeuvres qu’elle contient sera brûlée. – 2 Pierre 3:10

Photo par Edwin Andrade on Unsplash

Le ministère des petites choses

Le ministère des petites choses

Avez-vous déjà fait l’expérience du tablier? Vous seriez surprise de l’effet qu’il aurait sur votre perspective !

Toutes les femmes le savent et le vivent à différents degrés :  la routine répétitive de la gestion d’un foyer peuvent parfois laisser vide et découragée, même la femme la mieux intentionnée au monde. Entre ménage, cuisine, vaisselle, lessives, repassage, courses, bains, rendez-vous médicaux, devoirs scolaires, nuits blanches, changement de couches, allaitement, biberons… les tâches n’en finissent tout simplement pas. Pas de vacances pour la mère de famille, mais surtout pas de variation. Tout doit être fait pour assurer le bon fonctionnement du foyer, et bien souvent, l’âme finit par s’appesantir face à ces responsabilités sans fin.

Je connais bien cette réalité, parce que cela presque dix-huit ans que je la vis. J’avais fait le choix de rester à la maison après la naissance de mes enfants, avec le projet très ambitieux de devenir la parfaite femme Proverbes 31. Il ne faisait aucun doute dans mon esprit que la répétition des tâches quotidiennes serait continuellement une douce mélodie pour mon âme, tandis que le désir de bâtir un foyer intentionnel pour la gloire de Dieu me suffirait à toujours tout entreprendre avec le plus grand des enthousiasmes. Je me trompais.

Devoir laver les toilettes toutes les semaines, changer des couches des années durant, enfant après enfant, laver des biberons, moucher des nez, imaginer des repas qui seraient enfin mangés, refaire le ménage deux heures après avoir passé la matinée à le faire, nettoyer la salle de bain constamment prise pour une piscine ou théâtre continu des batailles de dentifrice… Oui, après plusieurs années à répéter les mêmes gestes, à remplir ma to-do list des mêmes tâches chaque semaine et à faire les mêmes recommandations jamais respectées, j’ai fini par réaliser mes tâches quotidiennes, non dans la joie et la bonne humeur comme je pensais naïvement que ce serait toujours le cas, mais dans les murmures et la rancoeur.

Jusqu’à ce que j’essaye le tablier…

Photo de One Shot provenant de Pexels

 

Je n’aimais pas les couleurs que prenait mon coeur désormais partagé entre le bonheur d’avoir une maison vivante et une famille pour laquelle d’autres prient, et l’amertume que je ressentais à devoir répéter les mêmes tâches. Je n’y prenais plus aucun plaisir. Je n’arrivais pas à me forcer et je me condamnais de mon attitude que je jugeais ingrate vis à vis de Dieu. J’ai alors exposé mon coeur devant le Seigneur tout en Lui demandant de changer ma perspective.

Un jour, alors que j’errais entre les rayons d’une grande surface, je reçus la conviction d’acheter un tablier ménager. Je n’en avais jamais possédé et j’étais la première étonnée de ce soudain désir d’en avoir un. Une fois rentrée, je l’ai plié puis rangé dans une armoire sans plus y penser, pendant plusieurs semaines. Un matin, alors que j’essayais de me conditionner mentalement à reprendre “l’inspirante” routine du lavage des toilettes, je me souvins soudain du tablier. En le mettant, la parole de Luc 16:10 résonna dans ma tête :

Celui qui est fidèle dans les petites choses l’est aussi dans les grandes […]

Je fus soudainement saisie d’un nouvel enthousiasme nourri par un profond désir de montrer à Dieu à quel point je désirais être fidèle dans ces petites choses qu’Il me confiait. Je n’ai jamais lavé les toilettes de ma maison avec autant de joie que ce jour-là . Tout en frottant, je m’imaginais Jésus en train de me regarder, l’air approbateur et le visage souriant. Mieux encore, avec le tablier, je me sentais “en mission”, je me sentais professionnelle et déterminée. Tout d’un coup, ma liste de tâches du jour devenait la chose la plus importante à accomplir. C’était MA responsabilité et je devais l’honorer. Je ne le faisais pas dans les murmures, mais avec un sens missionnaire. Je le faisais pour Dieu, mais  aussi par amour pour les miens. Tout en faisant mon ménage, je n’avais plus que la pensée de mes enfants habillés dans du linge propre, ou se lavant dans une salle de bain nettoyée ou mangeant des repas confectionnés avec amour. Le tablier rendait mon rôle “officiel”, aussi important que celui d’un PDG d’une grande multinationale et Dieu transformait ma perspective. Colossiens 3:23 est d’ailleurs venu renforcer cette perspective et la conviction que la tâche de ramasser avec fidélité des jouets pour la millième fois, de changer des couches pour la trois-centième fois ou de nettoyer du vomis pour la vingtième fois de la journée était aussi importante aux yeux de Dieu que la prédication d’un évangéliste qui conduirait dix âmes au Seigneur dans la même journée.

Dieu ne fait pas de hiérarchie dans le service. Il regarde à la disposition de coeur et à la fidélité avec laquelle on fait les choses. Il regarde à la motivation et à la persévérance quelque soit la tâche. Le bon et fidèle serviteur qui entre dans la joie de son Maître n’est jugé  ni à la quantité de ses oeuvres, ni à leur qualité, ni à la valeur que leur en attribuent les Hommes. Le bon serviteur est celui qui aura été fidèle en peu de choses (Matthieu 25:23), et qui aura fait toute chose comme pour le Seigneur et non pour les Hommes (Colossiens 3:23).

Le tablier fut un activateur inattendu, puis l’emblème de l’importante mission que Dieu me confie pour mon foyer. Dieu a transformé ma perspective négative par sa Parole et me donne chaque jour le courage d’accomplir tout ce qui contribue à faire de ma maison un sanctuaire pour mes bien-aimés. Je prends ce rôle très au sérieux. Il m’arrive encore occasionnellement de me frustrer face à l’immensité de la tâche, mais je me rappelle toujours la grâce de la provision abondante de Dieu pour ma famille et pour moi :

  • J’ai une vaisselle à laver parce que j’ai eu un repas à manger.
  • J’ai du linge à plier parce que mes enfants ont de quoi s’habiller.
  • J’ai une maison à ranger parce que j’ai un toit au dessus de ma tête.
  • J’ai des courses à faire parce que j’ai de quoi les payer.
  • J’ai des rendez-vous médicaux parce que j’ai accès aux soins.
  • J’ai des devoirs à superviser parce que mes enfants ont accès à l’éducation.
  • J’ai une maison régulièrement désordonnée parce que j’ai des enfants en bonne santé qui y vivent, qui s’y épanouissent et qui y créent des souvenirs.

Je peux choisir cette perspective ou je peux choisir de me plaindre. Une chose est certaine, les murmures ne feront pas disparaître les tâches à accomplir et la procrastination non plus. Si la saison dans laquelle vous êtes présentement vous semble éternelle, dites-vous qu’elle ne durera pas. Il y en aura d’autres avec d’autres défis, mais les tâches resteront les mêmes. La meilleure façon de les vivre sera de changer votre regard sur elles.

Quand je suis tentée de murmurer, je me souviens que le plus précieux cadeau que je puisse offrir à ma famille en dehors d’un bon témoignage de foi, c’est celui de bâtir intentionnellement un foyer qui sera un havre de paix, un refuge loin des horreurs du monde, un cadre qui leur permettra d’être nourris dans tous les domaines et de s’épanouir, un lieu de ressourcement où ils pourront librement être eux-mêmes. Les tâches ménagères, bien que répétitives et rébarbatives, sont mes précieuses semences qui contribuent à différents niveaux à la qualité de leur vie, qualité qui sera une fondation capitale pour leur développement et leur futur. Et c’est pour cette raison, femmes, que ce que vous faites dans vos foyers est important, quoi qu’en pense le monde. Si vous cultivez la bonne perspective, vous comprendrez l’importance et la portée éternelle de ce que vous faites et serez immensément reconnaissante d’être l’intendante des grâces que Dieu vous accorde. La gratitude nous fera tout voir sous un nouveau jour et le tablier sera la cape de l’héroïne de votre foyer que vous aurez choisi d’être !

Photo by NordWood Themes on Unsplash

 

 

Autopsie de l’amitié véritable

Autopsie de l’amitié véritable

Le véritable ami est celui qui chante le chant de votre vie quand vous en avez oublié les paroles.

Je ne sais pas de qui est cette citation, mais quand je l’ai entendue, elle m’est parue particulièrement pertinente. Il n’aura fallu que quelques semaines pour que je l’expérimente personnellement, dans une saison de grands questionnements où l’une de mes anciennes connaissances perdu de vue depuis plus de vingt ans a su me rappeler la jeune fille que j’étais et les rêves que j’avais. Quand l’ennemi attaque notre identité ou que les épreuves de la vie nous incitent à vouloir tout abandonner, l’amie véritable sera celle qui se fera le porte-parole de Dieu pour nous rappeler qui nous sommes et ce que nous valons, et pour ranimer les rêves que nous laissons mourir sous l’effet du découragement.

Mais les bonnes amitiés sont un joyau rare…

J’ai passé la majeure partie de ma vie d’adulte dans l’isolement total ou à vivre des relations sans grande profondeur. J’en ai beaucoup souffert. Vivre des épreuves, naviguer dans ma vie de femme, d’épouse et de mère sans aucun soutien féminin à mes côtés a été très difficile mais formateur. Je me suis longtemps sentie incomprise, mais j’ai toujours refusé de faire des compromis sur mes valeurs ou sur ma personnalité pour me faire des amies. Quelqu’un à qui je partageais cette réalité m’avait répondu que je ne parviendrais jamais à m’entourer si je n’étais pas capable d’accepter un peu d’hypocrisie dans ma vie, car ce serait la clé des relations humaines dans notre monde actuel. Pour ma part, j’étais déterminée à vivre des relations authentiques et j’ai finalement accepté d’attendre que Dieu m’envoie l’amie idéale.

Cette attente aujourd’hui comblée ne s’est pour autant pas faite sereinement. Le Seigneur en a profité pour me révéler un certain nombre de choses par rapport à l’amitié et pour corriger la perspective que j’en avais. Aujourd’hui, j’ai compris d’importantes leçons et je vis bien différemment mes relations.

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1. Avant d’avoir des amies, apprends à en être une

J’aurais pu devenir amère et choisir de m’enfermer dans ma solitude, mais le Seigneur m’a montré comment faire de ma souffrance un ministère. J’ai pris le temps de m’asseoir et de réfléchir à tout ce que j’aurais aimé recevoir d’une autre femme dans les différentes saisons de ma vie, puis j’ai choisi de l’offrir aux autres par le biais de mon ministère. C’est désormais l’une de mes plus profondes motivations à faire ce que je fais auprès de mes soeurs de l’église. Je prends désormais plus de plaisir à offrir à celles qui vivent la même solitude que j’ai vécue, ce que j’aurais aimé recevoir. Il y a effectivement plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Actes 20:35).

2. Tu as des amies pour une raison, pour une saison ou pour la vie

La dissolution de mes deux amitiés d’enfance a été un coup dur qu’il m’a fallu plusieurs mois à accepter. Puis, j’ai compris que les relations que Dieu va permettre dans notre vie ont toutes un but et une durée bien précis. Certaines personnes ne seront là que pour une raison, comme la brève amitié que j’ai entretenue avec le frère dont Dieu s’est servi pour m’accompagner dans mes premiers pas de chrétienne. D’autres ne sont là que pour une saison, comme cette amie qui m’a longtemps encouragée par téléphone et a fait le déplacement pour être mon témoin de mariage civil et religieux dans un intervalle de onze ans. Aujourd’hui, nos chemins se sont définitivement séparés pour diverses raisons, mais elle était là pour moi quand personne d’autre ne l’était et sa présence, même à distance, a fait une différence.
Quant à l’amitié pour la vie, certaines personnes l’expérimentent mais ce n’est pas encore mon cas, du moins pas comme on l’entend communément. J’ai par contre l’exemple près de moi de deux familles chrétiennes dont les liens sont tellement forts qu’ils partagent et vivent absolument tout ensemble depuis plusieurs années. Cette proximité peut faire peur et d’ailleurs, je ne sais pas si elle est souhaitable à ce point-là, mais ce qui est certain, c’est qu’ils portent véritablement le fardeau les uns des autres et c’est un beau témoignage de l’amour inconditionnel de Christ.

S’il vous arrive donc de perdre certaines personnes de votre vie, consolez-vous en réalisant qu’elles n’étaient là que pour une raison ou pour une saison et gardez le meilleur de votre relation.

3. La définition de l’amitié varie selon les saisons de vie

  • Pour ma fille de cinq ans, l’amie c’est cette copine de l’école ou de l’église avec qui elle partage des jeux, des dessins, des câlins et qu’elle invite à son anniversaire. Ces amitiés représentent beaucoup pour elle si j’en crois ma réserve de feuilles et d’enveloppes qui disparaît à vue d’oeil à cause des nombreux dessins qu’elle leur offre au quotidien et des invitations à son sixième anniversaire qu’elle leur a déjà adressées, quatre mois avant la date ! Dans quelques années, elle ne gardera probablement aucun souvenir de ces fillettes si leurs chemins se séparent.
  • Pour l’adolescente, l’amie sera celle avec qui elle fera du shopping et partagera toutes ses choses de filles, ses peines et coups de coeur, ses premières fois, etc. C’est celle qui aura l’une des plus grandes influences sur sa vie dans cette période délicate où les jeunes sont en transformation, en questionnement et en recherche de leur identité. L’amie sera son tout, sa référence sur un grand nombre de sujets, sa jumelle, sa confidente, et elle croira même ne pas pouvoir vivre sans elle. Mais l’amie de l’ado sera aussi capable de la blesser très profondément.
  • Pour la femme adulte mature (je précise « mature » parce que toutes ne le sont pas), l’amitié prend une toute autre définition. Elle doit être solide, authentique, fiable. L’amie doit être digne de confiance, disponible, à l’écoute, encourageante et sincère. La femme adulte va rechercher une autre femme sur qui elle pourra compter dans les moments difficiles, avec qui elle pourra être elle-même sans craindre le jugement et avec qui elle pourra célébrer les précieux moments de la vie comme un mariage ou une naissance, par exemple. Elle privilégiera la qualité à la quantité, parce qu’elle aura découvert la préciosité d’une bonne relation dans l’édification d’une femme.

4. L’amitié chrétienne est différente

L’erreur que j’ai longtemps faite, c’était de demander à Dieu une amie selon la définition de l’amitié dans le monde. J’avais des critères assez précis dont l’authenticité et la disponibilité, mais je recherchais surtout une connexion particulière, à la manière de la fameuse « âme-soeur ». Mais Dieu a vite fait de me reprendre à ce sujet.

La seule âme-soeur que la chrétienne doit rechercher, c’est Jésus-Christ, tout simplement parce qu’Il est le Seul à nous connaître vraiment, à nous accepter pleinement avec nos défauts et à pouvoir combler tous nos besoins affectifs. Rechercher une âme-soeur, c’est risquer de faire peser sur un autre être humain le joug d’attentes qu’aucun humain n’est capable de combler dans nos vies. Ce n’est correct ni pour soi-même, ni pour l’autre, mais surtout cela nous expose à une inévitable déception, car nul n’est parfait, même pas la meilleure amie au monde. L’amitié chrétienne est différente, car elle intègre une saine distance et une dimension de compassion et de réalisme qui nous fait aimer et accepter l’autre tout en restant bien consciente de ses limites, mais aussi des nôtres.

Ainsi donc, en tant que chrétiennes, nous ne pouvons nous limiter à la définition de l’amitié selon le monde, mais y intégrer des critères essentiels que nous donne Dieu dans Sa Parole.

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11 conceptions à adopter pour de saines amitié chrétiennes

 

1. Votre meilleur ami, c’est Jésus. Cultiver cette amitié en priorité vous aidera à avoir moins d’attentes vis à vis des autres.

Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais je vous ai appelés amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père. – Jean 15 : 15

2. Ne vous contentez pas de tout attendre des autres, mais soyez d’abord l’amie que vous voulez avoir.

Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux, car c’est ce qu’enseignent la loi et les prophètes. – Matthieu 7:12

3. Ouvrez-vous à l’amitié et ne restez pas dans l’amertume de vos blessures passées.

Nous avons toutes connu des déceptions dans nos relations et nous en avons nous-mêmes été pour les autres. Mais Dieu est pour les relations. Vos relations passées ne seront peut-être pas restaurées, mais Dieu va certainement mettre sur votre chemin des personnes qui seront d’une grande valeur ajoutée dans certaines situations ou pour certaines activités et missions de votre vie. Ce sont des personnes que vous manquerez si vous restez fermée.

Il vaut mieux être deux que tout seul, parce qu’à deux on retire un bon profit du travail. En effet, en cas de chute, l’un relève son compagnon, mais malheur à celui qui est seul et qui tombe sans avoir de proche pour le relever! – Ecclésiaste 4:9-10

4. Privilégiez la qualité à la quantité

Tout adulte qui a déjà fait un tant soit peu l’expérience de la vie vous le dira : la véritable amitié se révèle dans les moments difficiles et elle survit aux plus grandes épreuves.

 L’ami aime en toute circonstance, et dans le malheur il se montre un frère. – Proverbes 17:17

5. Vos amitiés auront forcément une influence sur vous. Assurez-vous donc toujours que vos véritables amies partagent vos valeurs et parlent le même langage que vous.

Celui qui marche en compagnie des sages devient sage et celui qui fréquente des hommes stupides se retrouvera en mauvaise posture.  – Proverbes 13:20

6. Soyez authentique.

Non seulement cela vous permettra de bâtir des amitiés solides, mais votre amitié vécue en vérité deviendra également un ministère dans la vie de l’autre.

Le témoin véridique délivre des âmes, Mais le trompeur dit des mensonges. – Proverbes 14:25

7. Développez une pensée d’éternité dans vos amitiés

Comment? En priant pour elles et en investissant dans celles que vous savez pouvoir retrouver au Ciel. Et en attendant, confiez-vous en Dieu et vivez dès à présent le type de relation que vous aurez réellement envie de poursuivre dans l’éternité.

8. Cultivez l’humilité et gardez un coeur pur

“Le bonheur d’un ami nous enchante. Il nous ajoute. Il n’ôte rien. Si l’amitié s’en offense, elle n’est pas.” – Jean Cocteau

Dans une amitié sincère, il n’y a pas de compétition, pas de jalousie, par de rivalité. Vous saurez si vous êtes honnête dans votre relation si vous êtes capable de vous réjouir sincèrement de la réussite ou du bonheur de votre amie.

Ne faites rien par esprit de rivalité ou par désir d’une gloire sans valeur, mais avec humilité considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes. – Philippiens 2:3

9. Gardez un coeur « enseignable »

Avant de vous frustrer et de fermer la porte à une amie qui vous a à première vue blessée, faites un honnête examen intérieur. Les véritables amies chrétiennes savent garder le coeur bien disposé pour accepter d’être reprises ou corrigées, mais aussi pour apprendre humblement l’une de l’autre.

Les blessures d’un ami prouvent sa fidélité, tandis que les baisers d’un ennemi sont trompeurs. – Proverbes 27:6

10. Cultivez votre amitié

“Qui néglige les marques de l’amitié, finit par en perdre le sentiment.” – William Shakespeare

Aujourd’hui, tout le monde est très occupé, si bien que la qualité des relations en pâti. Pour autant, les besoins en relations de qualité demeurent et s’intensifient même, surtout lorsqu’on réalise le mensonge et la superficialité des modèles que nous vendent le monde à travers des réseaux dits « sociaux » qui au contraire dé-socialisent et isolent.

Une relation de qualité entre chrétiennes se doit d’être cultivée, au même titre que notre relation avec Dieu ou nos mariages. Vous ne pouvez espérer bâtir quelque chose de solide si vous la négligez. Le plus précieux cadeau que l’on puisse offrir à quelqu’un dans une relation aujourd’hui, c’est du temps de qualité. Le sacrifice de votre temps et de votre présence que vous offrirez intentionnellement à votre amie vaudra tous les cadeaux matériels, tout simplement parce que le temps est la chose que nous sommes de moins en moins promptes à donner aux autres. Être vue, écoutée, étreinte, considérée, voilà les besoins primaires de la femme que Dieu a fait pour les relations, des besoins désormais annihilés sous la constante occupation et écrasés sous le règne de la machine et de ses promesses illusoires.

“Les ronces couvrent le chemin de l’amitié quand on n’y passe pas souvent.” – Rivarol

11. Garder une saine distance et accorder la grâce

N’oubliez jamais que votre amie (et vous-même) êtes des êtres humains avec des failles. Gardez une saine distance pour ne pas vous envahir l’une et l’autre dans certains éléments de votre intimité et pour être capable de rester objective. Soyez prompte à pardonner ses erreurs et manquements qui, si elle est une vraie amie, ne seront jamais volontaires. Faites surabonder la grâce sur elle tout comme Dieu fait surabonder la Sienne sur vous. Soyez lente à vous mettre en colère et accordez-lui autant que possible le bénéfice du doute.

L’huile et les parfums réjouissent le coeur, et la douceur d’un ami vaut mieux que nos propres conseils. – Proverbes 27:9

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Dans notre monde superficiel, individualiste et opportuniste, trouver une véritable amie  qui ne cherchera pas à abuser de vous d’une manière ou d’une autre est une grande grâce de Dieu. Si vous en avez dans votre vie, soyez reconnaissante et honorez ces amitiés. Si vous n’en avez pas, n’en faites pas une maladie. Mieux vaut être seule que mal accompagnée, comme le dit l’adage. Demandez à Dieu dans la prière, prenez patience, ne précipitez rien et faites preuve de discernement. Tout le monde ne vous veut pas du bien. Occupez ce temps d’attente à cultiver votre amitié avec Jésus et à développer en vous les caractéristiques de l’amie que vous aimeriez avoir.

Par ailleurs, bien qu’il soit important d’avoir des affinités pour se rejoindre, les bonnes amitiés seront celles qui vous bâtiront dans vos différences. N’aspirez donc pas à vous trouver une jumelle, à la manière des adolescentes, mais acceptez celle que Dieu enverra dans votre vie en restant ouverte à ses différences.

En conclusion, rappelez-vous que tout bienfait et tout don parfait vient de Dieu, en temps et lieu. Osez donc aspirer au don de la véritable amitié, celle qui honorera Dieu et qui sera un terrain de bénédictions réciproques, que ce soit pour une raison, le temps d’une saison ou pour l’éternité.

Et s’il fallait jeter l’éponge ?

Et s’il fallait jeter l’éponge ?

Dieu peut tout faire et il n’est aucune situation qui soit hors de son Contrôle.
Mais Dieu fonctionne dans une logique humano-divine qui fait qu’Il nous demande souvent d’être des participantes actives aux changements qu’on désire. Il nous donne le vouloir et le faire, ainsi que la force et la sagesse pour bâtir sur le chemin qu’Il nous trace. Il nous place dans un jardin et nous rend responsables de son entretien. Nous avons notre part à faire et Dieu assume la Sienne. Mais la plupart d’entre nous sommes habituées à vivre le dicton « Aide-toi et le ciel t’aidera », au point où il nous devient de plus en plus difficile d’identifier les situations où nous devons nous arrêter pour savoir qu’Il est Dieu.

Nous nous épuisons en effet dans des combats qui ne sont plus de notre ressort, alors que Dieu attend patiemment que nous jetions l’éponge pour Le laisser faire ce que Lui seul est capable de faire. Mais passer du « mode combat » pour tout abandonner à Dieu n’est pas toujours évident, à cause de notre chair qui vient s’interposer dans une démarche qui ne lui est pas naturelle. On espère toujours pouvoir faire une différence et on s’évertue à vouloir « aider » Dieu. Parfois, c’est un sain esprit de combativité qui nous motive, mais bien souvent, c’est la peur de lâcher-prise et l’orgueil de croire que nous pouvons encore faire une différence, même quand tout indique clairement le contraire. Il est toujours primordial d’identifier les motivations qui se cachent derrière vos plus pures actions.

Si Dieu travaille en effet régulièrement avec notre contribution, il existe néanmoins bien des situations où nous devons accepter de jeter l’éponge pour Le laisser agir, au risque de devenir nous-mêmes un obstacle au miracle pour lequel nous prions. Il est le Dieu de nos impossibilités, surtout lorsque ces impossibilités impliquent les facettes du genre humain que Lui seul peut transformer.

Alors, comment savoir si le moment est venu pour vous de jeter l’éponge pour laisser faire Dieu seul?

  • Est-ce que la situation en question implique la transformation d’une personne (caractère, attitudes, choix de vie, état d’esprit, etc)? Sachez que ce type de combat ne vous appartient pas, car le changement arrive la plupart du temps par une révélation suivie d’une décision à prendre par la personne directement concernée par le changement.
  • Est-ce que la situation en question est désormais hors de votre contrôle humain?
  • Avez-vous davantage de problèmes que de solutions?
  • Vous sentez-vous coincée dans une réalité insurmontable ?
  • Vous sentez-vous submergée quoi que vous fassiez?
  • Avez-vous l’impression que vos essais empirent davantage la situation plutôt qu’ils ne l’améliorent ?

Si vous avez répondu Oui à une seule ou à toutes ces questions, alors le moment est probablement venu pour vous d’abandonner le combat et de vous en remettre entièrement à la providence divine.

Voici quatre moyens bibliques à votre portée pour y arriver :

1. Tournez-vous vers Dieu, pas vers les hommes

Quand je suis dans la détresse, je cherche le Seigneur; la nuit, mes mains se tendent vers lui, sans se lasser; je refuse toute consolation. – Psaumes 77 : 3

Vous tourner vers les hommes ne sera qu’un énième moyen de tenter de régler la situation par vous-mêmes. Tournez-vous vers Dieu et attendez-vous à Lui seul, à la fois pour la solution mais aussi pour la consolation de votre coeur dans l’épreuve et pour la force de persévérer dans votre vie en attendant son Action.

2. Acceptez d’être faible

[…] car quand je suis faible, c’est alors que je suis fort. – 2 Corinthiens 12:10

Le monde vous dit que vous devez être forte et que vous devez être une « solutionneuse » professionnelle, sinon vous ne valez rien. Mais la pensée de Dieu est toute autre. C’est dans votre faiblesse qu’Il est fort et sa Puissance se révèle dans vos impossibilités humaines. Reconnaître vos limites et abandonner le combat à Dieu n’est pas un signe de lâcheté, c’est faire preuve d’humilité. Vous faites appel à votre Père pour régler une situation qui vous dépasse, parce que vous savez qu’Il a la solution à tout.

3. Arrêtez et sachez qu’Il est Dieu (Psaumes 46:11)

C’est un beau verset qu’on se plaît à afficher partout, mais la réalité est que nous ne le vivons pas forcément. Une part de nous est toujours en train de réfléchir à la chose que nous pouvons encore tenter en dernier recours. Un traitement, une parole, une action… On s’évertue à vouloir étendre nos limites humaines et cela nous fait perdre du temps, plutôt que d’apporter des solutions.
Savoir abandonner pour s’en remettre à Dieu n’est pas censé venir heurter notre orgueil, mais c’est au contraire une preuve de notre foi et de la reconnaissance de sa Souveraineté. Dans notre silence et dans notre repos, Dieu agit.

“C’est l’Eternel qui combattra pour vous. Quant à vous, gardez le silence!» – Exode 14:14

4. Faites-Lui confiance

Confie-toi en l’Eternel de tout ton coeur et ne t’appuie pas sur ton intelligence ! Reconnais-le dans toutes tes voies et il rendra tes sentiers droits. – Proverbes 3:5-6

Quand nos raisonnements et efforts humains ont montré leurs limites, la sagesse veut qu’on abandonne les rennes à plus sage et plus puissant que soi. Mais faisons-le dans une attitude de foi et non par résignation, en croyant vraiment qu’on n’abandonne pas à n’importe qui, mais bien à Celui à qui tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28:18).

Comment vivre en attendant que Dieu agisse ?

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  • Concentrez-vous sur votre présent et sur ce qui est à votre portée

L’attente n’est jamais passive. Les bontés de Dieu se renouvellent chaque matin et votre mission sur terre se poursuit chaque jour. Alors concentrez-vous sur ce que vous pouvez changer, cultivez votre jardin et vivez votre présent.

  • Continuez de prier

Pas pour avoir de nouvelles stratégies, mais pour que Dieu entretienne votre capacité à lâcher-prise et augmente votre foi en ce qu’Il va agir. Mais aussi pour être capable d’accepter sa Réponse, même si elle ne correspond pas à celle que vous espériez et pour pouvoir aller de l’avant.

  • Rendez grâce par avance pour le miracle que vous allez obtenir

L’action de grâce vous garde dans la bonne perspective, c-à-d les yeux rivés sur Dieu et non sur votre circonstance. De plus, elle appelle à l’existence le miracle que vous ne voyez pas encore. Rendez grâces en toutes choses et particulièrement dans vos impossibilités.

  • Occupez-vous de vous

Bannissez le « quand… » de votre langage ! N’attendez pas que la situation soit réglée pour aller de l’avant avec votre vie. Le temps ne vous attendra pas et les jours et occasions que vous manquez ne reviendront jamais. Prenez soin de vous, poursuivez l’appel et les projets que Dieu vous met à coeur, investissez en vous pour reprendre le dessus, que ce soit spirituellement, physiquement ou émotionnellement, entourez-vous de personnes qui vous aident à avancer. Vous n’aiderez personne en vous laissant aller. Ne faites jamais dépendre votre vie de celle de quelqu’un d’autre ou d’une circonstance.

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Abandonner pour s’en remettre à Dieu est un acte de foi qui demandera parfois bien plus de courage que pour continuer à se battre. Oser jeter l’éponge n’est pas une démission, c’est un passage de relai à Celui en qui nous plaçons véritablement notre confiance, Celui pour Qui rien n’est impossible. Savoir identifier les bons combats, ceux que vous devez mener et ceux que vous devez relâcher, est l’une des marques de la chrétienne mature. Et cette dernière n’aura jamais honte de sa faiblesse, car elle devient ainsi la plateforme idéale pour révéler la puissance de Dieu.

Photo de Retha Ferguson provenant de Pexels